Canicule en métropole

Le mercure grimpe encore: pollution à l'ozone et risques sanitaires

  • Publié le 27 juin 2019 à 10:48
  • Actualisé le 27 juin 2019 à 10:57

Le mercure va encore monter d'un cran ce jeudi sur la France, où des records de chaleur sont attendus en cette fin de semaine accompagnés d'un pic de pollution à l'ozone et d'appels renouvelés à la vigilance des autorités face aux risques pour la santé.

Jeudi matin, la vigilance orange concernait toujours 78 départements, un nombre record. Toute la France métropolitaine est concernée à l'exception des côtes de la Manche et quelques zones du Sud-Ouest.

A l'échelle du pays, la journée de jeudi pourrait être la plus chaude de cet épisode caniculaire exceptionnel par son intensité et sa précocité, mais appelé à se répéter à l'avenir avec le réchauffement planétaire. "Dans l'après-midi, on atteindra 38 à 41 degrés sur les régions au sud de la Loire, 33 à 37 degrés plus au nord sur les départements en vigilance orange et un peu moins sur les côtes méditerranéennes", souligne Météo-France.

La moyenne des températures maximales relevées mercredi en France (34,9°C) a déjà établi un record pour un mois de juin, précise l'organisme. La barre des 40°C a été franchie pour la première fois localement, avec 41,1°C à Montclus (Gard), 40,6°C à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône), 40°C à Apt (Vaucluse) et 40,9°C à Clermont-Ferrand qui bat son record absolu de température.

Face au pic attendu en cette fin de semaine, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a renouvelé les consignes "vis-à-vis de tous les publics" afin d'"éviter des morts et des passages aux urgences inutiles". "Mon inquiétude est que nous voyons augmenter aujourd'hui le nombre d'appels au SAMU, à SOS médecins, le nombre de passages aux urgences. Les organismes commencent à souffrir", a-t-elle déclaré jeudi matin sur France 2.

Elle a appelé ceux qui sont "dans le déni de cette chaleur extrême" d'éviter des "comportements à risque" comme "faire du jogging entre midi et 14H00" ou "laisser les enfants dans la voiture pour une course rapide".

- Un record vendredi? -

"On s'attend à un impact sanitaire significatif qui sera potentiellement décalé", a souligné mercredi soir Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. La vague de chaleur est appelée à se répéter, ce qui va obliger la société à s'adapter, a estimé pour sa part le président Emmanuel Macron jeudi à Tokyo. "Nous allons devoir changer notre organisation, notre façon de travailler (...) construire différemment."

Pour vendredi, des "températures exceptionnelles" sont annoncées en basse vallée du Rhône, de 42 et 44°C. On pourrait ainsi "battre localement le record national", estime Météo-France, record qui remonte au 12 août 2003 avec 44,1°C enregistrés à Saint-Christol-lès-Alès et Conqueyrac, dans le Gard. Samedi, la région parisienne vivra sa journée la plus chaude (entre 38 et 40°C).

"Il faudra attendre au minimum jusqu'à mardi pour voir l'ensemble du pays retrouver des températures moins élevées, mais qui devraient rester au-dessus des normales de saison", a mis en garde Météo-France. Face à la canicule, le groupe Accor, qui exploite près de 1.700 hôtels en France, a annoncé mercredi soir qu'il allait ouvrir les espaces climatisés ou "rafraîchis" de ses établissements aux personnes âgées "en situation de fragilité". Ils seront rendus accessibles à partir de jeudi, de 9H00 à 19H00, jusqu'au samedi 29 juin inclus.

- Ecoles fermées -

La situation est difficile pour les enfants qui ne sont pas encore en vacances. Lundi, le gouvernement avait annoncé le report au début de la semaine prochaine des épreuves du brevet des collèges, prévues à l'origine ce jeudi et ce vendredi. Des communes ont décidé de fermer les écoles primaires, d'autres demandent aux parents qui le peuvent de garder les enfants à la maison.

Sur une partie du pays, de l'Ile-de-France au Grand-Est et à Rhône-Alpes, cette canicule s'accompagne d'une pollution à l'ozone, irritant pour les poumons. Cet épisode classique des vagues de chaleur --l'ozone se formant par réactions chimiques sous l'effet du soleil-- a entraîné la mise en place de la circulation différenciée mercredi à Paris, Lyon et Annecy. Jeudi, ces restrictions seront reconduites dans la capitale et à Lyon, et commenceront à Marseille, pour la première fois, et à Strasbourg.

Partout, du monde agricole aux chantiers, on s'organise, y compris pour les spectateurs et équipes du Mondial de foot féminin: messages de prudence aux premiers, boissons spéciales pour les secondes, alors que débutent les quarts de finale de la compétition.
La SNCF a annoncé un ralentissement de la circulation sur certaines lignes. Cet épisode sans précédent par son intensité et sa précocité - et ce depuis 1947 et l'établissement de relevés détaillés - ravive le souvenir de la canicule d'août 2003, qui avait généré une surmortalité de 15.000 personnes sur plus de 15 jours (plus de 70.000 en Europe).

AFP

guest
0 Commentaires