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Retraites: la CGT-Cheminots appelle à son tour à une grève reconductible à partir du 5 décembre

  • Publié le 8 novembre 2019 à 21:58
  • Actualisé le 9 novembre 2019 à 05:40

Après SUD-Rail et l'Unsa ferroviaire, la puissante CGT-Cheminots a mis vendredi son poids de premier syndicat de la SNCF dans la bataille contre la réforme des retraites en appelant à son tour à une "grève reconductible" à partir du 5 décembre.

Si le syndicat était déjà mobilisé pour cette journée, il devait encore décider si son action serait cantonnée à ce jeudi de grève nationale interprofessionnelle ou s'il allait se lancer dans un mouvement illimité, menace de pagaille dans les gares.

Réuni jeudi et vendredi, le conseil national du syndicat - son organe dirigeant - a "décidé le dépôt d'un préavis de grève reconductible par période de 24 heures", a-t-il annoncé sur Twitter. Il "appelle les cheminots à s'inscrire massivement dans la grève le 5 décembre et à participer aux assemblées générales pour décider des suites".

"Le rapport de forces peut et doit être supérieur à celui de 2018", écrit la CGT-Cheminots. L'an dernier, une longue grève par épisode de deux jours sur cinq, lancée pendant trois mois par les quatre principaux syndicats de la SNCF, n'avait pas réussi à bloquer le vote de la réforme ferroviaire et l'arrêt en 2020 des embauches au statut de cheminot.

Selon le syndicat, "les contours de la future réforme des retraites sont rejetés massivement par les cheminots". Il exige "l'amélioration du régime général" actuel de retraite et "la réouverture du régime spécial" des cheminots de la SNCF "par son extension" à toute "la branche ferroviaire".

Désormais, proclame-t-il, "la bataille commence" contre le projet du gouvernement de système universel de retraite par points, qui fera disparaître les régimes spéciaux, dont ceux de la SNCF et de la RATP.

Outre la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire (2e syndicat à la SNCF) et SUD-Rail (3e syndicat), FO-Cheminots (5e, non représentatif) a aussi appelé à une grève reconductible à partir du 5 décembre. Manque à l'appel la CFDT-Cheminots.

- "Tout est ouvert" -

Mais le quatrième syndicat représentatif de la SNCF, qui réclame "une réforme réellement juste", n'exclut pas de rejoindre le mouvement, avec en ligne de mire le 22 novembre. Le gouvernement doit en effet annoncer d'ici là des propositions sur le futur régime de retraite des cheminots.

"Tout est ouvert. On attend une réponse très claire et intelligible du gouvernement. En fonction de la réponse, tout sera possible, y compris une grève à une date à déterminer. La décision du gouvernement est primordiale", a déclaré à l'AFP Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots.

De son côté, l'Unsa ferroviaire pourrait lever son appel à une grève illimitée si elle juge satisfaisantes les propositions gouvernementales, avait indiqué la semaine dernière son secrétaire général, Didier Mathis. La règle du calcul de la retraite sur les six derniers mois de salaire est "la récompense du cheminot, qui a accepté des salaires très en dessous de ceux pratiqués ailleurs", avait-il souligné.

Le débat sur les retraites accroît à la SNCF les tensions accumulées ces dernières années à cause d'une succession de réorganisations, empilées sur des vagues de suppressions d'emplois.

Dans son appel à la grève vendredi, la CGT-Cheminots juge que la situation dans le groupe ferroviaire est "explosive". La "colère énorme" des cheminots "impose des changements d'orientation, le déblocage de moyens, des changements législatifs, l'inscription de garanties nouvelles dans une CCN (convention collective nationale de branche, NDLR) de haut niveau et une réponse aux revendications des cheminots actifs et des retraités", poursuit le syndicat en réclamant "des négociations sur l'ensemble des sujets".

Accident de TER, droit de retrait exercé en cascade par conducteurs et contrôleurs dans toute la France, grève sauvage dans des centres de maintenance, grève de contrôleurs dans le Grand-Est... Plusieurs mouvements sociaux ont déjà agité la SNCF ces dernières semaines, perturbant fortement le trafic ferroviaire.

A partir du 5 décembre, la RATP sera aussi en mode grève reconductible, à l'appel de ses trois syndicats représentatifs - Unsa, CGT et CFE-CGC -, suivis par trois autres organisations.

AFP

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