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Triathlon: pour Vincent Luis, le changement c'est payant

  • Publié le 31 août 2019 à 19:21
  • Actualisé le 31 août 2019 à 20:08

Un premier sacre mondial vaut tous les sacrifices: le triathlète Vincent Luis a fait le choix payant de partir s'entraîner avec les meilleurs mondiaux aux Etats-Unis pour conquérir à 30 ans un premier titre planétaire, samedi à Lausanne.

Dans la cité olympique - à moins d'un an des JO-2020 de Tokyo -, Vincent Luis a parachevé son récital 2019 en décrochant le titre planétaire, qui récompense le meilleur triathlète de la saison sur distance olympique, en prenant la 5e place d'une course remportée par le Norvégien Kristian Blummenfelt.

Avant lui, seul un Français s'était hissé sur le toit du triathlon mondial: Olivier Marceau à Perth en Australie en 2000, année de l'introduction de la discipline au programme olympique. Mais à l'époque le titre se décernait sur la course d'un jour, comme aux JO.

Depuis 2009, le champion du monde se doit d'être constant tout au long de la saison lors de la série mondiale (WTS). Et ils n'étaient que quatre à y être parvenus: les Espagnols Mario Mola (2016, 2017, 2018) et Javier Gomez (2010, 2013, 2014, 2015), ainsi que les Britanniques Jonathan (2012) et Alistair Brownlee (2009, 2011).

Désormais, il y a Vincent Luis, qui a pris le risque il y a un peu plus d'un an d'abandonner sa structure à Reims, où il s'était établi à partir de l'automne 2012 et où il s'entraînait avec le groupe d'athlètes de Farouk Madaci (entraîneur de Mahiedine Mehkissi), pour rejoindre en juin 2018 la structure de Joël Filliol, composée de triathlètes.

"S'entraîner avec les gars avec lesquels on court, ça permet de voir le niveau qu'il faut avoir pour être devant. Avant, on s'entraînait un peu à l'aveugle, dans notre coin, avec le chrono comme repère", explique pour l'AFP Vincent Luis.

- Base en Arizona -

Tous les jours, il retrouve Mario Mola - son premier rival pour le titre mondial cette saison, avec qui il a longtemps lutté pour la 2e place samedi avant d'assurer un 5e rang suffisant pour conquérir le titre -, mais aussi l'Australien Jacob Birtwhistle et le Belge Jelle Geens. Tous les quatre se sont imposés ou ont fait des podium cette saison en WTS.

Les côtoyer au quotidien, tenir les mêmes cadences dans les séances d'entraînement, cela permet à Vincent Luis d'arriver "sur les courses avec la confiance d'avoir la capacité de gagner".

Plus centré sur la performance en triathlon, Luis se déplace avec le groupe, dont fait aussi partie sa compagne américaine Taylor Spivey, au gré des courses.
"L'hiver, on essaie de le passer plus en Europe, en janvier et en février, on est aux Canaries ou sur l'île de Majorque. A partir de mars-avril, lorsque les courses redémarrent, on s'exporte plus. Et on revient en Europe pour la fin de saison", note le triathlète, qui vit "dans une valise".

- Tourné vers Tokyo-2020 -

Leur base se situe en Arizona à Flagstaff, à plus de 2.000 mètres d'altitude, où Luis passe près de la moitié de l'année. "On y passe un bon moment... L'aéroport de Phoenix, je le connais par c?ur", glisse-t-il avec le sourire. "On monte souvent à Flagstaff, c'est un de mes endroits préférés pour m'entraîner. C'est très chaud, entre 35 et 40 degrés chaque jour. C'est assez sauvage, j'adore être là-bas."

Désormais, le regard est tourné vers les Jeux de Tokyo, dans un an, dans des conditions climatiques qui s'annoncent extrêmes. En individuel, la concurrence s'annonce forte, avec Mola, mais aussi Birtwhistle, les revenants Brownlee et d'autres.
En revanche, le relais mixte français, double champion du monde en titre, sera attendu a minima sur le podium à Tokyo, pour une première médaille olympique que le triathlon tricolore attend depuis 2000.

AFP

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