Entrée en bourse

La Française des Jeux compte les heures (et les investisseurs) avant sa privatisation

  • Publié le 20 novembre 2019 à 13:41
  • Actualisé le 20 novembre 2019 à 13:57

A quelques heures de son entrée en Bourse jeudi, La Française des Jeux fait le décompte mercredi des investisseurs - petits comme grands - ayant souscrit ses actions, une opération d'ores et déjà présentée comme un succès par le gouvernement.

La période de souscription pour le grand public s'est achevée mardi soir. Les investisseurs institutionnels - fonds, entreprises, banques, assurances, etc. - ont encore jusqu'à mercredi midi pour réserver leurs actions.

L'engouement s'est rapidement fait sentir pour les 99 millions de titres cédés par l'Etat: dès le 8 novembre, au lendemain de l'ouverture de la période de réservation des actions, la part réservée aux grands investisseurs avait déjà été entièrement souscrite.

Et dimanche, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, a annoncé que les souscriptions en provenance des petits épargnants avaient dépassé le milliard d'euros - alors que l'enveloppe théorique visée à l'origine par le gouvernement était fixée à 600 millions.

"C'est un immense succès populaire (...) C'est considérable. Les Français sont au rendez-vous, les souscripteurs sont au rendez-vous", avait salué M. Le Maire.

Le prix définitif auquel les actions Française des Jeux vont être cédées sera dévoilé mercredi, avant l'entrée à la Bourse de Paris jeudi matin du groupe.

Au vu du succès rencontré par l'opération, le prix du titre devrait se situer en haut de la fourchette initiale comprise entre 16,50 et 19,90 euros.

Afin de contenter le maximum de porteurs, les souscriptions inférieures à 5.000 euros seront prioritaires, et ceux qui auront demandé plus ne verront qu'une partie de leur demande satisfaite.

- l'Etat triplement gagnant -


Pour convaincre les petits épargnants d'investir, l'Etat leur a accordé une décote de 2% sur le prix des titres, ainsi qu'une action gratuite pour 10 achetées à condition qu'elles soient détenues pendant 18 mois.

L'opération constitue en effet un test grandeur nature pour tenter de réconcilier le grand public avec la Bourse: les petits porteurs ont été mis à mal par la crise de 2008, et gardent en tête les exemples des entrées en Bourse d'EDF (2005) et France Télécom (1997), dont les cours restent aujourd'hui en dessous de leur niveau d'introduction.

La privatisation s'annonce d'ores et déjà une opération gagnante pour l'Etat: en abaissant sa participation de 72% à quelque 20% dans la FdJ, il devrait empocher près de 2 milliards d'euros, une somme qui permettra d'abonder le fonds pour l'innovation et l'industrie.

Il va également continuer d'empocher les quelque 3,5 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales versées chaque année par l'opérateur de jeux, même après la privatisation.

Sans oublier les 380 millions d'euros de l'entreprise qu'il va recevoir en échange du monopole pour exploiter pendant 25 ans jeux de loterie et paris sportifs dans son réseau physique.

Héritière de la loterie nationale créée en 1933, la Française des Jeux est une des rares entreprises publiques françaises en bonne santé financière. Son nom est aussi très familier pour les Français, qui ont encore misé l'an dernier près de 16 milliards d'euros dans ses jeux d'argent et de hasard.

AFP

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