Crise de confiance

Avion abattu en Iran: Rohani appelle à un changement radical en politique

  • Publié le 15 janvier 2020 à 13:18
  • Actualisé le 15 janvier 2020 à 13:20

Le président iranien Hassan Rohani a appelé mercredi à un changement majeur dans le mode de gouvernement de son pays, reconnaissant implicitement que la catastrophe de l'avion ukrainien abattu à Téhéran avait provoqué une crise de confiance envers les autorités.

Le Boeing 737 s'est écrasé il y a une semaine à Téhéran, faisant 176 morts, majoritairement des Iraniens et des Canadiens.

M. Rohani a appelé à l'"unité nationale", et même à la "réconciliation nationale", après que le retard pris par les autorités pour reconnaître leur responsabilité dans ce drame a entraîné des manifestations de colère et une vague d'indignation depuis samedi.

Faisant référence à une série d'événements "tragiques" survenus depuis début janvier --de l'élimination d'un important général iranien par Washington à la catastrophe "inacceptable" du vol Ukrainian Airlines--, M. Rohani a déclaré que cela devait aboutir "à une grande décision" au sein du système politique iranien. "Et cette décision majeure", a-t-il ajouté, "est la réconciliation nationale."

Les élections législatives prévues le 21 février "doivent [en] être la première étape", a déclaré le président, dans une allocution prononcée en conseil des ministres et retransmise, de manière exceptionnelle, en direct par la télévision d'Etat.

Pour ce scrutin, "le peuple veut de la diversité", a-t-il dit d'un ton très déterminé, appelant les autorités chargées de la validation des candidats à ne pas disqualifier à tout-va.

"Le peuple est notre maître [...] et nous sommes ses serviteurs. Le serviteur doit s'adresser au maître avec modestie, précision et honnêteté", a également déclaré M. Rohani. "Les gens veulent s'assurer que les autorités les traitent avec sincérité, intégrité et confiance", a-t-il dit.

"J'exhorte les forces armées et [leur] état-major à expliquer aux gens [...] ce qui s'est passé depuis l'accident jusqu'au moment où [la vérité] a été annoncée [...] pour qu'ils comprennent [que ceux-ci] ne voulaient rien cacher", a-t-il ajouté. "S'il y a eu un délai [dans la transmission de l'information], qu'ils présentent des excuses", a déclaré M. Rohani.

Après deux jours de démentis officiels de la thèse selon laquelle un missile avait été tiré sur le Boeing abattu le 8 janvier après son décollage de Téhéran, les forces armées iraniennes ont reconnu samedi leur responsabilité, en évoquant une "erreur humaine". Le gouvernement a indiqué n'avoir été prévenu par les forces armées que vendredi.

AFP

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