Royaume-Uni

Boris Johnson interpellé sur le lourd bilan du coronavirus

  • Publié le 6 mai 2020 à 17:16
  • Actualisé le 6 mai 2020 à 17:26

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été pris à partie mercredi par le chef de l'opposition sur le lourd bilan du nouveau coronavirus au Royaume-Uni et a promis de dévoiler une stratégie de déconfinement dimanche.

Un assouplissement du confinement décrété le 23 mars est particulièrement délicat, compte-tenu de l'ampleur de la pandémie. Si le nombre de morts a commencé à décroître, le pays a dépassé l'Italie et arrive derrière les Etats-Unis sur cet indicateur.

Les autorités britanniques ont recensé 29.427 morts -- un chiffre qui dépasse les 32.000 si l'on y ajoute les décès dont la maladie Covid-19 est la cause probable mais pas confirmée par un test.

"Comment a-t-on pu en arriver là?" a interrogé le nouveau leader du Parti travailliste Keir Starmer, qui interpellait pour la première fois le chef du gouvernement au Parlement depuis son élection, le 4 avril, à la tête de sa formation. "Bien que les morts dans les hôpitaux semblent baisser, le nombre de décès en maisons de retraite grimpent", s'est-il aussi inquiété.

S'exprimant dans une Chambre des Communes clairsemée, la majorité des députés suivant les débats à distance, Boris Johnson a exprimé ses "profonds regrets" quant au nombre de victimes dans les maisons de retraites.

Il a reconnu des difficultés d'approvisionnement qu'il a jugé "rageantes" et assuré qu'il y avait un "effort massif" pour obtenir un nombre suffisant de combinaisons médicales. Boris Johnson a aussi dit son "ambition" d'atteindre 200.000 dépistages par jour "à la fin du mois", soit le double du nombre du nombre de dépistages péniblement atteint fin avril.

- Annonces dimanche -

Cette stratégie de dépistage doit permettre d'éviter une nouvelle propagation de la maladie en cas d'assouplissement du confinement prolongé jusqu'à jeudi. Pressé par l'opposition de dévoiler sa stratégie, Boris Johnson a promis d'en dire plus dimanche.

Son ministre de la Santé Matt Hancock a laissé entendre que les cafés dotés d'espaces extérieurs pourraient être autorisés à rouvrir. "Il est prouvé que la propagation est beaucoup plus faible à l'extérieur, il peut donc y avoir des solutions que pourraient mettre en place certaines entreprises, par exemple des cafés, en particulier l'été", a déclaré le ministre mercredi à Sky News.

Une forte pression pèse sur les épaules de Boris Johnson en raison des conséquences économiques et sociales dramatiques du confinement avec plus de 6 millions de personnes au chômage partiel et des suppressions d'emplois qui s'accumulent. L'inquiétude est particulièrement forte dans le secteur du tourisme à l'approche de l'été.

Le dirigeant conservateur a toutefois mis en garde contre le risque de "désastre économique" en cas de second pic de l'épidémie. Irritant les députés en choisissant de présenter d'abord aux Britanniques ce déconfinement, Boris Johnson a expliqué vouloir, si possible mettre en place certaines de ces mesures lundi.

"Je pense qu'il serait bien que les gens aient une idée de ce qui va se passer le jour suivant, c'est pour ça que je crois que dimanche est le meilleur moment pour le faire", s'est-il justifié.

C'était son grand retour à la Chambre des Communes depuis son hospitalisation, suivie d'une période de convalescence. Le Premier ministre ne s'était pas soumis au gril des députés depuis le 25 mars.

Sa confrontation avec Keir Starmer était prévue le mercredi précédent mais la naissance du fils de Boris Johnson et de sa fiancée Carrie Symonds, a fait manquer au Premier ministre la traditionnelle séance de questions au gouvernement.

Entre temps, le confinement a montré ses effets et le pays a passé le pic de l'épidémie, a annoncé le dirigeant de 55 ans la semaine dernière. Compliquant la situation, le comité de scientifiques chargés de conseiller le gouvernement se trouve dans la tourmente.

Après une polémique sur la présence à des réunions du controversé conseiller de Boris Johnson, Dominic Cummings, l'épidémiologiste Neil Ferguson, très écouté durant cette crise, a dû en démissionner après avoir enfreint le confinement qu'il recommandait. Selon le Telegraph, il a autorisé une femme présentée comme sa maîtresse à lui rendre visite à son domicile.

AFP

guest
0 Commentaires