Coronavirus

Commission d'enquête Covid: place au diagnostic du Pr Raoult

  • Publié le 24 juin 2020 à 19:52
  • Actualisé le 24 juin 2020 à 20:18

Après les masques, qui ont été au centre de la première semaine de la commission d'enquête sur le coronavirus de l'Assemblée nationale, place à l'hydroxychloroquine mercredi, avec l'audition de son controversé promoteur, le professeur Didier Raoult.

Les députés, qui entendent "tirer les leçons" de la crise sanitaire, l'interrogeront aussi sur la politique de dépistage massif pratiquée dans son établissement, l'IHU Méditerranée Infection de Marseille, ainsi que sur ses sévères critiques de la gestion de l'épidémie de Covid-19 en France.

Inconnu du grand public il y a quelques mois, ce scientifique qui se présente volontiers comme "anti-système", ses cheveux longs et sa blouse blanche portée en toute occasion sont devenus omniprésents dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis le début de la pandémie.

Le 25 février, il proclame ainsi que l'antipaludéen chloroquine est "probablement le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le coronavirus", sur la foi de deux études chinoises préliminaires.

Un optimisme loin d'être partagé par les autorités de santé et une grande majorité des scientifiques, qui soulignent que cette molécule n'a pas fait la preuve de son efficacité dans le traitement du Covid-19 et mettent en garde contre ses effets indésirables.

Contre vents et marées, le microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses défend son "protocole" consistant à combiner l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine habituellement utilisé pour traiter des maladies auto-immunes comme le lupus, et un antibiotique, l'azithromycine, administrés dès le début des symptômes.

- Partisans déclarés -

Le débat, passionné, déborde largement au-delà du monde médical. Ses partisans se trouvent jusque parmi des chefs d'Etat comme Jair Bolsonaro au Brésil ou Donald Trump aux Etats-Unis, qui déclare un temps prendre de l'hydroxychloroquine de façon préventive.

En France aussi, de nombreux responsables politiques soutiennent Didier Raoult, en particulier dans sa région (comme les deux LR Christian Estrosi, maire de Nice, et Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur).

Parmi les 32 membres de la commission d'enquête, il compte au moins trois partisans déclarés: Martine Wonner (ex-LREM), médecin psychiatre qui voit dans l'interdiction de l'hydroxychloroquine hors hôpital une "entrave" à la liberté de prescrire des médecins, Joachim Son-Forget, lui aussi ex-LREM et médecin de formation, qui a soutenu le chercheur marseillais et pourfendu ses détracteurs dans de nombreux tweets, et le député LR du Vaucluse Julien Aubert, qui avait écrit fin mars à Emmanuel Macron pour lui demander notamment d'utiliser massivement la chloroquine.

"M. Raoult est connu sur la controverse de l'hydroxychloroquine, mais il y a un sujet majeur pour nous sur la question des tests. Pourquoi nous n'avons pas plus testé en France?", a indiqué mardi le chef de file des députés LR Damien Abad, lors d'un point presse.

"Ce qu'on veut comprendre de M. Raoult, c'est comment se fait-il que lui ait réussi à faire une politique de tests massive à Marseille", a-t-il poursuivi, y voyant un lien avec les "taux de mortalité bien inférieurs" dans cette ville.

L'éphémère membre du conseil scientifique Covid, créé mi-mars pour conseiller le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, devrait aussi être interrogé sur son analyse de l'épidémie.

"Le professeur Raoult vient avec des chiffres, avec des données. Il a beaucoup récolté de données, non seulement à Marseille en soignant les malades, mais aussi grâce à Santé Publique France, qui permettent de comprendre au mieux la maladie, et la manière de la gérer", a indiqué son entourage à l'AFP.

Celui qui jugeait début février que le coronavirus n'était "pas si méchant" et qui déclare régulièrement qu'il n'y aura pas de "deuxième vague" a fustigé, mardi dans un entretien à La Provence, la désorganisation du système de santé français pendant la crise, "due au fait que la gestion médicale a été remise en cause par la peur" et "qu'on n'a pas soigné les gens". "Si on m'avait écouté, il y aurait eu deux fois moins de morts", affirme-t-il.

Des propos vivement critiqués par de nombreux professionnels de santé, durement éprouvés par l'afflux de patients dans les hôpitaux ces derniers mois.
Le médecin urgentiste Mathias Wargon explique ainsi sur Twitter pourquoi il ne regardera pas l'audition de Didier Raoult: "Pour entendre qu'on a tué des patients? Alors que tout le monde s'est épuisé pendant le Covid? Et que lui il a soigné des gens bien portant?"

AFP

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1 Commentaires
Mat
Mat
3 ans

Bel exemple du service de propagande qu est l afp. Notons que pour le journaleux qui ecrit ce torchon insidieux marseille ne fait plus partie des bouches du rhone mais de la region paca, et qu avoir les cheveux longs c est se declarer anti systeme... entre autres enormités d ignorance destinées a discrediter raoult on sait tous pourquoi... maintenant etre journaliste c est copier coller les depeches merdiques de l AFP...