Tué par un policier blanc

Mort de George Floyd: Biden relance sa campagne dans une Amérique meurtrie

  • Publié le 2 juin 2020 à 00:21
  • Actualisé le 2 juin 2020 à 05:50

Après des semaines coincé chez lui à cause de la pandémie, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a rencontré lundi des responsables politiques et religieux noirs pour dénoncer le "racisme institutionnel" qui ronge une Amérique meurtrie par la mort de George Floyd, un noir non-armé tué par un policier blanc

Peinant à se faire entendre jusqu'ici dans des médias centrés sur les ravages du coronavirus et la gestion de la crise par Donald Trump, Joe Biden multiplie les déclarations et rencontres depuis l'homicide par un policier blanc de cet homme noir non-armé, qui a embrasé les Etats-Unis.

Dimanche, pour sa deuxième sortie publique depuis le début de la pandémie mi-mars, l'ancien vice-président américain s'était rendu sur les lieux d'une manifestation contre le racisme organisée la veille, où il avait rencontré des passants.

Masque sur le visage, arpentant une petite église de sa ville de Wilmington, dans le Delaware, il a juré lundi de s'attaquer au "racisme institutionnel" dès ses 100 premiers jours au pouvoir, s'il battait le président républicain Donald Trump le 3 novembre. "Le sparadrap" qui masquait les inégalités et le racisme "a été arraché par cette pandémie et ce président", a déclaré Joe Biden, 77 ans, en référence au coronavirus qui tue de façon disproportionnée les patients noirs dans certaines régions des Etats-Unis, et à des propos du milliardaire républicain concernant les minorités.

Devant une quinzaine de responsables religieux et politiques, en grande majorité noirs, l'ancien bras droit de Barack Obama a eu des mots durs envers Donald Trump, qu'il devance dans les sondages nationaux: "La haine ne fait que se cacher. Elle ne disparaît pas. Et quand quelqu'un au pouvoir souffle sur la haine sous les rochers, elle en sort. Les mots d'un président sont importants."

Après une prière, Joe Biden avait écouté en silence, prenant des notes, pendant environ une heure chacun des intervenants, certains très émus en évoquant la mort de George Floyd, 46 ans, la semaine dernière à Minneapolis.

Des larmes dans la voix, une élue du Congrès américain, Lisa Blunt Rochester a dit apprécier que Joe Biden "se montre". "Nous avons un président qui ne se montre pas, qui ne se soucie même pas" des difficultés rencontrées par les Noirs américains, a-t-elle accusé.

Dans ce contexte douloureux, plusieurs participants ont exhorté Joe Biden à choisir une colistière qui deviendrait la première vice-présidente noire s'il gagnait en novembre. Il leur a répété que "plusieurs candidates afro-américaines" figuraient dans sa liste.

- Des critiques -

C'était la première fois que Joe Biden participait en personne à une telle rencontre publique depuis la mi-mars, lorsque la pandémie de coronavirus avait soudainement paralysé la campagne présidentielle.

Il a dans la foulée organisé une table ronde avec les maires de grandes villes comme Los Angeles, Chicago et Atlanta, secouée par les violences.
La mort de George Floyd est "non seulement intolérable mais les gens sont en colère, (...) Je le suis", a-t-il confié. Aux Etats-Unis, "il existe un racisme institutionnel, de la suprématie blanche, c'est incontestable".

"Le fait est que nous avons besoin de cette colère pour avancer à travers la douleur", mais l"'indignation" ne peut justifier les "destructions inutiles" provoquées par les éruptions de violence, a-t-il ajouté.

Vice-président pendant huit de Barack Obama, Joe Biden est très populaire chez les Noirs américains, un électorat clé pour tout démocrate espérant remporter la présidentielle américaine.

Mais il n'échappe pas pour autant aux critiques pour ses positions passées ou des commentaires qui ont provoqué l'indignation. Comme lorsqu'il avait déclaré, en mai, à un animateur de radio qu'il n'était "pas noir" s'il songeait à voter pour Donald Trump. Joe Biden s'était rapidement excusé. "Dans cette salle, nous vous aimons (...) Mais nous ne sommes pas ici que pour vous aimer mais aussi pour vous pousser", lui a déclaré lundi un sénateur du Delaware, Darius Brown, en l'appelant à faire des propositions concrètes.

"Pendant vos huit ans passés comme vice-président, il y a eu beaucoup de réussites mais la communauté afro-américaine n'a pas connu les mêmes opportunités économiques et l'ascension sociale qu'elle avait connues dans les années 1990."

AFP

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