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Coupe de France: l'OM, bousculé sur la pelouse et en dehors, passe en 8es

  • Publié le 18 janvier 2020 à 02:17
  • Actualisé le 18 janvier 2020 à 09:23

Miné par des tensions internes et bousculé à Caen, l'Olympique de Marseille a su rester concentré sur l'aspect sportif pour venir à bout de Granville (National 2) et se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe de France, vendredi (3-0).

Pendant 75 minutes, incapable de débloquer son compteur, l'OM n'a pas été loin de l'élimination, qui aurait été synonyme de semaine noire, entre mécontentement de l'entraîneur André Villas-Boas vis-à-vis de sa direction, et menaces de mort à l'encontre du président Jacques-Henri Eyraud.

Mais comme souvent avec Marseille cette saison, les matches finissent par tourner dans le bon sens. Et vendredi, c'est le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez qui a tenu la maison OM à bout de bras, permettant aux Phocéens, d'un but tardif, de se sortir d'un match piège à l'autre bout de la France (77e) avant que Nemanja Radonjic ne double la mise (83e) et Dimitri Payet n'éteigne le stade d'Ornano d'un bijou de frappe (90e+2).

Remonté mercredi envers sa direction en conférence de presse après avoir appris la nomination d'un conseiller spécial anglais censé faciliter la vente de plusieurs joueurs, Villas-Boas peut souffler: ses joueurs ont su poursuivre leur belle série d'invincibilité, qui tient toujours depuis la fin du mois d'octobre.

Mais que de difficultés ! Privés de leur capitaine Steve Mandanda, ménagé, les Marseillais ont multiplié les maladresses malgré une flopée d'occasions.

- Exclusion malheureuse -

Seulement vainqueurs aux tirs au but de leur 32e de finale face à Trélissac (N2), les Phocéens avaient pourtant déjà été avertis des dangers de la compétition, et de l'événement que représentait la rencontre pour leurs adversaires du soir, porte-étendards de toute la Normandie avec cette délocalisation à Caen, habitué aux matches de Ligue 2.

Les chants des quelque 19.500 spectateurs, entre supporters locaux, largement majoritaires, et fans marseillais également très nombreux, ont insufflé de l'énergie aux Granvillais, qui n'ont pas refusé de jouer et ont été bien plus brillants que ne le laissaient entendre les trois divisions qui séparent les deux clubs.

Et c'est finalement sur un coup du sort que la rencontre s'est décantée, lorsque d'une main involontaire sur le visage de Valentin Rongier, William Sea a écopé d'un deuxième carton jaune synonyme d'exclusion (75e). Le malheureux est sorti en s'excusant auprès du public, mais le mal était fait: sur le coup franc, Gonzalez a surgi, et six minutes plus tard, Radonjic a clos les débats, avant que Payet, d'une frappe sublime en lucarne, ne fasse définitivement passer la soirée de poussive à plutôt satisfaisante.

L'absence - habituelle en déplacement - du président Eyraud, cible de chants insultants vendredi après le feuilleton de la semaine l'ayant poussé à porter plainte pour des menaces de mort, a en tout cas permis aux Marseillais de n'avoir à se préoccuper que du match, ce qu'ils sont finalement parvenus à faire.

L'OM a également évité d'autres polémiques en prévoyant en amont de reverser une partie de ses recettes pour le match (frais de déplacement déduits) à son adversaire, une tradition pour les clubs de l'élite opposés à des amateurs que Marseille avait décidé de ne pas respecter au tour précédent.

En huitième de finale, les hommes d'André Villas-Boas croiseront peut-être enfin un club professionnel et n'auront plus ce dilemme à gérer. Surtout, ils auront l'occasion de faire un pas de plus vers leur premier titre depuis 2012. Et d'oublier les tensions.

AFP

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