Elle était emprisonnée pour "trafic de drogue"

Russie: une Israélo-Américaine libérée à l'occasion d'une rencontre Poutine-Netanyahu

  • Publié le 30 janvier 2020 à 15:54
  • Actualisé le 30 janvier 2020 à 16:07

Graciée par Vladimir Poutine, l'Israélo-Américaine Naama Issachar, emprisonnée en Russie pour "trafic de drogue", a été libérée jeudi et va rentrer en Israël avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en visite à Moscou.

M. Netanyahu, en campagne pour les législatives du 2 mars et qui s'était engagé à ramener Naama Issachar au pays, a rencontré le président Poutine pour lui présenter le plan controversé de Donald Trump censé résoudre le conflit israélo-palestinien.

S'entretenant avec le dirigeant russe, M. Netanyahu a remercié Vladimir Poutine "au nom de tout Israël" pour sa décision "rapide". "Les relations entre Israël et la Russie sont meilleures que jamais", s'est-il félicité lors de sa rencontre avec le dirigeant russe.

Vladimir Poutine a de son côté "souhaité le meilleur" à la jeune femme et "à tout le monde". "C'est un rêve devenu réalité", a réagi auprès des médias israéliens la mère de la jeune femme, Yaffa Issachar, présente à Moscou. Elle a "remercié tout le monde" et dit "attendre de la voir".

Cette libération, tout comme le plan du président américain, très favorable à Israël dans son conflit avec les Palestiniens, apparaissent comme deux victoires dans l'escarcelle de M. Netanyahu, inculpé pour corruption et qui joue sa survie politique aux élections du 2 mars. Le sort de Naama Issachar a suscité une vague de sympathie en Israël et de nombreuses semaines de tractations entre les deux pays pour assurer sa libération.

- 'Tout ira bien' -

Naama Issachar avait été arrêtée en avril 2019 au cours de son transit à l'aéroport Cheremetyevo de Moscou lors d'un vol entre l'Inde et Israël avec correspondance dans la capitale russe. Neuf grammes de cannabis avaient été retrouvés dans son bagage enregistré.

En décembre, lors de son procès en appel, Naama Issachar avait clamé son innocence, dénonçant "l'absurdité" des accusations pesant contre elle. Le ministère israélien des Affaires étrangères avait dénoncé une condamnation "sévère et disproportionnée".

Le président israélien Reuven Rivlin avait déjà remercié mercredi Vladimir Poutine "pour la sagesse et la clémence de sa décision" de gracier Naama Issachar, saluant aussi le "travail important (et) méritoire" de Benjamin Netanyahu.

Le chef de l'État russe, à l'occasion d'un déplacement en Israël la semaine dernière pour les commémorations de la libération du camp nazi d'Auschwitz il y a 75 ans, était apparu devant les caméras avec la mère de Naama Issachar ainsi que M. Netanyahu. M. Poutine avait dit avoir assuré à la mère de la jeune femme que "tout ira bien". Yaffa Issachar avait affirmé que le président russe lui avait promis de "renvoyer sa fille à la maison". Selon des médias israéliens, des tractations en vue d'un échange ont été menées pendant des semaines pour garantir la libération.

Au moment de sa condamnation en octobre, des médias russes et israéliens avaient évoqué la possibilité que Naama Issachar soit échangée contre un citoyen russe, Alexeï Bourbon, détenu en Israël depuis 2015 et accusé de piratage informatique par les États-Unis, qui demandaient son extradition. Mais il avait été extradé vers les États-Unis début novembre.

La semaine dernière, le quotidien israélien Maariv avait évoqué la remise à Moscou de la mission Saint-Alexandre de Jérusalem, un établissement lié à l'Eglise orthodoxe et revendiqué par la Russie.

AFP

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