Essais d'armes

La Corée du Nord a tiré deux nouveaux projectiles en mer

  • Publié le 24 août 2019 à 09:20
  • Actualisé le 24 août 2019 à 10:31

Pyongyang a tiré samedi deux nouveaux projectiles qui pourraient être des missiles de courte portée, peu après avoir affirmé être la plus grande "menace" pour les Etats-Unis, en qualifiant au passage de "toxine" le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

La Corée du Nord a multiplié ces dernières semaines les essais d'armes pour protester contre les manœuvres militaires américano-sud-coréennes, qu'elle considère comme la répétition d'une invasion de son territoire. Le dernier test remontait à mardi.

"L'armée a détecté deux projectiles non-identifiés soupçonnés être des missiles balistiques de courte portée ", a annoncé samedi dans un communiqué l'état-major interarmes sud-coréen. Les missiles ont parcouru environ 380 kilomètres et atteint une altitude de 97 km à une vitesse maximale de Mach 6,5 avant de s'abîmer en mer du Japon, connue en Corée sous le nom de mer de l'Est. "Nos militaires suivent les mouvements du Nord en cas de lancement supplémentaire, et se tiennent prêts à toute éventualité", a ajouté l'état-major de la Corée du Sud dans un communiqué.

La présidence sud-coréenne a rassemblé son Conseil de sécurité national (NSC) à la suite de ces essais d'armes et fait part de ses "profondes préoccupations" dans un communiqué, en observant que ces tirs intervenaient alors que les manoeuvres conjointes entre Washington et Séoul étaient achevées.

- Tensions entre Séoul et Tokyo -

"Les membres du NSC ont décidé de poursuivre les efforts diplomatiques pour ramener le Nord à la table des négociations avec les Etats-Unis pour atteindre l'objectif d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", a dit le Conseil. Le ministre japonais de la Défense Takeshi Iwaya a également indiqué aux journalistes que Tokyo pensait que la Corée du Nord avait tiré "des missiles balistiques" en violation des résolutions de l'ONU.
"On ne peut les ignorer, quelles que soient leur taille et la distance parcourue", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, de leur côté, surveillent la situation, selon un haut responsable américain. "Nous consultons étroitement nos alliés japonais et sud-coréens", a-t-il dit.

Ces nouveaux tirs interviennent au moment où les relations entre Tokyo et Séoul n'en finissent plus de se détériorer en raison des vieux contentieux hérités du passé colonial japonais dans la péninsule coréenne (1910-1945). La Corée du Sud avait annoncé jeudi qu'elle allait rompre un accord de partage direct de renseignements militaires avec le Japon, conclu en 2016 sous l'égide de Washington, dans le contexte de la montée en puissance des programmes balistiques et nucléaire nord-coréens.

- "Sanctions les plus dures" -

Séoul a finalement indiqué qu'il poursuivrait ce partage d'informations avec le Japon va continuer, mais via les Etats-Unis. Les pourparlers bilatéraux entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse depuis l'échec du second sommet entre le président américain Donald Trump et Kim Jong Un, à Hanoï en février. Les deux dirigeants s'étaient de nouveau rencontrés en juin à la frontière dans la Zone démilitarisée (DMZ), qui sépare les deux Etats depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53).

La rencontre avait débouché sur la décision de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d'un an après le premier sommet Trump-Kim de Singapour. Cependant ces discussions n'ont pas encore repris. En visite cette semaine à Séoul, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a affirmé que les Etats-Unis étaient "prêts à entamer des discussions" dès qu'ils auraient "des nouvelles" de Pyongyang.

Mais le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong Ho a averti vendredi que son pays resterait "la plus grande +menace+ pour les Etats-Unis pour longtemps". Il s'est aussi fendu d'une attaque frontale contre M. Pompeo qu'il a qualifié de "toxine irréductible".

Le chef de la diplomatie américaine avait auparavant déclaré, dans le journal The Washington Examiner, que si le leader nord-coréen Kim Jong Un ne décide pas de dénucléariser, les Etats-Unis "maintiendront les sanctions qui sont les plus dures de toute l'histoire".

AFP

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