Cyclisme

Tour de France: Kämna vainqueur, statu quo chez les leaders

  • Publié le 15 septembre 2020 à 21:48
  • Actualisé le 16 septembre 2020 à 05:44

Lennard Kämna a remporté mardi la 16e étape du Tour de France sur les hauteurs de Villard-de-Lans, profitant de la neutralisation entre favoris qui voit le Slovène Primoz Roglic conserver le maillot jaune avant les principales étapes alpestres.

A la veille de l'étape-reine au col de la Loze, les candidats au podium final sont restés groupés. Mais Tadej Pogacar, le jeune Slovène qui occupe la deuxième place, a pris soin de tester le maillot jaune, son compatriote Primoz Roglic, dans les deux derniers kilomètres. Près de 17 minutes après l'arrivée du vainqueur !

A l'avant, Kämna, à la progression spectaculaire cette année, s'est montré le plus fort malgré la qualité de ses adversaires (Carapaz, Alaphilippe, Barguil, Benoot, Sivakov, etc). Sa dernière "victime" ? Rien moins que le vainqueur du dernier Giro, l'Equatorien Richard Carapaz, qui croyait bien être en mesure d'apporter un peu de réconfort à l'équipe Ineos, grande perdante de ce Tour. Et de suppléer son chef de file, le Colombien Egan Bernal, très attardé à l'arrivée à Villard-de-Lans, au point de laisser planer un doute sur la suite de son Tour 2020.

- Carapaz manoeuvré -

Kämna a manoeuvré magistralement derrière Carapaz, le plus offensif dans la montée de Saint-Nizier-de-Moucherotte. Le champion de Suisse Sébastien Reichenbach et Julian Alaphilippe ont été décrochés par l'Equatorien mais l'Allemand est revenu pour prendre les devants à l'approche du sommet, à moins de 21 kilomètres de l'arrivée.

"J'étais dans la roue de Carapaz, j'ai vu que ses jambes ne tournaient plus aussi bien", a raconté le vainqueur du jour. "J'ai préféré le lâcher avant le sommet car je pensais pouvoir le distancer un peu plus ensuite sur le plat. Je ne voulais pas prendre le risque d'un nouveau sprint, pour éviter la même mésaventure qu'au Puy Mary".

Vendredi dernier, le jeune Allemand (24 ans) avait en effet frôlé la victoire. Mais il avait été devancé par le Colombien Dani Martinez dans la 13e étape se terminant sur les pentes du volcan auvergnat.

Kämna a apporté à l'équipe Bora son premier succès depuis le départ de Nice, le premier aussi d'un coureur allemand depuis John Degenkolb en 2018. "Je pense qu'à l'avenir je pourrai jouer les classements généraux", a estimé l'Allemand, qui a observé une pause de plusieurs mois dans sa carrière en 2018 avant de se relancer. "Un +reset+ bienvenu", a-t-il commenté.

- Roglic façon La Palice -

Pour Roglic, hormis l'accélération de Pogacar dans le final, la journée s'est passée sans souci. Le maillot jaune a surtout évoqué après l'arrivée la prochaine journée, l'étape-reine qui se conclut mercredi à 2304 mètres d'altitude -le point le plus haut de ce Tour- au col de la Loze, au-dessus de Méribel. "Les 5 derniers kilomètres sont juste follement difficiles", a estimé le Slovène à propos de l'ancienne piste de montagne, goudronnée depuis l'année passée et présentant de nombreuses ruptures de pente.
"Tadej (Pogacar) est mon rival le plus proche. Je dois le surveiller à tout moment", a ajouté Roglic, qui compte une avance de 40 secondes au classement général sur son dauphin.

Sachant que la bonification allouée au vainqueur s'élève à 10 sec (6 sec au deuxième, 4 sec au troisième), la lutte promet d'être acharnée entre les deux Slovènes, les plus forts de ce Tour jusqu'à présent. Surtout dans la perspective du contre-la-montre de La Planche des Belles Filles, programmé samedi dans les Vosges, dans l'Est de la France.

Pragmatique, le maillot jaune a d'ailleurs répondu, par une lapalissade, à une question sur ce matelas de sécurité: "C'est mieux d'avoir 40 sec d'avantage mais d'un autre côté, ce n'est jamais assez." Pour conclure: "Je suis content de la situation actuelle."
AFP

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