Droits de douane punitifs

Pékin et Washington décrètent l'accalmie dans leur guerre commerciale

  • Publié le 13 décembre 2019 à 22:27
  • Actualisé le 14 décembre 2019 à 09:28

Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé vendredi un accord préliminaire, qui marque une trêve après 19 mois de guerre commerciale féroce à coups de droits de douane punitifs fragilisant l'économie mondiale.

"C'est un accord fantastique pour tout le monde. Merci!", s'est réjoui dans un tweet Donald Trump qui avait promis à ses électeurs en 2016 qu'il s'attaquerait au problème des pratiques commerciales "déloyales" de Pékin.

Un peu plut tôt, le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, avait évoqué depuis Pékin des réductions progressives des droits de douane américains. Les deux pays sont convenus de réaliser au plus vite l'examen juridique et la traduction de l'accord avant de procéder à sa signature finale, avait-il précisé, sans toutefois avancer de date.

Annonce la plus concrète à court terme: Donald Trump renonce à imposer, dimanche comme initialement prévu, une nouvelle salve de tarifs douaniers sur quelque 160 milliards de dollars de biens chinois.

Le représentant américain au Commerce (USTR) a précisé de son côté que pour l'heure, les droits de douane additionnels de 25% portant sur l'équivalent de 250 milliards de dollars de marchandises chinoises restaient en place.

En revanche, les droits de douane de 15% sur 120 autres milliards de bien chinois, en vigueur depuis le 1er septembre, seront réduits de moitié (7,5%). "Un accord sans précédent", a commenté Robert Lighthizer, l'USTR qui l'a âprement négocié. S'il a évoqué "des changements structurels significatifs et pleinement exécutoires" de la part de Pékin, l'exécutif américain est resté avare en détails concrets. Le texte "commence à rééquilibrer les relations commerciales sino-américaines", a-t-il ajouté.

- Règlement des litiges -

Les deux parties ont indiqué que l'accord incluait la propriété intellectuelle, les transferts forcés de technologies, les produits alimentaires et agricoles, les services financiers, le taux de change, le renforcement des échanges commerciaux ou encore la résolution des différends. Ce sont les mêmes domaines envisagés en octobre lorsque Donald Trump avait déjà annoncé un accord de principe portant essentiellement sur des achats supplémentaires agricoles, qui n'a jamais été véritablement approuvé par les autorités chinoises.

"L'accord établit un solide système de règlement des différends qui garantit une mise en oeuvre et une application rapides et efficaces", a en outre souligné vendredi le représentant américain au commerce (USTR).

Depuis le début des discussions, les Etats-Unis ont souligné qu'un tel mécanisme était totalement indispensable pour pouvoir s'assurer que la Chine respecte bien un éventuel accord.

L'USTR estime que ce traité va se traduire "par des réformes structurelles et des changements du régime économique et commercial de la Chine". L'accord comprend également un engagement de la Chine à faire "des achats supplémentaires substantiels" de biens et services américains au cours des prochaines années, a affirmé USTR sans avancer de données chiffrées.

Lors de l'annonce du 11 octobre, Donald Trump avait dit que la Chine s'engageait à acheter des biens agricoles pour 40 à 50 milliards de dollars par an. "Je pense qu'ils vont atteindre 50 milliards de dollars", a déclaré vendredi l'hôte de la Maison Blanche. Un tel montant n'a pas été confirmé par les autorités chinoises. Ce serait environ deux fois plus élevé que le pic des achats de la Chine, en 2012.

Selon le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, la conclusion de l'accord "est propice aux intérêts fondamentaux des peuples chinois et américain et du monde", en renforçant la coopération économique et commerciale entre les deux pays.

Cela contribuera également à stabiliser la confiance des marchés et créera un environnement propice aux activités économiques, commerciales et d'investissement normales, a-t-il opiné. Depuis des mois, les économistes mettent en garde contre la guerre commerciale démarrée en mars 2018, qui crée un climat d'incertitude permanent et compromet la croissance mondiale.

AFP

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