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Bleus : les leçons d'automne du professeur Deschamps

  • Publié le 15 octobre 2020 à 13:59
  • Actualisé le 15 octobre 2020 à 14:13

Les Bleus ont "su souffrir" cet automne sans perdre la tête grâce à leur "mentalité de gagnant", permettant au sélectionneur Didier Deschamps d'aller au bout de ses idées, entre innovation tactique et gestion pragmatique de la concurrence à huit mois de l'Euro.

Il avait promis de "faire des choses différemment" en septembre et octobre pour "élargir sa palette", que ce soit dans le système de jeu ou le choix des hommes. Le Basque n'a pas dévié de sa conviction et aborde la fin de l'année 2020 en coleader de sa poule en Ligue des nations avant la "finale" du groupe au Portugal le 14 novembre puis le dernier match contre la Suède le 17.

- Invincibles malgré les tests -

L'équipe championne du monde est toujours celle à battre, la plus observée et donc, parfois, la moins imprévisible. Deschamps tente donc de renouveler ses habitudes. Le système tactique a "bien fonctionné" au Mondial-2018 et il "peut continuer" à faire des merveilles, mais "je veux pouvoir élargir notre palette", a-t-il répété mardi.

Le technicien a donc profité des deux stages pour "faire les choses différemment" et "avoir des réponses avant de basculer sur l'Euro en 2021". En septembre, il a testé sur deux matches un système à trois défenseurs centraux déjà entre-aperçu en Albanie fin 2019. En octobre, il a instauré contre l'Ukraine (7-1), le Portugal (0-0) et la Croatie (2-1) un milieu en losange destiné à faire briller son attaque autour d'Antoine Griezmann.

La prestation n'a pas toujours été aboutie, surtout en Suède début septembre malgré la victoire (1-0). Dimanche l'animation offensive a également été balbutiante face au bloc portugais. "Heureusement qu'on a des difficultés avant les échéances qui nous attendent l'année prochaine" à l'Euro (11 juin-11 juillet 2021), estime Deschamps, satisfait d'avoir pu apporter "de la variété."

- Des nouveaux, des revenants et des cadres -

Depuis la rentrée, le sélectionneur a dû jongler avec les disparités physiques des joueurs, les absences liées au Covid-19 et la nécessaire intégration des nouveaux, comme Dayot Upamecano et Eduardo Camavinga en septembre, Houssem Aouar en octobre. Malgré la rotation, les résultats ont suivi.

Faire tourner sans sacrifier ses ambitions, "j'ai peut-être ce luxe-là sans que pour autant le niveau collectif baisse", a analysé le sélectionneur après la victoire étriquée à Zagreb.

En Croatie, les seconds couteaux ont tenu le choc: le défenseur Ferland Mendy, à l'opposé de son couloir gauche habituel, a été à l'origine d'un but, Anthony Martial aurait pu obtenir un penalty et Adrien Rabiot "a confirmé tout ce qu'il fait de bien", selon le sélectionneur qui a rappelé le mois dernier le joueur de la Juventus Turin, deux ans après son refus d'être réserviste au Mondial.

Deschamps a aussi retrouvé un Paul Pogba remplaçant mais décisif sur le second but en Croatie, et il a continué à faire d'Antoine Griezmann, très effacé contre le Portugal, la pierre angulaire de son système. "Je profite de cette situation, de cette place, de la confiance du coach et des coéquipiers", a savouré l'attaquant, premier buteur face aux Croates mais en difficulté cette saison au Barça.

- Un mental renforcé -

Les difficultés d'octobre devraient être riches en enseignements pour la sélection tricolore, invaincue depuis juin 2019 (défaite 2-0 en Turquie) et dont le mental sort renforcé par l'adversité.

"On joue contre une équipe qui vaut un milliard d'euros et qui punit chaque erreur", a relevé le sélectionneur croate Zlatko Dalic, encore proche de faire chuter les Bleus, sans jamais y parvenir.

"Regardez, les Allemands ont fait match nul chez eux, l'Espagne perd contre l'Ukraine. Il ne faut pas croire que parce qu'on est champions du monde, on gagne les matches en claquant des doigts", a souligné Deschamps, insistant sur "le caractère et l'état d'esprit".

"On a su souffrir", a prolongé Griezmann, comme Hugo Lloris: "Je crois qu'il y a une mentalité de gagnant en équipe de France. On essaie de la cultiver depuis quelques années, à l'image de notre entraîneur". La mentalité de Deschamps continue de déteindre sur son groupe, et c'est en soi une victoire.

AFP

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