Les premières sanctions

Affaire Epstein: le directeur de la prison muté, deux employés suspendus

  • Publié le 14 août 2019 à 00:43
  • Actualisé le 14 août 2019 à 05:55

Les premières sanctions ont été prises à la prison de Manhattan après les "graves irrégularités" dénoncées dans le sillage de la mort en détention samedi du financier Jeffrey Epstein: le directeur a été muté à titre temporaire et deux employés suspendus.

"Aujourd'hui, le ministre de la Justice a ordonné à la direction des prisons de muter temporairement le directeur du Metropolitan Correctional Center (...) en attendant les conclusions de l'enquête du FBI et de l'Inspecteur général", a indiqué mardi dans un communiqué la porte-parole du ministère, Kerri Kupec.

"La direction des prisons a aussi suspendu deux employés du MCC responsables de l'unité de la prison où M. Epstein était détenu, en attendant les conclusions des enquêtes", a-t-elle ajouté, précisant que "des mesures supplémentaires pourraient être prises". La porte-parole n'a pas identifié les deux employés suspendus.

Epstein, 66 ans, a été retrouvé mort vers 06H30 samedi matin au Metropolitan Correctional Center, prison fédérale réputée particulièrement sûre, où il attendait son procès pour agressions sexuelles sur mineures qui devait commencer au plus tôt en juin 2020.

Il avait été arrêté le 6 juillet et inculpé à New York pour avoir organisé, de 2002 à 2005 au moins, un réseau constitué de dizaines de jeunes filles, certaines collégiennes, avec lesquelles il avait des rapports sexuels dans ses nombreuses propriétés, notamment à Manhattan et en Floride.

Lundi, le ministre William Barr avait dénoncé "de graves irrégularités" et des carences "pour sécuriser de manière adéquate" la prison où était détenu depuis début juillet le financier, qui fut longtemps une figure de la jet set, comptant notamment parmi ses amis Donald Trump et Bill Clinton, avant de devenir l'un des détenus les plus en vue du pays.

- L'enquête continue -

Plusieurs médias avaient indiqué dimanche qu'Epstein avait été laissé seul dans sa cellule alors que les détenus étaient censés être toujours deux, et que les rondes prévues toutes les 30 minutes n'avaient pas été respectées. Le financier, qui avait été retrouvé blessé le 23 juillet après apparemment une première tentative de suicide, ne bénéficiait par ailleurs plus de surveillance renforcée anti-suicide depuis le 29 juillet.
Les causes de la mort n'ont pas encore été officiellement confirmées. Le médecin légiste de Manhattan a indiqué dimanche, après avoir effectué l'autopsie, réserver ses conclusions dans l'attente de "plus d'informations".

Sa mort, plus d'un mois après son arrestation pour de multiples agressions présumées sur mineures, a suscité une vive indignation, notamment parmi ses victimes déclarées qui ne le verront jamais répondre de ses actes devant un tribunal. Il risquait jusqu'à 45 ans de prison.
"Je peux vous assurer que l'enquête va continuer, visant quiconque (ayant été) complice d'Epstein. Aucun complice ne dormira tranquille", a déclaré lundi William Barr.

Après la mort de Jeffrey Epstein, la fille du défunt magnat britannique des médias Robert Maxwell, Ghislaine Maxwell, 57 ans, fait désormais figure de suspect numéro 1, même si elle a démenti toute implication. Elle est accusée par certaines victimes présumées du financier d'avoir activement recruté de jeunes adolescentes afin de satisfaire l'appétit d'Epstein et d'avoir même participé aux abus. D'autres sont sur la sellette, dont le Français Jean-Luc Brunel, patron d'une agence de mannequins.

AFP

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