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Coronavirus: un peu d'air attendu avec l'acte II du déconfinement

  • Publié le 28 mai 2020 à 12:47
  • Actualisé le 28 mai 2020 à 13:03

Réouverture des restaurants? Quid des collèges, lycées, parcs ou piscines? Le gouvernement présente jeudi après-midi l'acte II du déconfinement, avec des assouplissements attendus à partir du 2 juin au vu d'une situation sanitaire encourageante.

Après le début du déverrouillage, le 11 mai, les nouvelles mesures seront tranchées jeudi matin, avec en ligne de mire la relance de l'activité économique, mise à l'arrêt par l'épidémie de coronavirus. Le tout sera présenté à 17H00 par Edouard Philippe et plusieurs ministres.

Selon une source gouvernementale, l'exécutif envisage la réouverture le 2 juin des hôtels-cafés-restaurants en zone verte. En revanche, en zone rouge, et donc à Paris, ils ne pourraient rouvrir leurs portes que... le 1er juillet. Les collégiens de 4e et 3e et les lycéens sauront eux s'ils seront autorisés à retourner en cours et comment l'oral du bac de français sera organisé. Selon les derniers chiffres du ministère, seuls 20% des élèves d'école primaire et 30% environ des collégiens ont pour le moment repris, rarement à temps plein.

Parmi les bouffées d'air envisagées, la réouverture des parcs et jardins partout mais avec le port du masque en zone rouge. Le sujet est l'objet d'une passe d'armes à Paris entre le gouvernement et la maire socialiste Anne Hidalgo qui plaide ardemment pour leur réouverture.

D'autant que les conditions sanitaires s'améliorent, avec un reflux continu du nombre de malades graves en réanimation (1.501 mercredi, 54 de moins que la veille). Depuis début mars, le virus a tué 28.596 personnes (+66 en 24 heures), dont près de la moitié résidaient en Ehpad et autres établissements. "La circulation du virus s'est largement ralentie", selon les premières conclusions du dispositif de traçage de la Sécu.

- 60 millions pour le vélo -

Quatre régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) ainsi que Mayotte sont actuellement en rouge et leurs présidents font pression pour en sortir. Concernant les déplacements, le secrétaire d'Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a indiqué que le cercle fixé pour l'heure à 100 km à vol d'oiseau "pourra augmenter de façon concentrique".

Mais dans les transports en commun, le port du masque restera obligatoire "tant qu'on n'a pas un traitement" contre le Covid-19, a prévenu la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, qui a par ailleurs annoncé un triplement du budget dédié au plan vélo. Soixante millions d'euros seront débloqués pour inciter les Français à sa pratique.

Les clubs de sports attendent aussi un feu vert, alors que plusieurs pays voisins ont rouvert piscines, salles de gym et clubs de fitness sous certaines conditions. Avec l'éloignement du spectre d'une deuxième vague de l'épidémie, Emmanuel Macron et son gouvernement entendent aussi démontrer la réussite du déconfinement et dépasser les critiques sur les masques et les tests du début de la crise.

- Chute des ventes de logements -

L'urgence pour l'exécutif est de relancer la machine économique alors que 84% des Français se disent inquiets de la récession qui devrait largement dépasser les -8% envisagés par le gouvernement cette année. Sur le seul deuxième trimestre, la chute du PIB pourrait atteindre "environ 20%", a estimé mercredi l'Insee.

Entre janvier et mars, les ventes de logements anciens ont chuté de 22% en Ile-de-France, selon des chiffres publiés jeudi par les notaires. Pour secourir la filière automobile, fortement affectée par la crise du coronavirus, Emmanuel Macron a débloqué huit milliards d'euros. Des aides qui viennent s'ajouter aux 3 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales promis aux autres secteurs touchés - restauration, tourisme, culture... - afin d'éviter faillites et licenciements.

La France pourrait aussi bénéficier d'un plan de 750 milliards d'euros de la Commission européenne, destiné à relancer les économies des pays européens qui ont payé un prix exorbitant à la pandémie. La France serait le quatrième principal bénéficiaire (après l'Espagne, l'Italie et la Pologne) avec 38,7 milliards de subventions.

Même si les polémiques continuent, le Parlement a soutenu mercredi soir dans un vote non contraignant l'application pour smartphones StopCovid. Cet outil de traçage, destiné à aider à lutter contre l'épidémie est jugé "liberticide" par ses détracteurs, parmi lesquels quelques voix dissonantes au sein même du parti présidentiel LREM.

Autre sujet explosif: l'hydroxychloroquine. Après des semaines de polémique, le gouvernement a mis fin mercredi à l'autorisation du médicament contre le Covid-19 à l'hôpital, se défendant de toute décision "politique" à l'encontre du controversé Pr Didier Raoult, qui promeut un traitement du Covid associant cette molécule à un antibiotique.

AFP

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