Les Réunionnais sont à Tahiti

Surf: les Bleus lancent l'aventure olympique sur la vague magique de Teahupoo

  • Publié le 28 février 2020 à 15:24
  • Actualisé le 28 février 2020 à 15:38

Une eau bleu turquoise qui imprègne des vagues d'une puissance phénoménale: c'est sur le spot de Teahupoo (Tahiti) , qui accueillera les JO en 2024, et autres déferlantes de l'île de Tahiti que l'équipe de France a entamé la préparation des Jeux de Tokyo cet été où le surf fera son entrée.

Johanne Defay - "La Réunionnaise" - a débarqué il y a quelques jours sur l'île polynésienne française alors que ses deux compères, Jérémy Florès et Michel Bourez évoluent eux à la maison. "C'était important de les avoir tous les trois ici, c'est le début d'une histoire, c'était important de marquer le coup avec nos pros", souligne auprès de l'AFP l'entraîneur national le Réunionnfais Patrick Florès.

Tous trois, acteurs sur le circuit professionnel, sont qualifiés pour les Jeux de Tokyo (24 juillet-9 août) qui marqueront l'arrivée du surf dans la grande famille olympique. Sport additionnel au Japon, le surf devrait l'être aussi en 2024 en France et ce sera sur la vague de Teahupoo que devraient avoir lieu les épreuves. Une vague mythique, qui effraye nombre de surfeurs, par sa puissance et sa proximité avec un récif corallien.

Envisagé un temps sur le site des JO-2020 (Chiba), ce regroupement inédit des surfeurs français avec un staff 'équipe de France' s'est finalement mis en place sur l'île polynésienne. Parce que, en dehors de Teahupoo, Tahiti propose une palette importante de vagues dont notamment celle de Papara, similaire à celles du Japon. Et qu'elle devrait faire vibrer le surf en 2024.

Aux côtés de Patrick Florès, pour encadrer les trois athlètes, officient un coach issu de la Préparation Olympique (PO) Frédéric Corbin, un préparateur physique Xavier Mondenx et un coach local, Hira Teriinatoofa, double champion du monde qui sera le pilier des Bleus sur l'île dans l'optique des JO-2024.

- Regroupement -

"C'est un regroupement important, on a beaucoup de choses à voir sur ce nouveau système olympique. Jamais je n'aurais cru que c'était aussi compliqué, il y a énormément de nouvelles règles pour cette épreuve, la préparation, l'image, les sponsors", souffle Jérémy Florès, venu s'installer il y a 3 ans à Tahiti, là où "il y a la plus belle vague au monde, à Teahupoo".

Au rythme des houles, Defay, Florès et Bourez guettent les meilleures vagues. Mais pas simple pour les trois Français de surfer à l'unisson: Johanne Defay, accompagnée de son coach Simon Paillard, est venue "pour surfer le plus possible" et s?offrir une grande première sur la vague de Teahupoo quand le Polynésien Michel Bourez et son acolyte Jérémy Florès, en vieux briscards de Teahupoo, n'aiment pas jouer avec les petites vagues. Or en hiver, la redoutable Teahupoo fait presque relâche même si elle peut atteindre... 2 mètres.

Il ne boudent pas leur plaisir sur la vague mythique réputée pour ses tubes, sous un soleil de plomb mais aussi sous des trombes d'eau qui n'altèrent pas le bleu éclatant des déferlantes. Entourée de Bourez et Florès, Johanne Defay fait ses classes sur Teahupoo. "J'étais assez stressée, excitée avant d'y aller. Pour une première, c'était déjà assez gros mais il y avait une belle orientation. C'était impressionnant et ça faisait peur mais le tube en lui-même était un peu plus facile", raconte la surfeuse avant d'y retourner quelques jours plus tard.

- "Effrayant" -

Des vagues plus petites cette fois (environ un mètre) mais dont la puissance n'a pas épargné Defay, qui s'est fait mal au cou. Elle aurait pu s'y frotter de nouveau lors de la session suivante commune aux trois Bleus, prévue sur Teahupoo. Mais le vent s'est fait attendre. Alors le trio a tenté sa chance sur le spot de Mentirapa, annoncé comme plus mouvementé.

Pourtant, Teahupoo a livré un beau spectacle ce jour-là. Ce qui a réjoui Carissa Moore, la quadruple N.1 mondiale venue tout spécialement. "C'est une grande opportunité de pouvoir surfer ici, c'est un challenge pour moi. Je me fais vraiment plaisir même si, oui, c'est un peu effrayant !", lance l'Américaine, qui retrouvera les Français dès le 25 mars en Australie pour la première étape du circuit pro. Coup d'envoi d'une année olympique inédite.

AFP

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