Halloween

Ecole et collège incendiés: une soirée de violences urbaines à Béziers

  • Publié le 1 novembre 2019 à 17:27
  • Actualisé le 1 novembre 2019 à 18:29

Une école et deux salles de classe d'un collège incendiées, des policiers caillassés : le quartier pauvre de La Devèze à Béziers (Hérault), a connu jeudi une soirée d'Halloween marquée par des violences urbaines, condamnées par le maire et le gouvernement.

Vers 22H30, un feu s?est déclaré dans le collège Katia et Maurice Kraft. "Deux salles ont été détruites", ont indiqué les pompiers de l'Hérault. À une centaine de mètres de là, une école primaire a également été incendiée : une douzaine de salles ont été lourdement endommagées, dont deux totalement détruites, a poursuivi la même source.

"Un incendie criminel a été allumé dans une des deux salles de classe de maternelle", avant que le feu ne se propage à l'ensemble du bâtiment, a précisé la police. Vendredi matin, les décombres du bâtiment étaient encore fumants, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les établissements, situés en réseau d'éducation prioritaire, étaient vides en cette période de vacances. Un centre d'accueil temporaire sera mis en place pour la rentrée de l'école primaire lundi, selon le maire de la ville, Robert Ménard.

Outre ces incendies, une quarantaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés au cours de cette soirée d?Halloween pour éteindre des feux de voiture et de poubelles. L'un d'eux a été blessé par la chute d'une vitre, "lors de l'opération de maîtrise des incendies".

C'est dans ce contexte de "violences urbaines", que les policiers de Béziers ont aussi été appelés aux alentours de 22H00 pour un incendie dans le hall d'un immeuble désaffecté,, a expliqué une source policière. Mais à leur arrivée, ils ont été accueillis par une trentaine de personnes à coups de pierres et de tirs aux mortiers (d'artifice), a ajouté cette source. Le calme est revenu après un renfort de CRS, vers minuit et demi.

- Un taux de pauvreté de 62,2% -

La Devèze est située à l'est de la ville de Béziers (70.000 habitants). Dans ce quartier où se côtoient barres d'immeubles et pavillons, six habitants sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté, selon des chiffres de l'Insee publiés en 2018. Le taux de pauvreté atteint en effet 62,2% - contre 55% dans le centre-ville - et seules 33% des personnes en âge de travailler (15-64 ans) y ont un emploi, souligne cette même étude.

"La Devèze est, de très loin, le quartier de Béziers qui reçoit le plus d'aides ! (...) L'investissement de la part de l'Etat, de la Ville et des autres collectivités représentera près de 300 millions d'euros au total sur 25 ans", a réagi dans un communiqué le maire d'extrême droite Robert Ménard.

"Incendier un établissement scolaire est une offense à la République", a tweeté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Je condamne ces actes inacceptables. Ils ne peuvent rester impunis", a-t-il ajouté.

"Je condamne avec force les exactions qui ont eu lieu à Béziers qui ont endommagé des classes d?école et de collège", a également tweeté vendredi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. "L?Education nationale travaille dès maintenant avec les collectivités pour assurer la rentrée", a-t-il ajouté.

"Je suis abasourdi. Touché. Éc?uré (...) C'est un symbole qui a été touché", a déploré de son côté Robert Ménard, lors d'un point presse devant l'école des Tamaris, en présence du sous-préfet Christian Pouget. "L'école sera sans aucun doute détruite", a annoncé ce dernier. La structure de type Pailleron coûterait bien plus cher à rénover qu'à reconstruire, a fait valoir M. Pouget.

"Une enquête de police est en cours pour comprendre pourquoi il y a eu ce déchaînement de violence et ces incendies", a-t-il poursuivi. "Une enquête approfondie va être diligentée, a déclaré le procureur de Béziers, Raphaël Balland, précisant que la police scientifique était à l'oeuvre sur place.

"Tous les parents qui le peuvent doivent garder leurs enfants à la maison. Nous sommes pour l'heure incapables de dire dans quelle école nous allons les mettre", a ajouté M. Ménard. Un centre d'accueil sera ouvert lundi pour la rentrée, a-t-il précisé. Il a également expliqué avoir fait appel à la solidarité des maires de grandes villes voisines comme Montpellier et Narbonne et ainsi qu'au département de l'Hérault, pour trouver dans l'urgence du matériel scolaire pour les 300 enfants de l'école des Tamaris.

AFP

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