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Rugby: jour J pour le calendrier mondial

  • Publié le 15 juin 2020 à 12:13
  • Actualisé le 15 juin 2020 à 12:32

Décaler pour mieux aligner ? World Rugby réunit lundi à Dublin tous les acteurs du rugby mondial auteur d'un enjeu majeur: la refonte des calendriers et le possible alignement des hémisphères Nord et Sud.

C'est un vieux serpent de mer qui a ressurgi à l'occasion de la pandémie, celui d'un calendrier global, mondial, harmonisé. En clair, aligner les compétitions au Nord et au Sud. Et c'est donc lors d'une visio-conférence XXL que va se décider l'avenir du rugby. Réunis autour d'une table ronde virtuelle, toutes les parties prenantes: les fédérations majeures (6 du Tournoi, 4 du Rugby Championship, ainsi que le Japon et les Fidji) mais aussi les championnats anglais et français (Premiership et le Top 14).

La rencontre au sommet dans la capitale irlandaise ne devrait toutefois pas déboucher sur une décision tranchée lundi. D'abord parce que les débats s'annoncent aussi serrés que tendus mais aussi, et surtout, parce c'est le Conseil de World Rugby qui aura le dernier mot. Mais cette discussion donnera une tendance lourde pour une issue attendue vraisemblablement en juillet.

Quatre scénarii ont filtré. Le premier verrait la saison démarrer en février, avec le Tournoi des six nations en mars-avril et les rencontres internationales (tournées ou Coupe du monde) en octobre-novembre. Les mois de décembre et janvier seraient ainsi réservés pour le repos des joueurs et la préparation.

Sur la même temporalité, une autre option propose de lancer la saison par le Tournoi des six nations en février et de laisser les compétitions de clubs occuper le calendrier jusqu'à la fin de l'année puisque octobre et novembre seraient réservés aux rencontres internationales. D'autres hypothèses déplacent le Tournoi en mars et avril et étendent la fenêtre internationale à deux mois, en octobre et novembre. Et un début de saison en septembre.

- La contre-proposition de la LNR -

Ces possibilités limitent en tout cas les compétitions de clubs (championnat et Coupes d'Europe) à six mois, contre dix actuellement. Selon les estimations de la Ligue, ce chamboulement pourrait entraîner une baisse du revenu des clubs de 30 à 40%, soit entre 130 et 165 millions.

Ce scénario irrite le Top 14. "Ce qui est important pour nous, c'est la durée de la saison, qui va de septembre à juin. Pour les partenaires, les spectateurs, les diffuseurs..., il faut que ce soit un feuilleton qui dure dix mois, pas quelque chose de réduit à peau de chagrin sur six mois. Il y aurait une perte de valeur et donc une perte financière très importante, qui n'est pas négociable pour nous", a expliqué Paul Goze, le président de la Ligue nationale (LNR) à l'AFP.

A quelques jours de la réunion dublinoise, le président de la LNR a dévoilé un plan alternatif, "une proposition progressiste", relativement proche de ce qui se passe actuellement "mais qui répond aux demandes du Sud sans pénaliser le Nord".

Cette réflexion, issue d'un groupe de travail de dix clubs de Top 14 et Pro D2 (dont le Racing 92, le Stade Toulousain, Perpignan, Biarritz ou Lyon), replace les clubs au coeur du calendrier. "Une extension de la zone internationale de novembre, une Coupe du monde des clubs tous les quatre ans au printemps, une réduction du Tournoi des six nations et une Coupe d'Europe qui, au lieu de neuf dates, en aurait (occuperait) huit", résume le patron du rugby professionnel français.

"Une évolution, pas une révolution": le calendrier de l'hémisphère Sud serait maintenu de février à novembre, alors que celui du Nord s'étalerait de septembre à juillet. Il ouvre en outre la porte à une 'Coupe des Nations' les années paires avec trois matches en juillet dans le Sud, trois matches dans l'hémisphère Nord en novembre.

Selon les informations de l'AFP, les clubs anglais seraient plutôt disposés à se ranger derrière la proposition française, qui décalerait également la Tournée des Lions britannique en novembre.

Selon les projections, ce nouveau calendrier pourrait être lancé dès septembre 2021, avec une Coupe du monde des clubs, rassemblant les huit meilleurs clubs du Nord et les huit meilleurs du Sud, dès avril 2022.

Reste à savoir si ce scénario convaincra les différentes parties réunies.

AFP

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