Economie

Coronavirus: Macron annonce un plan de soutien à l'automobile

  • Publié le 26 mai 2020 à 07:22
  • Actualisé le 26 mai 2020 à 12:35

Rassuré par le reflux de l'épidémie de coronavirus en France, l'Etat oriente davantage ses efforts vers la lutte contre les conséquences économiques de la crise, avec mardi l'annonce d'un plan de soutien à la filière automobile, durement touchée par deux mois de confinement.

Le président Emmanuel Macron se rend dans l'après-midi dans une usine de l'équipementier Valeo à Etaples, près du Touquet (Pas-de-Calais), pour annoncer un plan qui touche, selon une source proche de l'exécutif, à "la souveraineté industrielle", à la transition vers les véhicules propres, et à la préservation de la compétitivité du secteur, qui vaut 400.000 emplois directs, et 900.000 en comptant les services.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a expliqué ces derniers jours que le plan de soutien serait orienté vers les technologies vertes tout en réclamant en échange une relocalisation de productions en France. Avant son déplacement, le chef de l'Etat doit recevoir en début de matinée à l'Elysée Jean-Dominique Sénard, le PDG de Renault, trois jours avant le dévoilement du plan d'économies de deux milliards d'euros du groupe en difficulté, dont l'Etat détient 15% des parts.

- Le marché automobile européen divisé par quatre -

Emmanuel Macron doit ensuite recevoir les acteurs de la filière automobile (constructeurs comme Renault, PSA ou Toyota, équipementiers et partenaires sociaux) pour faire le point sur l'impact de la crise et les moyens d'en sortir, alors que le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l'an dernier.
Pour repousser le spectre des faillites et des licenciements, le gouvernement a annoncé dimanche 3 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales pour les entreprises des secteurs les plus touchés comme la restauration, le tourisme, la culture ou le sport.

Ce coup de pouce concernera 500.000 entreprises et alourdira la dette au-delà du seuil de 115% du produit intérieur brut, a prévenu le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Le gouvernement va en revanche réduire la prise en charge par l'Etat du chômage partiel afin de soutenir la reprise économique: dès le 1er juin, les entreprises devront payer 15% de cette indemnisation.

Sur le front sanitaire, la tension retombe un peu. Le bilan s'élevait lundi soir à 28.457 morts en France depuis le 1er mars, tandis que le nombre de malades en réanimation était descendu à 1.609.

- "La circulation du virus reste faible" -

"Les indicateurs sont plutôt très favorables", a relevé la directrice générale de Santé Publique France Geneviève Chêne, soulignant que "la circulation du virus reste faible". "La première vague est finie, c'est certain", même s'il est "beaucoup trop tôt" pour dire que l'épidémie est derrière nous, a renchéri le Pr Antoine Flahaut, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève.

Dans ce contexte un peu moins sombre - avec des Français qui se ruent sur les laboratoires pour se faire tester - le gouvernement devrait apporter jeudi des précisions sur la suite du déconfinement et les grandes vacances.

Au menu notamment: le sort des lycéens et de l'oral du bac de français, mais aussi de possibles aménagements de la règle limitant les déplacements dans un rayon de 100 km, ou encore la réouverture des bars et restaurants, qui trépignent de recevoir à nouveau des clients.

Alors que, de collectifs en manifestations, les soignants démontrent vigoureusement jour après jour qu'ils ne se contenteroont pas d'applaudissements quotidiens, le gouvernement s'est employé lundi à tenter de gagner leur confiance en lançant le "Ségur de la santé", vaste concertation se proposant, selon les mots d'Edouard Philippe, d'améliorer "dans les tout prochains mois" les conditions de travail et la rémunération des soignants.

- Nicole Notat aux commandes du "Ségur de la santé" -

Face à plus de 300 représentants des syndicats, collectifs, directeurs d'hôpitaux et d'Ehpad, mais aussi des libéraux, le Premier ministre a indiqué que "cette concertation générale (...) débouchera sur des décisions en juillet", afin de "change(r) le quotidien des personnels soignants dans les tout prochains mois".

Cela se traduira par une "revalorisation significative" des rémunérations et du budget de l'Assurance maladie "dans les années à venir", ainsi que par "un vaste plan d'aide à l'investissement", en plus d'une "reprise massive de dette" déjà annoncée en novembre.

Pour faire "bouger les lignes" et "lever les contraintes de toute nature", le chef du gouvernement a prévenu que "la question du temps de travail n'était pas un tabou".
Les négociations qui débutent, sous la houlette de l'ancienne dirigeante de la CFDT Nicole Notat, se tiennent selon un calendrier serré, et sous la pression de soignants aguerris après des mois de grève et plusieurs manifestations.

Tous ont en tête le "plan massif d'investissement et de revalorisation" promis fin mars par Emmanuel Macron. "Monsieur le président, montrez-nous qu'on peut compter sur vous", exhorte un collectif de soignants dans une lettre publiée par Libération.

Exemple souvent cité, un infirmier français est payé environ 1.500 euros net en début de carrière, soit 1,2 Smic, un des ratios les plus bas des pays riches de l'OCDE.

AFP

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