Rugby

Top 14 - Bordeaux-Bègles: Jalibert, paré cette fois pour les Bleus

  • Publié le 28 décembre 2019 à 14:54
  • Actualisé le 28 décembre 2019 à 15:27

Fer de lance de l'attaque de Bordeaux-Bègles, leader du Top 14 en déplacement dimanche à Pau, Matthieu Jalibert est de nouveau candidat au poste d'ouvreur du XV de France lors du prochain Tournoi des six nations, deux ans après une première expérience gâchée par une grave blessure.

Sa place dans la liste des 42 joueurs qui doit être annoncée par l'encadrement des Bleus le 8 janvier ne fait guère de doute. Mais le Girondin, âgé de 21 ans et qui vient de prolonger jusqu'en 2023, vise encore plus haut: "Quand on y a goûté, on a forcément envie d'y retourner. Mais il faut être patient. Il faut d'abord faire de belles performances en club. Après, si ça doit venir, ça viendra".

Son début de saison estampillée 4 étoiles (un essai inscrit lors des quatre premières journées) durant lequel il a étalé sa verve ovale plaide en ce sens. "Je préfère ce style de jeu (celui du nouveau manager Christophe Urios) car il est plus adapté à mon profil, admet-il en comparaison à celui prôné par l'Anglais Rory Teague l'an dernier. On a retrouvé un peu ce jeu à la bordelaise fait de mouvement et de vitesse. On est libre, on a carte blanche tout en étant dans un cadre".

- Urios admiratif -

"Matthieu, c'est la classe. La grande classe !", soulignait en septembre Urios en pleine découverte du phénomène alliant maturité, talent, intelligence et spontanéité. Et une précocité commune avec le Toulousain Romain Ntamack, désigné révélation mondiale de l'année, ou le Toulonnais Louis Carbonel, autre grand espoir du poste.

Mais ces propos, Urios pourrait très bien les tenir pendant ces fêtes tant Jalibert, pourtant freiné par une lésion au cubitus au début de l'automne (six semaines d'absence contre huit évoquées), surfe avec la même fougue depuis.

"Je suis revenu un peu plus vite que prévu, c'est bien parce que j'ai besoin de jouer pour pouvoir m'exprimer", disait début novembre le jeune ouvreur à la confiance inébranlable qui rejaillit sur tout l'effectif girondin.

Depuis août, Jalibert n'a toujours pas connu la défaite - il était blessé lors des deux défaites à Lyon (23-25) et à Brive (9-30) - et "quand il y a des joueurs clés comme lui qui sont en confiance et qui ont beaucoup de réussite, ça porte l'équipe vers l'avant et c'est plus facile", reconnait l'ailier Geoffrey Cros.

- Un an sans jouer -

Et si les Bleus profitaient de cet état de grâce ? Sa première et unique cape lui est tombée dessus en février 2018, à 19 ans, après seulement 13 titularisations en professionnel. Trop tôt, alertait à l'époque son président Laurent Marti craignant pour sa santé. Trop tôt, a dit dans la foulée son genou gauche qui n'a pas résisté à celui de l'Irlandais Bundee Aki: rupture partielle du ligament postérieur.

Quand il est revenu à la compétition six mois plus tard, la poisse s'en est mêlée avec une récidive de lésion du ligament croisé postérieur nécessitant une reconstruction chirurgicale.

"Quasiment un an sans jouer, ça m'a permis de me poser, de réfléchir, et penser à autre chose, renchérit-il. J'ai une autre vision de mon corps, du rugby, et de ce qui peut se passer à l'extérieur. Ca m'a fait grandir en tant qu'homme et ça va aussi me servir sur le terrain", dit-il à la presse.

Conscient des attentes que sa phase aller réussie a pu susciter, Jalibert gère posément son statut actuel "puisque les attentes que j'ai envers moi-même sont aussi très hautes". "Je sais que quand je joue, je suis regardé, surtout à mon poste. Mais le rugby reste un plaisir. J'essaie d'en prendre sur le terrain et quand on en prend, forcément, on en donne. Et c'est plus facile comme ça". Tout simplement.

AFP

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