Rugby

XV de France: et maintenant, finir en beauté face à l'Irlande

  • Publié le 31 octobre 2020 à 11:47
  • Actualisé le 3 novembre 2020 à 14:15

Confirmer ses progrès et franchir un cap: le XV de France en a l'occasion lors d'un match décisif contre l'Irlande samedi (21h05) au Stade de France avec encore une petite chance de remporter le Tournoi des six nations.

Les Bleus n'ont plus soulevé le trophée depuis le Grand chelem réalisé en 2010. Alors, forcément, c'est "l'objectif suprême", acquiesce Vincent Rattez. Mais l'ailier de Montpellier sait aussi que la France n'est "plus totalement maître de son destin".

Un succès, même bonifié, contre le XV du Trèfle, leader au classement avec 14 points et une longueur d'avance sur ses poursuivants, pourrait ne pas suffire. Car l'Angleterre, deuxième à égalité de points (13) avec la France, est à l'affût et aura elle un match bien plus facile à négocier sur le papier à Rome face à la modeste sélection italienne, lanterne rouge et corrigée par les Irlandais (50-17) samedi dernier à Dublin. Le plus important, avant tout, pour les Français est de bien finir pour montrer que cette sélection a grandi. "Consistance" et "régularité" sont les mots d'ordre du sélectionneur Fabien Galthié qui rêve de guider sa jeune équipe - 25 ans et 16 sélections en moyenne - sur le toit du monde en 2023.

S'ils ont réalisé quelques coups d'éclat, notamment contre les vice-champions du monde anglais (24-17) et à Cardiff (27-23) face aux Gallois, les partenaires de Charles Ollivon n'ont pas toujours fait preuve de la constance d'un jardinier.

Galthié l'a d'ailleurs rappelé jeudi: "Jusqu'à présent, nous avons performé contre l'Angleterre puis été moyens contre l'Italie (35-22), performé au pays de Galles (puis) battus en Écosse (28-17), performé pour nos retrouvailles face au pays de Galles (38-21)... Point d'interrogation samedi."

Les cinq essais inscrits contre le XV du Poireau samedi dernier, pour leur premier match international depuis mars, incitent à l'optimisme. Surtout si la sélection française parvient à régler son indiscipline. "C'était un bon match avec une marge de progression importante si elle arrive à gommer ces détails", souligne l'ex-sélectionneur Pierre Berbizier (1991-1995), interrogé par l'AFP.

Les seize pénalités concédées aux Gallois, en particulier dans le jeu au sol et les ballons aériens, risquent d'être rédhibitoires contre le XV de Trèfle et sa charnière très expérimentée Conor Murray - Jonathan Sexton qui totalisent 174 sélections à eux deux sous la tunique verte.

- Fickou en dépanneur -

"C'est plus facile de freiner une équipe qui veut dévorer son adversaire, qui veut lui marcher dessus, qu'une équipe qui joue avec une forme de retenue", a toutefois estimé Galthié, contraint à de légères retouches sur son effectif.

La blessure aux ischio-jambiers de l'ailier du Racing 92 Teddy Thomas, auteur du dernier essai contre les Gallois, a offert une promotion au néophyte Arthur Retière. Mais le Rochelais sera sur le banc. Le sélectionneur a préféré ressortir une recette qui avait fonctionné en février à Cardiff en décalant Gaël Fickou, le plus capé des Bleus (56 sél.), à l'aile et en titularisant au centre le Montpelliérain Arthur Vincent. "Je joue rarement ailier" mais "s'il faut dépanner je le fais", a expliqué le capitaine de la défense française Fickou dans un entretien à l'AFP la semaine passée.

Dans l'ambiance feutrée du Stade de France, privé une nouvelle fois de spectateurs pour cause de crise sanitaire, il s'agira aussi de gagner, selon le manager des Bleus Raphaël Ibanez, pour "apporter un peu de lumière, quelques sourires..." à des supporters français de nouveau confinés.

Avec la deuxième vague de Covid-19 et la nouvelle attaque islamiste à Nice, qui a fait trois morts jeudi, "remplir cette mission (...) prend encore plus de dimension et de sens", abonde le sélectionneur Fabien Galthié. Il ne reste plus, maintenant, qu'à la réussir.

AFP

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