Polémique

Le gouvernement cherche à rassurer élus et citoyens sur l'innocuité de la 5G

  • Publié le 15 septembre 2020 à 18:35
  • Actualisé le 15 septembre 2020 à 18:56

En pleine polémique sur le déploiement de la 5G, le gouvernement a voulu mardi rassurer élus locaux et citoyens en promettant la publication "systématique" des données sur la nouvelle technologie mobile, ainsi qu'un renforcement des recherches scientifiques comme des contrôles sur le terrain.

Dimanche dans une tribune, près de 70 élus de gauche et écologistes - parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou la maire de Marseille Michèle Rubirola - ont demandé un moratoire sur le déploiement du futur réseau mobile, déplorant qu'il intervienne "sans étude d'impact climatique et environnemental, ni aucune consultation publique préalable".

La demande a été balayée par Emmanuel Macron qui a réaffirmé lundi que "la France (allait) prendre le tournant de la 5G", en ironisant sur ceux qui préfèreraient "le modèle Amish" et le "retour à la lampe à huile".

Les propos du chef de l'Etat ont suscité une avalanche de réactions de la part des écologistes, le numéro un d'EELV Julien Bayou, Greenpeace et d'autres ONG environnementales dénonçant un renoncement du président face aux recommandations de la Convention citoyenne.

Mardi, un rapport commandé par le gouvernement au début de l'été - précisément pour répondre à la demande de "moratoire" exprimée par la Convention citoyenne pour le climat - a souligné qu'il n'y avait pas "d'effets néfastes avérés à court terme en-dessous" des valeurs limites recommandées concernant l'exposition aux ondes électromagnétiques.

Ce rapport a été établi par le Conseil général de l'environnement et du développement durable, l'Inspection générale des affaires sociales, l'Inspection générale des finances et le Conseil général de l'économie.

Concernant les effets sur la santé des ondes électromagnétiques, "il n'existe pas, selon le consensus des agences sanitaires nationales et internationales, d'effets néfastes avérés à court terme, en-dessous des valeurs limites d'exposition recommandées", écrivent les auteurs, qui s'appuient sur "un grand nombre" d'études publiées sur le sujet depuis 1950.

"Les éventuels effets de long terme, cancérogènes ou non, difficiles à mettre en évidence, sont à ce stade, pour l'essentiel, non avérés selon les mêmes agences nationales et internationales", ajoutent-ils.

- "Renforcer la connaissance scientifique" -

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui avait relevé en janvier le manque de données scientifiques sur le sujet, doit rendre son rapport final en mars 2021.

Dans la foulée de la publication de mardi, le gouvernement a mis en avant le fait que ce rapport "estime, au vu des premières données disponibles, que l'augmentation des expositions aux ondes sera modérée, y compris en phase d'utilisation commerciale".

Dans un communiqué commun, les ministres Barbara Pompili (Transition écologique), Bruno Le Maire (Economie), Olivier Véran (Santé) et le secrétaire d'Etat Cédric O (Transition numérique) indiquent que le gouvernement "appliquera les recommandations du rapport".

Le gouvernement "entend" ainsi "rendre systématiquement public l'ensemble des informations, études et rapports dont il dispose s'agissant de la 5G". Il affirme que les contrôles menés sur le terrain par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) seront "multipliés dans tous les territoires, en particulier dans le cadre du déploiement des antennes 5G, et leurs résultats seront systématiquement rendus publics".

Les travaux d'expertise de l'Anses seront pour leur part "intégralement publiés et soumis à une consultation publique". Concernant les ondes électromagnétiques, "afin de continuer à renforcer encore la connaissance scientifique, en particulier sur les bandes dites millimétriques (notamment 26 GHz) qui induisent des usages largement inédits, un mandat et des moyens supplémentaires seront confiés à l'Anses pour développer ses recherches en la matière".

Quant aux élus locaux, le gouvernement indique qu'il va engager "sans délai des travaux avec les associations de collectivités territoriales et les opérateurs de téléphonie mobile", dans le but de définir "ensemble les modalités d'une meilleure information et d'une plus grande association des élus locaux".

Les enchères pour l'attribution des premières fréquences de la 5G doivent se tenir en septembre, ouvrant la voie à des premières offres commerciales dans certaines villes d'ici à la fin de l'année.

AFP

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