Coronavirus

Le confinement encore resserré après plus de 10.000 morts

  • Publié le 8 avril 2020 à 10:18
  • Actualisé le 8 avril 2020 à 10:55

Les Français sont plus que jamais appelés à respecter le confinement avec l'entrée en vigueur mercredi de nouvelles restrictions, alors que le bilan humain de l'épidémie de coronavirus continue d'augmenter, dépassant les 10.000 morts dans le pays.

Autorités et soignants craignent un relâchement avec le retour des beaux jours en pleines vacances de Pâques (en zone C pour le moment, Île-de-France et Occitanie), comme l'ont montré de nombreuses images de promeneurs dans différentes parties du pays. Par conséquent, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a autorisé les préfets, en lien avec les maires, à durcir les mesures en cas de relâchement du confinement général, instauré jusqu'au 15 avril.

Les choses n'ont pas traîné dans la capitale et dans quatre autres départements franciliens, où toute activité sportive individuelle est interdite à compter de mercredi, de 10h00 à 19h00, face au nombre inhabituel de "joggeurs" multipliant les sorties.

- "Pas encore au pic" -

Mardi, la France a enregistré un nouveau très lourd bilan quotidien dans les hôpitaux, avec 597 décès supplémentaires en 24 heures, soit un total de 7.091 depuis début mars. S'y ajoutent 3.237 morts recensés dans les Ehpad et établissements médico-sociaux, soit un total de 10.328 morts.

Au total, 7.131 patients nécessitent des soins lourds en réanimation. Ce nombre continue de progresser, "un indicateur que l'épidémie continue sa progression", a relevé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Toutefois, avec les sorties, l'augmentation nette du nombre de patients en réanimation ? indicateur très suivi par les professionnels car mesurant la pression sur le système de santé ? est de moins en moins forte, avec un solde de +59 mardi (contre +94 lundi et +140 dimanche).

"Nous ne sommes pas encore au pic", a répété le N°2 du ministère de la Santé. "Nous ne sommes qu'à la phase ascendante même si elle ralentit un peu, donc aborder le déconfinement aujourd'hui n'a aucun sens". "Le pire n'est pas derrière nous, pas du tout, on est au contraire dans une phase extrêmement périlleuse où il ne faudrait pas qu'on se trompe et qu'on commence à déconfiner et à faire n'importe quoi", a mis en garde de son côté sur CNews le Pr Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital parisien Georges-Pompidou.

"L'heure du confinement va durer", a martelé pour sa part le Premier ministre, Edouard Philippe, lors de la séance des questions au gouvernement mardi. "C'est tout à fait difficile à supporter pour beaucoup de Français, j'en ai parfaitement conscience, mais c'est indispensable si nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation qui serait pire encore que celle que nous connaissons aujourd'hui".

Pour sa part, le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a conseillé aux Français "d'attendre" avant de réserver des voyages pour les vacances d'été, la situation liée à l'épidémie étant "encore trop incertaine".

- Dépistage dans les Ehpad -

La pression sur les hôpitaux et les établissements d'hébergement pour personnes âgés dépendantes (Ehpad) reste pour l'heure très forte.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le lancement d'une vaste opération de dépistage dans ces maisons de retraites médicalisées, dont certaines ont été décimées par la maladie. Et "une mobilisation de grande ampleur de réservistes" sera effective dès mercredi au profit de 50 Ehpad de la région parisienne, selon le directeur général de la Santé.

Par ailleurs, la France poursuit ses efforts pour s'approvisionner en masques, désormais convoités par l'ensemble de la planète, et ses "commandes sûres" atteignent désormais 1,6 milliard d'unités, M. Véran. Un port généralisé du masque reste une "question ouverte" mais le gouvernement maintient pour l'heure sa recommandation d'en réserver l'usage aux soignants et personnes infectées, a-t-il également dit.
L'épidémie, qui a fait plus de 75.000 morts dans le monde, n'en finit plus de noircir les perspectives économiques.

Le recours au chômage partiel a été demandé pour 5,8 millions de salariés en France, soit un sur quatre dans le secteur privé. C'est un record, et cela pourrait coûter 19,6 milliards d'euros en trois mois. "A peu près la moitié de l'économie est à l'arrêt", a fait remarquer la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

AFP

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