Etats-Unis

Présidentielle: Kamala Harris prête à "mener le réquistoire" contre Mike Pence

  • Publié le 6 octobre 2020 à 20:42
  • Actualisé le 6 octobre 2020 à 20:45

La démocrate Kamala Harris espère déployer mercredi soir son répertoire d'ex-procureure contre le républicain Mike Pence, lors du seul débat télévisé entre les candidats à la vice-présidence des Etats-Unis. Et elle doit montrer qu'elle peut apporter à la campagne de Joe Biden de la vitalité et de la pugnacité.

Dès son premier discours de candidate à la vice-présidence des Etats-Unis, en août, elle avait mis en avant son passé de procureure pour déclarer le dossier contre Donald Trump et Mike Pence "ouvert puis classé".

A 55 ans, la sénatrice de Californie offre au candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden, 77 ans, un atout jeunesse. Fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, cette Américaine de première génération pourrait aussi mieux attirer la part d'un électorat plus divers qui a soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir.

Dans le Michigan, en Caroline du Nord, dans le Nevada ou en Floride, des Etats-clés qui joueront un rôle déterminant lors de la présidentielle du 3 novembre, elle a offert ces dernières semaines une image plus dynamique que son colistier.

Masquée contre le coronavirus et respectant les distances de précaution comme Joe Biden, elle a dansé dans les rues au rythme des fanfares. Et c'est avec ses baskets Converse aux pieds qu'elle a rencontré la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère historique contre le racisme aux Etats-Unis.

- Pionnière -

Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés, la sénatrice qui rêvait de devenir la première présidente noire des Etats-Unis espère finalement devenir la première femme vice-présidente.

Mais avec toujours, sans doute, un oeil sur la présidentielle de 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre. Elle accumule déjà les titres de pionnières.

"Ma mère me disait souvent: Kamala, tu seras peut-être la première à accomplir de nombreuses choses. Assure-toi de ne pas être la dernière", aime répéter celle qui a grandi à Oakland, fière de la lutte pour les droits civiques de ses parents: un père professeur d'économie, et une mère, aujourd'hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein.

Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.

Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l'histoire américaine.

- "Inquiète" face à Pence -

Ses interrogatoires serrés de candidats présidentiels à des postes que le Sénat doit confirmer l'ont depuis faite connaître. Candidate à la primaire démocrate, elle avait d'ailleurs promis de "mener le réquisitoire" contre Trump.

C'est finalement à son bras droit que la sénatrice pourra décocher ses flèches en direct, mercredi soir à Salt Lake City. Lors de la primaire démocrate, elle avait fait des étincelles en attaquant.... Joe Biden.

Surprenant l'auditoire, et son rival, elle avait critiqué avec virulence ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970. En racontant comment, petite fille, elle était dans l'un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi dans les sondages.

Mais Kamala Harris était vite retombée, peinant à définir clairement sa candidature. Avant de jeter l'éponge en décembre 2019. Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, son image moderne de femme se présentant en "Momala", fière de sa famille recomposée, ont malgré tout convaincu son ex-rival Biden de la choisir comme colistière.

Reste qu'elle n'avait pu accrocher que cette seule bonne performance à son palmarès lors des débats démocrates. Et que rien n'est joué contre Mike Pence. "Laissez-moi vous dire une chose. Il est bon en débat", avait-elle souligné lors d'une réunion en ligne avec des donateurs, fin septembre. Et d'ajouter en riant, comme pour mieux tempérer les attentes sur sa performances: "Je suis donc vraiment inquiète parce que je ne peux que décevoir."

AFP

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