Des policiers pris pour cibles

Soirée de violences urbaines dans les Yvelines, un chapiteau incendié

  • Publié le 3 novembre 2019 à 14:04
  • Actualisé le 3 novembre 2019 à 14:49

Des violences urbaines ont éclaté samedi soir à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) où des policiers ont été pris pour cible et un chapiteau de cirque incendié, des actes qualifiés de "lâches et imbéciles" par le ministre de l'Intérieur.

Cette ville de grande banlieue parisienne est "la proie d'agressions diverses et variées depuis plusieurs jours", a déploré la maire Catherine Arenou (LR), évoquant les coupures d'éclairage public quotidiennes provoquées depuis un mois par certains jeunes dans le quartier sensible de la Noé

Les affrontements ont débuté samedi dès 19h00 "avec des jets de cocktails molotov", selon une source policière. Les forces de l'ordre ont ensuite essuyé des jets de projectiles ou des tirs de mortiers jusqu'à 23h00. Les policiers ont été pris à partie par "une trentaine de jeunes" au plus fort des évènements, toujours selon la même source.

L'incendie du chapiteau s'est déclenché vers 22h30 et "a calmé tout le monde" d'après la police, qui compte deux blessés légers dans ses rangs. Deux personnes ont également été interpellées.

Sur Twitter, Christophe Castaner a exprimé sa "pleine confiance" dans la police "pour identifier les auteurs de ces actes lâches et imbéciles et les traduire en Justice". "Indéfectible soutien aux policiers et pompiers pris pour cible hier soir alors qu'ils rétablissaient l'ordre et protégeaient nos concitoyens", a poursuivi le ministre.

Pour Catherine Arenou, l'incendie du chapiteau est "délibéré" puisqu'"il a été retrouvé deux départs de feu, sur deux côtés" du bâtiment. Les images de l'incendie ont été largement relayées par les habitants sur les réseaux sociaux.

Cette grande structure en bois qui a coûté 800.000 euros, appartenait à la Compagnie des contraires, une association de cirque implantée depuis près de 30 ans à Chanteloup. "On y trouve une école sociale du cirque" et le bâtiment "accueille beaucoup d'enfants", a déploré la maire, qui leur cherche actuellement une solution de repli.

Contactée par l'AFP, la compagnie n'était pas joignable dans l'immédiat. D'après Mme Arenou, ce n'est pas le seul équipement du quartier qui a été visé samedi soir. "Il y a eu quelques essais sur le bureau d'information jeunesse qui a été fracturé. On a retrouvé de l'essence à l'intérieur et il y a eu une tentative d'incendie", a-t-elle détaillé.

Cette poussée de violence est liée à des travaux de réhabilitation dans le quartier qui "dérangent l'économie souterraine", a avancé une source policière. Une information confirmée par Catherine Arenou qui précise qu'une barre d'immeuble doit bientôt être démolie dans le cadre du programme de rénovation urbaine.

En avril 2018, une école maternelle avait brûlé dans le quartier de la Noé. Un évènement que la maire avait mis en avant pour tirer la sonnette d'alarme sur le sort des banlieues, à quelques jours de la remise d'un rapport par Jean-Louis Borloo censé apporter des solutions pour les quartiers sensibles.

AFP

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