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Crash du Rio-Paris: le parquet de Paris annonce faire appel du non-lieu général

  • Publié le 6 septembre 2019 à 19:45
  • Actualisé le 6 septembre 2019 à 20:48

Le parquet de Paris a annoncé vendredi avoir fait appel du non-lieu général ordonné par les juges d'instruction chargés de l'enquête sur le crash du Rio-Paris, qui a fait 228 morts en 2009.

Dans ses réquisitions, rendues mi-juillet, le parquet s'était prononcé en faveur d'un procès pour la seule compagnie aérienne Air France, accusée de "négligence" et d'"imprudence", et pas pour le constructeur Airbus.

Il n'a cependant pas été suivi par les juges d'instruction, qui ont estimé que les charges à l'encontre des deux entreprises, mises en examen en 2011 pour "homicides involontaires", étaient insuffisantes pour justifier un procès.

Le vol AF447 s'était abîmé dans l'océan Atlantique le 1er juin 2009. Tous les passagers et les membres d'équipage, de 34 nationalités, avaient péri dans l'accident, le plus meurtrier de l'histoire de la compagnie française.

Point de départ de la catastrophe: le givrage en vol de sondes de vitesse Pitot, qui avait conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l'Airbus A330 et désorienté les pilotes jusqu'au décrochage de l'appareil. "Cet accident s'explique manifestement par une conjonction d'éléments qui ne s'était jamais produite, et qui a donc mis en évidence des dangers qui n'avaient pu être perçus avant", ont assuré les juges d'instruction, Nicolas Aubertin et Fabienne Bernard, dans leur ordonnance datée du 29 août.

Les investigations, qui ont visé à rechercher s'il était possible d'imputer à la compagnie aérienne ou au constructeur une responsabilité indirecte dans ce crash, "n'ont pas conduit à caractériser un manquement fautif d'Airbus ou Air France en lien (...) avec les fautes de pilotage (...) à l'origine de l'accident", ont-ils poursuivi.

Ce non-lieu général a suscité la colère des associations de familles de victimes, qui ont annoncé qu'elles allaient faire appel. "Comment ne pas penser que cette décision est guidée par des intérêts économiques supérieurs à ceux de la justice?", a dénoncé dans un communiqué l'association AF447 Entraide et solidarité, dénonçant une ordonnance "qui insulte la mémoire des victimes".

Depuis ses débuts, l'enquête a donné lieu à une bataille d'experts pour établir les responsabilités dans l'enchaînement ayant mené au crash de l'appareil.

AFP

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