Il tente de rassurer

A Rodez, Macron lance le grand débat sur les retraites

  • Publié le 26 septembre 2019 à 09:33
  • Actualisé le 26 septembre 2019 à 10:19

Emmanuel Macron est attendu jeudi à Rodez (Aveyron) pour débattre avec 500 Français de la future réforme des retraites et tenter de les rassurer sur ce dossier inflammable et emblématique de la seconde partie du quinquennat.

A 18H30, le chef de l'Etat va retrouver, en entrant dans la salle des fêtes de la préfecture de l'Aveyron, l'ambiance du grand débat qu'il avait mené au début de l'année pour répondre au mouvement des "gilets jaunes". En rééditant ce format de réunion qui lui a permis de retrouver des couleurs dans l'opinion, il donnera le coup d'envoi de la "large consultation" qui doit s'étaler jusqu'à la fin de l'année sur cette réforme au long cours.

Il "prendra le temps qu'il faut" pour "échanger librement", a indiqué l'Elysée, en n'excluant pas que la discussion dépasse les trois heures prévues, comme celles du grand débat qui s'étaient à plusieurs reprises prolongées au-delà des six heures.

Avec Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites, le président sera assis au milieu de 500 personnes venues de toute l'Occitanie après s'être inscrites auprès de l'organisateur du débat, le groupe de presse La Dépêche (La Dépêche, Centre-Presse et Midi Libre). D'autres questions seront posées par l'intermédiaire de 20 quotidiens régionaux, dont Sud-Ouest, Ouest-France, Le Parisien, La Voix du Nord et les journaux du groupe Ebra comme L'Alsace ou Le Progrès, mais aussi une quinzaine de télévisions locales du réseau VIA.

De nombreuses interrogations demeurent sur le projet du gouvernement de fusionner en un système unique les 42 régimes existants à l'horizon 2025. A quel âge sera fixé l'âge du départ à la retraite? Quelle sera la durée de cotisation? Combien vaudra le point qui conditionnera le montant des pensions? Quid de la pension des fonctionnaires?

Autant de questions auxquelles le président ne devrait pas apporter de réponses définitives, car le gouvernement a promis d'"écouter" et de "consulter" avant de proposer un projet de loi qui pourrait être examiné par le Parlement courant 2020.
"La réforme n'est pas écrite", a assuré Edouard Philippe, soucieux d'éviter un front commun des opposants après une série de manifestations organisées séparément par FO, la CGT ou les syndicats de la RATP et de la SNCF.

- Appel à manifester -

A Rodez, un rassemblement est organisé à 17H30 par les opposants à la réforme des retraites, dont la CGT, France insoumise, FSU, l'Union des Gilets jaunes, le Parti de Gauche, le PCF et SUD. Ses organisateurs dénoncent un exercice de "propagande" d'Emmanuel Macron, qui "refuse toujours de répondre aux inquiétudes et aux luttes sociales et écologiques qui se multiplient en France et notamment en Aveyron".

Les salariés de l'un des principaux employeurs du département, le groupe d'équipement automobile Bosch, pourraient également manifester dans les rues leur inquiétude sur l'avenir de leur usine, fortement affectée par la crise du diesel.
Ses responsables syndicaux doivent être reçus à la préfecture par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui rencontrera aussi ceux de la Société Aveyronnaise de Métallurgie (SAM) dont le propriétaire chinois Jinjiang vient d'annoncer la suppression de plus de la moitié des 412 postes de l'usine.

"Nous allons l'interpeller sur la politique du gouvernement, qui se fait au détriment du diesel", a expliqué Yannick Anglarès, délégué CGT de Bosch, à l'AFP, en estimant que 2.000 emplois directs et 6.000 indirects étaient menacés en Aveyron.

Dans le même temps, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume recevra les syndicats agricoles à la Chambre d'agriculture de Rodez, préfecture de 24.000 habitants d'un département essentiellement rural dont un tiers de la population est âgé de plus de 60 ans.
Emmanuel Macron débutera sa visite en remettant les insignes de chevalier de la Légion d'honneur au maire Christian Teyssedre, soutien de la première heure et qui l'avait accueilli au dernier jour de la campagne présidentielle en mai 2017.
AFP

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