Incendies dévastateurs

Australie: course contre la montre pour sauver les animaux sur l'île Kangourou

  • Publié le 16 janvier 2020 à 11:44
  • Actualisé le 16 janvier 2020 à 12:28

Une course contre la montre est engagée pour sauver un maximum d'animaux, notamment des koalas, victimes des incendies dévastateurs sur l'île Kangourou, connue en Australie sous le nom de "Galapagos".

Le sol calciné par les flammes est jonché de cadavres d'animaux qui ont péri lors des feux qui ont balayé, il y a deux semaines, cette île située au sud de l'immense île-continent. Depuis septembre, des feux de forêt d'une ampleur sans précédent ont dévasté des régions entières du sud et de l'est de l'Australie, causant la mort d'environ un milliard d'animaux, selon des estimations.

Des forêts et des zones côtières, représentant une superficie plus grande que la Corée du Sud, sont parties en fumée. Des spécialistes redoutent désormais que certaines espèces soient en voie d'extinction. Sur l'île Kangourou, un véritable sanctuaire pour une faune et une flore uniques, la situation est d'une gravité particulière.
Au milieu de la puanteur dégagée par les cadavres d'animaux en état de décomposition, des sauveteurs ratissent le parc national, à la recherche des bêtes blessées, perdues ou affamées.

"Quand nous sommes arrivés sur cette zone, nous pensions que rien n'avait pu survivre mais, tous les jours, nous avons trouvé des survivants", a expliqué cette semaine, lors d'une patrouille, Kelly Donithan, une spécialiste de la gestion de crise pour l'organisation de défense des animaux Humane Society International.

- "Le temps presse" -

Une grande partie des habitats des animaux ayant été détruite, leurs chances de survie diminuent chaque jour. "Le temps presse", a souligné Mme Donithan. "Chaque jour qui passe rend de plus en plus faibles les chances de survie des animaux et leurs organes sont de plus en plus susceptibles de subir des lésions irréversibles", selon cette spécialiste.

L'île Kangourou, qui se situe à 45 minutes en ferry d'Adelaïde, en Australie-Méridionale, était avant ces incendies une destination touristique très courue en raison notamment de ses paysages vierges de toute trace de civilisation et de sa faune. Un des animaux de l'île les plus célèbres est le cacatoès noir dont le plumage de la queue brille. Cette espèce d'oiseau a disparu sur le continent.

Les sauveteurs qui ont parcouru à pied mercredi les zones dévastées du parc n'ont entendu aucun oiseau. Une autre source d'inquiétude concerne les c qui étaient déjà en voie d'extinction avant les incendies. "Nous pensons qu'il en restait environ 500 (avant les feux)", a estimé Elaine Bensted, la directrice générale des zoos de l'Australie-Méridionale sur la chaîne de télévision ABC. Selon elle, la plupart de ces souris marsupiales vivaient dans la partie ouest de l'île, la plus gravement touchée par les feux, dont beaucoup continuent de brûler.

- "On lui donne une chance"-

Les sauveteurs reconnaissent que trouver les espèces de petite taille ayant survécu est difficile, alors ils se concentrent essentiellement sur les gros animaux.
Il s'agit notamment des koalas. L'île Kangourou abrite la seule population de koalas d'Australie qui ne soit pas touchée par la chlamydia, une infection sexuellement transmissible fatale pour les marsupiaux.

Ils constituaient une sorte "d'assurance" pour l'avenir de l'espèce. Un point d'autant plus crucial qu'une grande partie des koalas vivant sur l'île-continent a été décimée par le feu.

La ministre australienne de l'Environnement Sussan Ley a déclaré cette semaine que ces marsupiaux ont été "durement frappés" et pourraient pour la première fois être inscrits sur la liste des espèces menacées.

Les koalas de l'île secourus sont conduits dans un abris de fortune dans le parc animalier de l'île. Certains sont si grièvement blessés qu'ils doivent être euthanasiés.
La course contre la montre engagée pour sauver les espèces sauvages encore en vie provoque des "montagnes russes d'émotions", a expliqué Evan Quartermain de Humane Society International.

"Parfois, nous marchons pendant des heures à travers des paysages dévastés avec des centaines et des centaines de cadavres au sol... et vous déprimez, vous ne pouvez pas vous en empêcher, c'est très traumatisant", a-t-il expliqué à l'AFP. "Et puis, vous trouvez un bébé (koala) à la fin de la journée et on l'emmène, on lui donne une chance et nous sommes remplis de joie".

AFP

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