Il y a deux offres en discussion

Aigle Azur: le tribunal de commerce se penche sur les offres de reprise

  • Publié le 16 septembre 2019 à 12:44
  • Actualisé le 16 septembre 2019 à 13:14

Le tribunal de commerce d'Evry examinait lundi des offres de reprise pour Aigle Azur, avec deux projets qui tiennent la corde selon le gouvernement: l'un émanant d'Air France et du groupe Dubreuil, et l'autre d'un "transporteur étranger", qui serait EasyJet selon des sources interrogées par l'AFP.

Le juge, qui peut désigner un repreneur ou ordonner la liquidation de la compagnie aérienne, est susceptible de mettre sa décision en délibéré. Une quarantaine de salariés se sont déplacés lundi matin au tribunal, en banlieue sud de Paris, pour certains déçus d'apprendre que l'audience se déroulait à huis clos, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs de leurs représentants étaient auditionnés par le juge, avant chaque repreneur intéressé, par ordre alphabétique.

Aigle Azur, en cessation de paiement et dont les avions ne volent plus depuis le 7 septembre, a transporté 1,88 million de passagers l'an dernier, principalement vers l'Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. La compagnie emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie. "Il y a deux offres en discussion: une offre combinée de transporteurs aériens français, et une offre d'un transporteur étranger", a dévoilé le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dimanche soir sur CNews.

Le groupe étranger est EasyJet, ont affirmé à l'AFP des sources bien informées. Le secrétaire d'Etat a précisé dans la foulée que les deux acteurs hexagonaux étaient "Air France" et "le groupe Dubreuil", propriétaire majoritaire d'Air Caraïbes, via sa "filiale French Bee". Le président d'Air Caraïbes, Marc Rochet, assistait notamment à l'audience lundi. L'offre du groupe Dubreuil porte sur la reprise des lignes long-courrier vers le Mali et le Brésil ainsi que la reprise d'"une centaine d'employés", avait précisé le groupe la semaine passée. Air France a confirmé à l'AFP avoir déposé une offre, sans en donner la teneur. "Je fonde l'espoir que le maximum d'emplois soient préservés et nous en prenons plutôt le chemin", a poursuivi M. Djebbari, qui "espère qu'on arrivera à sauver 90% des emplois".

- Easyjet intéressé par l'activité à Orly -

"On essaiera (...) d'éviter la liquidation, dans la mesure où cela fragiliserait le sort des salariés", a encore affirmé M. Djebbari. Tous les projets qu'il a cités se situent toutefois dans le cadre d'une liquidation judiciaire, Air France et Air Caraïbes ne souhaitant pas reprendre les salariés avec leurs contrats actuels. Sur les 13 offres officiellement déposées -le fonds Cyrus Capital Partners ayant retiré la sienne-, un porte-parole d'Aigle Azur a estimé lundi peu avant l'audience qu'une "demi-douzaine (de repreneurs potentiels allaient) se déplacer" au tribunal. "Rien n'est joué", a affirmé sur BFM Business le porte-parole Guillaume Foucault, faisant part de son "espoir d'une offre qui se ferait à la dernière seconde".

Parmi les offres présentées à l'administrateur provisoire, deux ont reçu vendredi la faveur du comité d'entreprise d'Aigle Azur, et s'inscrivent dans la perspective d'un redressement judiciaire. L'une vient de Lionel Guérin, ex-PDG de Hop!, filiale du groupe Air France. Toutefois, ce dernier a retiré son offre, ont assuré lundi à l'AFP une source syndicale et un des repreneurs potentiels.

L'autre offre émane de Gérard Houa, actionnaire d'Aigle Azur à hauteur de 20%, qui reprendrait 90% de la flotte actuelle et 87% des employés. Le CE s'est "positionné dans le cadre d'un redressement" avec l'objectif "de sauvegarder le maximum d'emplois sur la durée la plus longue possible", selon Bruno Forey, élu CFDT au comité d'entreprise.

Mais le financement de ces deux offres ne semble pas assuré, selon des sources internes. De son côté, EasyJet a proposé de "reprendre les créneaux horaires (slots) avec cinq ou six avions et le personnel associé" (sur un total de 11 avions), selon Loïc Philippot vice-président du syndicat de pilotes SNPL Aigle Azur, non élu au CE. La compagnie a confirmé à l'AFP "son intérêt quant aux opérations d'Aigle Azur à Orly".

AFP

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