Dans les prochains jours

Olivier Véran : le protocole sanitaire sera assoupli dans les crèches et écoles

  • Publié le 17 septembre 2020 à 19:22
  • Actualisé le 17 septembre 2020 à 19:40

Le ministre de la Santé a pris la parole à 19h, heure de La Réunion. Il a indiqué que les opérations de dépistage sont saturées dans certaines grandes villes en France (avec 1,2 million de tests par semaine) mais une "doctrine de priorisation" des tests a été instaurée et des tests antigéniques à lecture plus rapide vont être mis en place en Île-de-France. Les professionnels des crèches, qui devaient jusqu'à présent porter le masque uniquement en présence des parents, devront désormais le porter aussi avec les enfants. Le protocole sanitaire mis en place en France dans les écoles et les crèches va pouvoir être assoupli. (Photo AFP)

  • Nouveau protocole dans les crèches et écoles

    "Les enfants jeunes sont peu à risque de formes graves et peu actifs dans la chaîne de transmission du coronavirus. Le risque de transmission existe principalement d'adulte à adulte, d'adulte à enfant, mais rarement d'enfant à un enfant ou d'enfant à un adulte"', relate Olivier Véran

    "Cela signifie que les enfants en primaire, en maternelle, en crèche sont peu susceptibles de se contaminer entre eux et de contaminer les adultes autour d'eux. Mais les autres enfants de sa classe pourront normalement continuer à se rendre à l'école. Cela vaut aussi pour les jeunes enfants qui sont accueillis en crèche ou chez un assistant maternel. Le port du masque sera désormais obligatoire pour tous les professionnels de crèche, y compris en présence des enfants. Ces nouveaux éléments vont nous permettre, dans les tout prochains jours, d'assouplir le protocole sanitaire dans les écoles et dans les crèches : les enfants doivent aller à l'école et il n'y a pas lieu de renvoyer les élèves chez eux, voire de fermer des établissements entiers à la première alerte", indique le ministre.

  • Des expérimentations sur les tests antigéniques en Ile-de-France

    "Nous avons d'ores et déjà passé des premières commandes à hauteur de 5 millions de tests antigéniques qui seront arrivés d'ici à début octobre sans attendre. Des études ont été lancées cet été à ma demande et nous attendons désormais de façon imminente l'avis de la Haute autorité santé pour déterminer quels publics et dans quelles conditions ces tests salivaires pourraient être réalisés", dit le minsitre de la Santé.

  • 1,2 million de tests réalisés cette semaine en France

    "Nous avons fait le choix en France de permettre à chaque Français qui le souhaite et quelle qu'en soit la raison, de bénéficier d'un test gratuitement et sans ordonnance", se félicite Olivier Véran.

    "Cette stratégie assumée vise à identifier un maximum de porteurs du virus, y compris, et notamment d'ailleurs parmi les publics asymptomatiques. Pour accompagner cette stratégie, nous avons augmenté de manière très significative nos capacités de prélèvement et d'analyse. Nous avons dépassé les 1.200.000 tests réalisés sur une seule semaine."

  • La Guadeloupe sous surveillance

    "Si la situation sanitaire ne s'améliore pas dans les territoires pour lesquels des mesures fortes ont déjà été prises, particulièrement Marseille et la Guadeloupe, il faudra sans doute prendre des mesures encore plus fortes. Elles seront naturellement décidées au niveau local, mais je pense en particulier à la possible fermeture des bars ou à l'interdiction de rassemblements publics", déclare Olivier Véran.

  • "Un examen de la situation de chaque territoire"

    "Nous gardons aujourd'hui la même stratégie : un examen de la situation de chaque territoire, une méthode de concertation avec les acteurs locaux et des mesures prises adaptées à chaque situation", dit le minsitre de la Santé.

