Économie

"Choose France": tapis rouge pour les investisseurs étrangers au château de Versailles

  • Publié le 18 janvier 2020 à 12:47
  • Actualisé le 18 janvier 2020 à 14:36

Continuer à convaincre que la France est attractive, malgré les mouvements sociaux, et que les réformes vont se poursuivre: c'est l'objectif d'Emmanuel Macron et du gouvernement, qui reçoivent lundi de près de 200 patrons français et étrangers à Versailles.

Pour la troisième année consécutive, l'événement "Choose France" permettra de tisser des liens et d'annoncer des investissements à la veille du Forum économique mondial (WEF) de Davos, et d'afficher ainsi l'orientation résolument favorable au monde des affaires des autorités françaises.

Outre le président et le Premier ministre Edouard Philippe, 19 membres du gouvernement seront là pour accueillir sous les ors du château de Versailles près de 150 patrons étrangers, de grands groupes américains (Coca-Cola, Snap Inc, Fedex, Google, Netflix...), asiatiques (Hyundai Motors, Samsung Electronics, Fosun, Toyota...), africains (Cooper Pharma, Orascom) et européens (Rolls Royce, EY, ING Bank...).

Avant un dîner introduit par Emmanuel Macron, "plus de 400 rencontres bilatérales" seront organisées ainsi que deux ateliers sur "l'industrie du futur" et les "chaînes de valeur durables", au moment où le poids du facteur environnemental augmente dans les critères d'achat des entreprises et que la France se dit "très bien placée" pour relever ce défi.

L'Elysée relève qu'entre 2017 et 2019, l'attractivité de la France a progressé du 22ème au 15ème rang du classement publié par le WEF, "soit la meilleure progression du top 20". "Afin de conforter cette dynamique positive", le gouvernement poursuivra "le travail de pédagogie sur les réformes et les transformations menées en France pour encourager les entreprises étrangères à investir plus encore dans les territoires", selon un communiqué de la présidence de la République.

Pour illustrer l'attrait de la France, Emmanuel Macron visitera lundi matin à Dunkerque un site industriel du groupe du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca, inauguré l'an dernier.

La France demeure comme en 2018 la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni, selon une étude commandée pour l'occasion par Business France, l'agence de promotion de la France à l'étranger, à l'institut Kantar.

- Impact des grèves -

"L'attractivité de la France se stabilise à un niveau élevé: 87% des cadres dirigeants à l'étranger la jugent attractive, soit 13 points de plus qu'en 2016", d'après ce sondage réalisé au cours du dernier trimestre 2019 auprès de 573 cadres dirigeants en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Inde, en Chine et aux Emirats arabes unis. "Si l'Allemagne reste considérée comme le pays ayant le plus à gagner du Brexit en Europe, l'écart avec la France se réduit sensiblement", à 5 points de pourcentage contre 18 points en 2016, relève aussi l'étude.

Les cadres dirigeants à l'étranger considèrent notamment à 84% que la France dispose d'un "environnement juridique et fiscal des affaires stable" (contre 94% pour l'Allemagne) tandis que 79% la créditent d'un "environnement juridique et fiscal des affaires facile à comprendre" (89% pour l'Allemagne). Mais les investisseurs sont 71% à penser que les grèves contre la réforme des retraites, toujours en cours, "ont un impact négatif sur l'attractivité de la France", un pourcentage qui monte à 80% chez les Britanniques.

L'impact des grèves des transports sur l'activité économique du pays reste globalement réduit, comme celui du mouvement des "gilets jaunes" de l'hiver 2018/2019, mais "la question c'est de savoir comment ça se termine", a déclaré à l'AFP Christophe Lecourtier, directeur général de Business France. "Si à la fin, comme c'est probable, les fondamentaux de la réforme finissent par passer", alors "on rompt avec le scénario habituel des précédents quinquennats où l'élan réformiste s'arrête au bout de deux ans sur un os", estime M. Lecourtier.

"En termes d'attractivité industrielle, on fait la course en tête", se réjouit par ailleurs le directeur général de Business France, qui estime qu'on "connaît une amorce de +success story+" avec des créations nettes de sites et d'emplois industriels en 2018 et 2019.

AFP

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