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JO-2020: Et maintenant, que peuvent espérer les volleyeurs français à Tokyo?

  • Publié le 11 janvier 2020 à 15:11
  • Actualisé le 11 janvier 2020 à 16:03

Après l'échec de Rio en 2016, la génération dorée du volley français emmenée par Earvin Ngapeth s'est offert une seconde chance de briller aux Jeux olympiques, à Tokyo cet été, et d'aller chercher le podium face à une terrible concurrence.

- Un groupe étoffé -

Dans un tournoi d'une incroyable densité avec les deux finalistes du dernier Euro-2019 (la Serbie, championne d'Europe et Slovénie, vice-championne d'Europe), l'équipe de France s'est découvert par la force des choses de nouveaux visages. Et pour certains postes, cela peut ressembler à une forme de passation de pouvoir.

Certes Jean Patry (23 ans) est depuis plusieurs années appelé en sélections, mais il n'avait jusque-là pas eu la responsabilité du poste-clé de pointu, charge dévolue depuis 2017 à Stephen Boyer (23 ans), révélation de l'Euro-2019 mais qui a fait le choix de ne pas disputer la compétition berlinoise pour "raisons personnelles".

Le Montpelliérain, parti progresser à Latina en Italie dans le meilleur championnat au monde, a pris une nouvelle dimension (meilleur marqueur du TQO avec 85 points). Les absences sur blessure des attaquants/réceptionneurs Thibault Rossard (26 ans) et Trevor Clévenot (25 ans) ont offert à Yacine Louati (27 ans) un temps de jeu plus important, jusqu'à être titularisé en finale à la place de Kevin Tillie.

Enfin à la passe, Benjamin Toniutti (30 ans), capitaine de l'équipe depuis 2012, a été remplacé en demi-finale contre la Slovénie, laissant la place à Antoine Brizard (25 ans), qui a ensuite débuté la finale contre l'Allemagne. Un choix fort et payant du sélectionneur Laurent Tillie.

"Bien sûr, ça fait du bien un peu de sang neuf, et ça a peut-être aussi surpris d'autres équipes. Je pense notamment à Jean Patry, peut-être que les équipes n'étaient pas habituées à jouer contre lui", estime le central Nicolas Le Goff, soulignant aussi les apports de Louati et de Brizard. Entre ces jeunes pousses et l'ossature des champions d'Europe 2015, Laurent Tillie va devoir se creuser la tête pour constituer son équipe pour Tokyo.

- Une concurrence terrible -

Au Japon, les Français vont retrouver les meilleures équipes du monde, même si quatre grosses équipes européennes -Serbie, Slovénie, Bulgarie, Allemagne- vont rester à la maison. La Pologne, double championne du monde (2014, 2018), fait figure de grandissime favorite, d'autant plus qu'elle s'est renforcée avec la naturalisation à l'été 2019 du meilleur joueur du monde, le Cubain Wilfredo Leon.

Mais derrière ça s'annonce serré. Le Brésil, champion olympique il y a quatre ans à domicile, voudra conserver son titre, un "back-to-back" qui n'a plus été réalisé depuis les États-Unis (Los Angeles-1984/Séoul-1988). L'Italie est certes vieillissante et a été surclassée en quarts de l'Euro-2019 par les Français. Mais elle dispose dans ses rangs du Cubain naturalisé Osmany Juantorena, du puissant Ivan Zaytsev et de l'excellent passeur Simone Giannelli.

Et la Russie, double tenante de la Ligue des nations mais dont la participation sous drapeau neutre est suspendue à la décision du Tribunal arbitral du sport, a toujours atteint les demi-finales depuis 1996. "On veut toujours faire mieux, à nous de faire la meilleure préparation possible et d'arriver là-bas en compétiteurs et d'aller chercher un résultat", glissait Le Goff après la qualification. "Mieux", c'est au minimum sortir de sa poule pour atteindre les quarts, même si le dernier carré et la médaille sont forcément dans tous les esprits.

Contrairement à Rio, où les Français avaient arraché au dernier moment et à l'autre bout du monde (au Japon) la qualification olympique, cette fois-ci ils auront le temps de préparer leur affaire. Le staff va donc pouvoir programmer une montée en puissance progressive pour tenter d'atteindre l'objectif d'une carrière: le podium olympique.

AFP

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