Première pour une Réunionnaise

La basketteuse Aurélie Bevao jouera dans le championnat universitaire américain

  • Publié le 18 avril 2020 à 16:20
  • Actualisé le 18 avril 2020 à 19:56

À la rentrée prochaine, Aurélie Bevao va devenir la première Réunionnaise à évoluer en NCAA, le championnat universitaire américain. La Tamponnaise a obtenu une bourse pour intégrer l'université d'Idaho State et poursuit son rêve américain, avant de passer un jour au palier supérieur : la WNBA, le championnat professionnel qui regroupe les meilleures joueuses du monde. En attendant "Lili" continue son parcours d'étudiante, où là aussi elle excelle. (Photo DR)

Elle n'a pas de téléphone, pour se concentrer sur l'essentiel : le basket et ses études. Protégée par ceux qui ont toujours cru en eux, ses parents, son entraîneur au Tampon Romuald Tami-Tabeth, et le président de la Ligue réunionnaise Johan Guillou, Aurélie Bevao mène sa barque, à l'abri de l'attention médiatique.

C'est sur les réseaux sociaux, qu'elle a fait part de son bonheur d'intégrer l'université d'Idaho State à la rentrée prochaine, auréolée d'une bourse pour jouer avec l'équipe de basket.

 

Avant de définitivement voler de ses propres ailes, pourquoi pas en WNBA, Johan Guillou et Romuald Tami-Tabeth sont ceux qui en parlent le mieux. "Je l'ai connue à l'époque quand j'étais président de La Tamponnaise, avant d'être président de la Ligue", relate le premier. "J'étais déjà charmé par son potentiel et je n'étais pas le seul. Ca a été confirmé quand j'ai organisé des camps de basket à La Réunion. L'ancien entraîneur de l'équipe de France, Claude Bergeaud, était présent à l'un d'eux et a dit la même chose."

Aurélie Bevao ne jouait alors au basket que depuis quelques années, mais laisser déjà transparaître l'étoffe d'une future professionnelle. C'est tout naturellement que son entraîneur tente de l'exposer aux meilleurs clubs de Métropole, mais une blessure au genou l'empêche alors d'intégrer le centre de formation de Tarbes.

Reculer pour mieux sauter. À 14 ans, elle est propulsée dans l'équipe senior du Tampon par Romuald Tami-Tabeth. " Il n'y a aucune certitude de passer professionnel quand on part en Métropole. Ce n'est pas parce qu'on reste à La Réunion qu'il faut s'apitoyer sur son sort. Je lui ai dit qu'on allait continuer à la développer. Le mieux était de ne pas s'aventurer, de continuer à progresser mentalement et techniquement ici et faire sa scolarité, sans pression. Elle avait ma confiance et savait que je lui ferais franchir le pas le moment venu." Résultat, un titre de championne de France de Nationale 3 et un avenir sportif toujours aussi radieux.

- Première étoile -

Car au même moment, son entraîneur crée son association Etoile du monde, qui a pour but de détecter les jeunes Réunionnais à fort potentiel et les rediriger vers des structures américaines. "L'idée c'était de construire quelque chose sur l'océan Indien. J'ai choisi de revenir ici pour monter une structure qui donnerait une opportunité à ces gamins qui ont du talent et qui en veulent."

De la volonté, la Tamponnaise en a à revendre des dires de ceux qui l'entourent. " On a eu des bâtons dans les roues pour la faire éclore. Elle n'est pas passée par le pôle espoir, ce n'était pas facile", se souvient Johan Guillou. "C'est une guerrière, un soldat sur le parquet. Elle a un mental d'acier. C'est une fille qui n'a pas grandi avec une cuillère en argent dans la bouche, elle vient d'un milieu très modeste donc l'histoire est magnifique."

Un autre Réunionnais passé par Etoile du monde, Jimmy Le Provost, évolue déjà en NCAA. D'autres jeunes espèrent le rejoindre. Aurélie Bevao, elle, est la première fille et fait forcément la fierté des siens. " C'est l'abnégation, la force de travail. Elle n'a pas dévié de ses objectifs, c'est une vraie reconnaissance pour le travail accompli. Si on parle d'elle c'est pour que les gens soient sensibilisés. Ce n'est pas parce que on a des échecs qu'on doit abandonner. Ce n'est que ça la vie. Elle s'est nourrie de ses épreuves pour avancer", s'émeut Romuald Tami-Tabeth.

D'autant qu'en plus de faire son chemin sur les parquets, la jeune femme brille également dans les études. Pour sa première année aux États-Unis, à Reedley College, elle a obtenu un GPA de 3,5/4, le système de note américain. De quoi s'assurer un beau futur, où que l'emmène le basket. "Quand le basket échoue, c'est quand même un rêve devenu réalités pour ces jeunes, une expérience de vie hors norme. Je n'aurais jamais imaginé un jour avoir une réunionnaise dans l'antichambre de la WNBA. C'est magique", s'exclame de joie Johan Guillou.

Toujours bien entourée, Aurélie Bevao a désormais les cartes en main pour continuer d'écrire son histoire et celle du basket réunionnais.

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
panik
panik
3 ans

wahou!

Ti Léon
Ti Léon
3 ans

Bravo