285 cas confirmés

Coronavirus: l'exécutif se prépare au stade épidémique qui semble inéluctable

  • Publié le 5 mars 2020 à 13:24
  • Actualisé le 5 mars 2020 à 13:46

Une trentaine de chercheurs à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron, des ministres face à des représentants d'élus locaux: l'exécutif continue d'afficher sa mobilisation face au nouveau coronavirus dont le passage au stade épidémique paraît toutefois inévitable.

285 cas confirmés sont recensés à ce jour sur le territoire, avec 73 nouveaux cas mercredi, dont 15 dans un état grave hospitalisés en réanimation.
Quatre personnes porteuses du virus sont décédées. Elles étaient soient déjà à risques soit très âgées.

Il semble "peu probable malheureusement" que la France échappe au stade 3, le stade épidémique, a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, à l'issue d'un Conseil de défense à l'Elysée. "Nous nous préparons activement au fait d'avoir une épidémie".

Au stade 3, celui où l'on constate que le virus circule et qu'il est transmissible sur l'ensemble du territoire, "les activités collectives sont fortement impactées", précise le gouvernement sur le site gouvernement.fr.

Face à l'inquiétude, les sénateurs ont appelé le gouvernement à communiquer avec pédagogie, le ministre de la Santé Olivier Véran assurant que le choix fait est celui de la "transparence".

Jeudi après-midi, Emmanuel Macron doit réunir les principaux acteurs de la recherche publique et privée engagés dans la lutte contre la maladie Covid-19. Le pays reste pour l'heure au stade 2, celui où les autorités mettent "tout en oeuvre pour freiner la diffusion du virus", selon M. Véran.

- Chômage technique -

Les restrictions collectives décidées le week-end dernier n'ont donc pas changé, les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu clos, qui favorisent la transmission rapide du virus, restant notamment interdits. L'arrêté relatif à ces mesures est paru jeudi.

Ces mesures seront "réexaminées" en cas de passage au stade 3. Mais même dans ce cas, "la vie du pays ne s'arrêtera pas à cause du coronavirus" a affirmé Mme Ndiaye, "les transports en commun continueront à circuler jusqu'à nouvel ordre... ". Le report des municipales (15-22 mars) n'est pas à l'ordre du jour.

Mais de nouvelles annulations sont annoncées par précaution, comme le MIPTV, deuxième plus grand événement mondial dédié aux professionnels de la télévision, prévu du 30 mars au 2 avril à Cannes.

L'inquiétude des Français a baissé d'un cran, selon un sondage Elabe pour BFMTV: 52% ne se disent pas inquiets, soit 5 points de plus qu'il y a une semaine. Face à ce virus bénin dans 80% des cas mais très contagieux, ils disent redouter avant tout les transports en commun. Mais il n'y a pas encore d'impact tangible sur la fréquentation des trains, selon le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a précisé de son côté jeudi sur Europe 1 que 400 entreprises avaient demandé des mesures de chômage technique pour 6.000 salariés, principalement dans le tourisme et la restauration, où l'activité "tombe à cause du coronavirus".

- Premiers cas en Corse -

La population se précipite sur les masques, dont les stocks ont été réquisitionnés par décret pour éviter la pénurie, et les gels hydroalcooliques. Face à l'envol du prix de ces gels, l'Etat a proposé aux fabricants de plafonner leur prix à 3 euros les 100 ml.

La France est aujourd'hui l'un des principaux foyers du coronavirus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne. Le bilan a brusquement grimpé en une semaine avec aujourd'hui 14 régions touchées, dont la Guyane pour la première fois, avec cinq cas avérés, tous rentrés d'un rassemblement évangélique à Mulhouse.

Dans le Haut-Rhin, environ dix personnes sont infectées et ont été hospitalisées, à la suite du même rassemblement évangélique, qui avait réuni 2.000 personnes il y a deux semaines.

La Corse, l'une des deux dernières régions épargnées jusqu'ici en métropole, a rapporté jeudi ses trois premiers cas.

Les principaux foyers de cas groupés restent l'Oise, la commune de La Balme en Haute-Savoie et le Morbihan. Une "bonne centaine" d'écoles, collèges et lycées restent fermés en France, essentiellement dans l'Oise (35.000 élèves touchés) et le Morbihan (9.000). Une première école a fermé ses portes en Ile-de-France, à Louvres dans le Val-d'Oise, en raison de la contamination d'un élève et d'un parent ayant participé à la vie de l'établissement, selon la préfecture.

AFP

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