  • Plus d'hospitalisations et de cas en réanimation

    "Une circulation plus active du virus finit forcément par se traduire par davantage d'hospitalisation et par davantage de cas graves en réanimation. Nous voyons aujourd'hui le nombre de malades Covid en réanimation remonter de façon préoccupante avec des différences significatives entre les régions", affirme Olivier Véran.

  • Le seuil d'alerte dépassé dans 53 départements, dont La Réunion

    "Le seuil d'alerte, nous l'avions établi à 50 cas pour 100.000 habitants. Aujourd'hui, 53 départements ont dépassé ce seuil et sont donc classés dans cette fameuse zone de circulation active du virus et dans certains territoires, notamment dans certaines villes"

  • Cinq personnes sur 100 positives au coronavirus

    "Malgré tout, un R supérieur à 1 signifie que l'épidémie gagne du terrain et qu'elle génère, comme nous le voyons depuis plusieurs jours, de nombreuses contaminations de nouveaux patients hospitalisés. Ça veut dire que sur 100 personnes chez qui on va pratiquer un test PCR, il environ une personne qui a été positive au début de l'été. Désormais, ce sont cinq personnes sur 100 testées qui sont positives alors que le nombre de tests augmente", constate Olivier Véran. 

    "Vous voyez ainsi que c'est un reflet de la diffusion épidémique, ce qui est différent maintenant par rapport à la première vague. En pratique, au printemps dernier, une personne malade allait contaminer deux autres personnes tous les trois jours. Actuellement, une personne malade contamine en moyenne deux autres personnes tous les quinze jours. Le virus va moins vite et c'est une différence notable."

  • Reprise de l'épidémie de coronavirus

    "Tous les indicateurs montrent une progression de l'épidémie. Le taux d'incidence qui compte le nombre de nouvelles contaminations par semaine est en hausse constante était hier soir dans notre pays de 83 cas pour 100.000 habitants, alors qu'il était à 40 à la fin du mois d'août, à 25 au milieu du mois d'août et à 10 à la fin du mois de juillet", indique Olivier Véran.

    "Le fameux facteur R qu'on vous a déjà présenté plusieurs fois (...) reste supérieur à 1. Le facteur R était aux environs de 3 lorsque nous étions au pic épidémique du printemps dernier. Là, il est certes supérieur à 1. Ce qui veut dire que l'épidémie gagne du terrain. Mais il est environ trois fois inférieur en termes de vitesse de circulation à ce que nous avions constaté au printemps dernier", ajoute le minsitre de la Santé.

  • Le minstre aborde la question des tests

    "Nous avons réussi le pari du dépistage massif, mais nous sommes - au regard du nombre de tests réalisés chaque jour - confrontés à de réelles difficultés organisationnelles que nous devons résoudre."

  • Olivier Véran appelle à la prudence

    "Dans cette si longue période de crise, on veut pouvoir parfois retrouver un peu d'insouciance. Les chiffres sont désormais sans appel. La famille, les rassemblements amicaux sont des lieux massifs de contamination. Les gestes barrières, des réflexes de bon sens sont les seuls à même de nous protéger. C'est pourquoi je rappelle nous sommes chacune et chacun d'entre nous, les acteurs clés de la lutte contre le virus. Et les gestes barrières restent le premier moyen de lutter contre l'épidémie, en l'absence de vaccin et de traitements efficaces."

  • Olivier Véran prend la parole

    "Plusieurs départs de feu ont émaillé l'été, notamment en Mayenne, et ont pu être gérés avec efficacité. C'est désormais une réalité et vous le savez, l'épidémie est à nouveau très active dans notre pays. Nous devons apprendre à vivre avec le virus pour quelques mois encore en conservant notre vie sociale, économique, éducative, culturelle et citoyenne."

À propos

Olivier Véran tiendra à 19h00j heure de La Réunion une conférence de presse, vouée à devenir hebdomadaire, pour faire le point sur la situation.

