Propos polémiques

"Singes" et "nègres" : Sarkozy s'attire la foudre à gauche

  • Publié le 11 septembre 2020 à 12:32
  • Actualisé le 11 septembre 2020 à 15:03

Nicolas Sarkozy a déclenché des réactions outrées d'une partie de la gauche qui l'a accusé de racisme jeudi soir, après avoir semblé associer les mots "singes" et "nègres".

Invité de l'émission Quotidien de Yann Barthès sur TMC à l'occasion de la sortie de son livre à succès "le temps des tempêtes", l'ex-président critiquait "cette volonté des élites, qui se pincent le nez, qui sont comme les singes qui n'écoutent personne", lorsqu'il s'est interrompu pour dire avec ironie: "Je ne sais plus, on a le droit de dire singe ?" et d'enchaîner: "Parce que... On n'a plus le droit de dire les... On dit quoi ? Les dix petits soldats maintenant ? C'est ça ? Ouais... Elle progresse la société !", a-t-il ajouté en raillant la suppression du mot "nègre" dans l'un des romans d'Agatha Christie. "On a peut-être le droit de dire singe, sans insulter personne", a-t-il ensuite ajouté.

L'ex-chef de l'Etat faisait référence au roman policier les "Dix petits nègres", l'un des livres les plus lus et vendus au monde, qui vient d'être réédité et rebaptisé en français "Ils étaient dix" avec le mot "nègre" remplacé par "soldat" dans le livre. Il critiquait "cette petite partie des élites qui se regardent dans une glace" sans s'adresser au reste de la population.

Ces déclarations ont immédiatement suscité l'ire de responsables politiques de gauche qui l'ont accusé d'associer les mots "nègres" et "singes". "Ainsi donc un ancien président de la République française associe spontanément les singes aux nègres... le racisme sans masque", a twitté le chef du parti socialiste Olivier Faure.

"Au-delà du débat sur ce que l'on a le droit de dire ou pas, Nicolas Sarkozy comprendra-t-il que le plus gênant dans cette séquence, c'est la rapidité avec laquelle son cerveau associe le mot singe au mot nègre ?", a dénoncé le député et numéro deux de LFI Adrien Quatennens.

"Mais est-ce que cela doit étonner de celui qui a déclaré un jour que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire ?", a insisté le député LFI Eric Coquerel vendredi.

L'ex-journaliste et adjointe de la maire de Paris Audrey Pulvar a elle fustigé un "pur et profond racisme, décomplexé, naturel", estimant que M. Sarkzoy avait mis "un signe égal entre +nègre+ et singe, dans un abyssal silence, sans contradiction".

"Donc 15 ans après le karsher, la racaille et après avoir contaminé la quasi totalité des partis politiques (gauche comprise), la boucle est bouclée. Donc on peut repartir depuis le début ? Lier insécurité et immigration est raciste. C'est tout", a tranché pour sa part Aurélien Taché, ex-LREM aujourd'hui député Ecologie Démocratie Solidarité.

AFP

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