Seconde Guerre mondiale

Ces petites histoires qui racontent la libération de Paris

  • Publié le 28 juillet 2019 à 13:00
  • Actualisé le 28 juillet 2019 à 13:32

Inscrite dans la grande histoire de France, la folle semaine de la libération de Paris, il y a 75 ans, marquée par le soulèvement contre l'occupant allemand, fut aussi celle de petites histoires souriantes ou tragiques.

- Fusillé en 1944, décédé en 2005 -

Samedi 19 août au matin. L'insurrection des Parisiens contre les occupants allemands commence. La préfecture de police est reprise par des policiers en grève depuis quatre jours. Le gardien de la paix Armand Bacquer, 24 ans, est arrêté par les Allemands dans le VIIe arrondissement. Vers 23h00, il est fusillé, avec un autre policier, Maurice Guinoizeaux, 37 ans, en bord de Seine, près de la Concorde.

Guinoizeaux est tué sur le coup. Touché de plusieurs balles, Bacquer, laissé pour mort, est secouru le lendemain. Opéré à Necker, il survivra et reprendra son métier de policier. Il mourra dans son lit en 2005.

- "Tenez bon, nous arrivons" -

Jeudi 24 août. Les barricades se multiplient. Les combats s'intensifient entre des résistants à l'armement disparate et les soldats allemands munis d'armes lourdes. Les premiers chars de la 2ème Division blindée (DB) sont à une dizaine de kilomètres des portes sud de la capitale. Des émissaires de la Résistance font savoir au général Leclerc qu'ils ont besoin d'aide.

Vers 17h00, un avion Piper Club de l'escadrille d'observation de la 2ème DB survole Notre-Dame et la préfecture de police. Aux commandes, le capitaine Jean Callet qui pique sur les bâtiments. Le lieutenant Etienne Mantoux largue un petit objet lesté de plomb et muni d'une traîne qui tombe tout près de la préfecture. "Le général Leclerc vous fait dire: +Tenez bon, nous arrivons+", dit le message écrit à la main.

- Les Espagnols de la 2ème DB -

Jeudi 24 août vers 20h00. Leclerc donne l'ordre au capitaine Raymond Dronne de pénétrer dans Paris. Les premiers véhicules blindés de la 2ème DB gagnent une heure et demie plus tard l'Hôtel de ville. Des noms de villes espagnoles sont inscrits sur des blindés qui emportent des républicains antifranquistes espagnols engagés dans la 2ème Division blindée. Ils composent la 9e compagnie, dite "Nueve", du Régiment de marche du Tchad, commandée par Dronne.

- Tué le jour de ses 20 ans -

Vendredi 25 août vers 7h30. Porte d'Orléans. Le brigadier Pierre Deville du Régiment de marche de spahis marocains (RMSM), l'une des unités de la 2ème DB, appelle au téléphone ses parents qui habitent Paris. "J'arrive", leur dit le jeune soldat qui fête ce jour-là ses 20 ans.

Une heure plus tard, avec son peloton il gagne le Champ-de-Mars, devant l'Ecole Militaire occupée par les Allemands. Il faudra près de quatre heures de combats pour venir à bout des soldats allemands retranchés dans le bâtiment.

Vers 11H00, Pierre Deville est tué d'une balle dans le front par un tireur allemand.

- Rien n'y manque, excepté l'Etat -

Vendredi 25 août peu après 17h00. Hôtel de Brienne, rue Saint Dominique (VIIème arrondissement). Le général de Gaulle s'installe au premier étage. "Rien n'y manque, excepté l'Etat, il m'appartient de l'y remettre", notera plus tard le chef de la France Libre dans ses Mémoires.

Alors éphémère sous-secrétaire d'État à la Défense nationale, le général de Gaulle s'y était déjà installé quelques jours en juin 1940. Il y restera comme chef du gouvernement provisoire du 25 août 1944 au 26 janvier 1946.

Sur le bureau derrière lequel il a travaillé durant cette période, se trouve toujours une photo de sa première conférence de presse, le 27 août 1944.

AFP

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