Quatre mois après la fin du confinement, elle est inquiétante. D'abord, le nombre de contaminations en France connaît une hausse régulière (près de 10.000 en 24 heures selon les chiffres de mercredi soir).
Plus préoccupant, cette hausse commence peu à peu à se ressentir sur les hospitalisations et la réanimation, c'est-à-dire les cas les plus graves.

Sur les sept derniers jours, 2.976 malades du Covid ont été hospitalisés et 508 admis en réa, dont 649 et 100 pour la seule journée de mercredi. Il y a un mois, on comptait quotidiennement environ 200 hospitalisations et une trentaine d'admissions en réa.

Actuellement, 5.800 malades du Covid-19 sont hospitalisés et 796 sont en réa. Certes, on est très en-dessous des niveaux atteints lors du pic de l'épidémie, avec 7.000 malades en réa début avril. Mais la crainte est que ces chiffres montent avec quelques semaines de décalage sur les contaminations puis que les hôpitaux finissent par être débordés.

Illusoire

Le virus "tourne de plus en plus vite dans certains départements, ce qui conduit le gouvernement à durcir un peu les règles", a affirmé Emmanuel Macron mercredi, après avoir assisté, masqué, à la 17e étape du Tour de France.

Après Bordeaux ou Marseille, de nouvelles contraintes pourraient donc être annoncées dans certaines villes, dont Lyon. Mais s'il doit répondre à ce rebond, le gouvernement doit aussi surmonter la méfiance croissante de la population. Près d'un Français sur deux trouve que l'exécutif ne prend "pas assez de précautions" et 62% ne lui font "pas confiance" pour lutter contre l'épidémie, 6 points de plus que fin août, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

Lors du Conseil de défense de vendredi dernier, "le président a été exigeant sur un certain nombre de points, demandant des résultats", indique à l'AFP une source gouvernementale. "Proposer des mesures très contraignantes sans stratégie claire à long terme peut poser problème", avertissent de leur côté des médecins urgentistes, dont Yonathan Freund ou Mathias Wargon, mari de la ministre du Logement Emmanuelle Wargon, dans une tribune publiée par Le Monde.

Bloquer totalement le virus, avec de lourdes conséquences sociales et économiques, est selon eux illusoire, voire contre-productif dans l'optique d'une éventuelle immunité à atteindre pour mettre fin à l'épidémie. "Toute mesure sanitaire ne devrait pas avoir pour unique but de diminuer la proportion de la population infectée, mais surtout de protéger les personnes les plus à risque et d'éviter la saturation du système de santé", soulignent-ils, en plaidant pour "l'acceptation d'un certain risque sanitaire, maîtrisé, et assumé".

Boulet

Autre problème stratégique, les tests. Leur nombre est aujourd'hui conséquent (1,2 million par semaine) mais les laboratoires sont embouteillés et les délais d'attente trop longs. Pour faire mieux, les tests antigéniques, plus rapides que les RT-PCR actuels, sont désormais autorisés, mais pas pour les personnes avec des symptômes ni les "cas contacts".

En outre, on attend l'arrivée d'autres tests rapides, les tests salivaires, dont la fiabilité est à l'étude. Ils pourraient être disponibles "début octobre", selon le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy.

Enfin, le gouvernement traîne comme un boulet sa volte-face sur les masques, passés "d'inutiles" pour la population en mars à obligatoires aujourd'hui. "C'est vraiment une denrée rare, une ressource précieuse pour les soignants, et totalement inutile pour toute personne dans la rue", avait assuré le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, le 18 mars, sur fond de pénurie.

"C'était peut être une expression très maladroite de ma part", a-t-il concédé mercredi lors de son audition par la commission d'enquête du Sénat. Mais ce mea culpa lui a de nouveau valu de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux. "Jérôme Salomon avoue que le gouvernement a menti pour cacher son incompétence", a ainsi accusé sur Twitter le député LFI Bastien Lachaud.

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1 Commentaires
Nicolas, depuis son mobile
Nicolas, depuis son mobile
3 ans

pénible une demi heure pour du vent qui tiendrait en 2mn