Manifestation

"Laissez-nous tranquilles!": avocats, infirmières et stewards manifestent à Paris pour leur retraites

  • Publié le 3 février 2020 à 21:09
  • Actualisé le 4 février 2020 à 05:57

"Laissez-nous tranquilles!": plusieurs milliers de manifestants, avocats, infirmiers, orthophonistes ou encore stewards, ont défilé lundi après-midi à Paris contre la réforme des retraites, dénonçant l"'injustice" de ce projet pour les professions libérales.

A l'appel du collectif SOS Retraites, un cortège fourni de robes noires et de blouses blanches est parti en début d'après-midi de la place de la Bastille, dans un concert de sifflets et de cornes de brume, le jour où a débuté l'examen parlementaire de la vaste réforme des retraites.

Au-dessus de la foule, des pancartes clamaient "Infirmières en voie d'extinction" ou "Libéraux, vaches à lait" et un squelette revêtu d'une robe d'avocat se balançait au bout d'une perche. "On va détruire des régimes qui fonctionnent pour l'incertitude", a déclaré à l'AFP Christiane Feral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), institution représentative de la profession, selon qui 15.000 avocats ont défilé à Paris.

"Cela pourrait avoir du sens et personne n'en voudrait au gouvernement de poser la plume pour re-réfléchir", a-t-elle poursuivi, soulignant que "l'impact [de cette réforme] va être très violent. Pour les avocats c'est 50% de la profession directement impactée avec un doublement des cotisations". Après un mois de grève dure dans les barreaux de France, les avocats étaient nombreux dans le cortège, à la veille d'une réunion entre le Premier ministre, Edouard Philippe, et les représentants de la profession.

"On attend des propositions" du gouvernement, a souligné Mme Feral-Schuhl. "Les avocats sont inquiets, déterminés, en colère et ils prendront leur décision" sur la suite du mouvement, inédit en termes d'ampleur et de durée, a-t-elle ajouté.

Comme les avocats, les autres professions représentées dans le cortège veulent conserver leurs caisses de retraite "autonomes" et s'opposent au "système universel" voulu par Emmanuel Macron. "La réforme des retraites est un très mauvais projet, aussi injuste qu'injustifié", a estimé Virginie Lajder, infirmière libérale venue de Cambrai (Nord) en blouse blanche. "On n'embête personne, on ne coûte pas un euro aux Français, au contraire on participe à l'équilibre des retraites et on est excédentaires", a-t-elle ajouté.

"Les Français risquent de souffrir du désert para-médical: orthophonistes, kinés, infirmières, je ne connais aucun cabinet qui pourra survivre avec un doublement de ses cotisations", a-t-elle mis en garde. C'est un "hold-up", a pour sa part affirmé Patrick Henry-Haye du SNGAF, un syndicat d'hôtesses et stewards à Air France. "Un steward qui aura fait toute une carrière devrait avoir 2.000 euros de pension. Avec ce système-là, ce sera 1.000 euros. C'est divisé par deux alors que notre caisse autonome est saine, on ne demande rien à personne", a-t-il expliqué.

Une première manifestation du collectif le 16 septembre avait réuni 20.000 personnes selon les organisateurs, moitié moins d'après la police.

AFP

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