Rugby

XV de France: ère Galthié, année zéro

  • Publié le 30 décembre 2019 à 21:28
  • Actualisé le 31 décembre 2019 à 06:14

Il a 4 ans pour amener enfin le XV de France sur le toit du monde: les choses sérieuses débutent en janvier pour le nouveau sélectionneur Fabien Galthié, qui aura une obligation de résultats dès le Tournoi des six nations.

Trois mois jour pour jour, c'est le temps que Galthié aura eu pour mettre son projet en place entre l'élimination de l'équipe dont il était entraîneur adjoint en quart de finale de la Coupe du monde, le 20 octobre à Oita, et le rassemblement de son nouveau groupe, le 20 janvier à Nice, pour préparer le Tournoi. Sa première compétition sur la longue route qui mène au Mondial 2023 organisé en France.

L'ancien demi de mêlée des Bleus (50 ans, 64 sélections) s'est donc rapidement mis à la tâche avec Raphaël Ibanez, autre illustre ex-capitaine de l'équipe nationale (46 ans, 98 sél.) nommé manager dans un rôle transversal hors terrain.
Le duo a d'abord travaillé la théorie avec deux réunions fondatrices de son staff aux sources, chez Galthié le Lotois puis Ibanez le Landais, avec un mot-clé au centre des débats, "l'identité". Celle-là même qui doit servir de bouée de sauvetage aux joueurs en cas de coup de mou sur le terrain.

Une fois le cadre fixé, Galthié est passé à la seconde étape: un tour de France des clubs pour sonder un panel de 90 joueurs sur leurs motivations. "Pourquoi veux-tu jouer en équipe de France?", a-t-il demandé à chacun d'entre eux au cours d'un entretien individuel d'une demi-heure.

- Brunel égratigné -

L'occasion aussi de tester les joueurs sur leur subordination à un cadre de vie - "dormir, s'entraîner et vivre ensemble" - plus strict que par le passé selon Galthié, qui a au passage égratigné ses prédécesseurs, dont Jacques Brunel. "Il y a des mauvaises habitudes qui ont été prises et on les retrouve aussi sur le terrain, dans les résultats", a-t-il déclaré dans une séquence diffusée sur France 2.

Parallèlement, le staff s'est "entraîné à entraîner" en dirigeant des joueurs de Massy (Fédérale 1) à Marcoussis le temps d'une journée. Entraînement mixte - trois-quarts et avants mélangés - avec travail séparé sur des petits temps, puis entraînement collectif saupoudré d'ateliers: la "V1" a livré son verdict et sera suivie d'une "V2" avant le rassemblement niçois. En attendant l'officialisation d'une demande capitale de l'ancien Columérin à la Fédération et la Ligue: le passage de 31 à 42 joueurs mis à disposition pour préparer le Tournoi.

Si la FFR et la LNR tardent à finaliser l'accord, pour Galthié, c'est acquis: il aura 42 joueurs pour s'entraîner de manière optimale du lundi au jeudi midi. En contrepartie, 14 d'entre eux non retenus pourront rentrer dans leur club afin de jouer en Top 14 le week-end.

- "On va gagner des titres" -

Galthié avance plein de certitudes, sauf peut-être sur l'identité de son capitaine qu'il doit dévoiler le 8 janvier en même temps que sa liste. Le pilier gauche Jefferson Poirot, deux fois capitaine en 2019, ou le troisième ligne Charles Ollivon, dont le retour au meilleur niveau après une sérieuse blessure a forcé le respect? "On cherche des leaders", expliquait Ibanez dimanche sur le plateau de Stade 2. L'heureux élu sera testé sur la durée du Tournoi.

Le temps est compté avant la réception de l'Angleterre, vice-championne du monde, le 2 février au Stade de France. Un choc d'entrée qui ne semble pas effrayer Galthié, vu ses ambitions affichées: "On pense, de manière forte, qu'on va redevenir une nation majeure du rugby mondial parce qu'on va gagner des matches, des titres, vite." Cela fait maintenant une décennie que le rugby français en attend.

AFP

guest
0 Commentaires