Economie

Zone euro: profonde récession confirmée, pas de retour rapide à la normale

  • Publié le 5 novembre 2020 à 15:11
  • Actualisé le 5 novembre 2020 à 15:22

Une économie en profonde récession, un rebond moins fort que prévu et des dettes qui s'envolent: l'épidémie de coronavirus s'avère désastreuse pour la zone euro, selon un bilan établi jeudi par la Commission européenne, qui n'entrevoit pas de retour rapide à la normale.

Dans ses dernières prévisions économiques, l'exécutif européen anticipe une chute de 7,8% du produit intérieur brut (PIB) de la zone en 2020. Cette récession est un peu moins grave que les -8,7% anticipés cet été, mais le rebond espéré l'an prochain (+4,2%) devrait aussi être beaucoup moins fort que le chiffre de 6,1% initialement prévu.
En cause: la "seconde vague de la pandémie" de coronavirus, qui "anéantit nos espoirs d'un rebond rapide", a expliqué Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission.

La Commission européenne anticipe pour l'instant que l'économie "reviendra à peine au niveau pré-pandémique en 2022". Mais elle souligne que le "degré élevé d'incertitude" qui pèse encore sur l'économie fait courir "des risques de détérioration" de ses perspectives et elle penche plutôt pour un retour à la normale en 2023.

Parmi ces incertitudes, l'état des futures relations commerciales de l'UE avec le Royaume-Uni, au moment où Londres et Bruxelles peinent à négocier un accord qui entrerait en vigueur l'an prochain. Cela "pèse clairement" sur les perspectives économiques de l'UE, a estimé Valdis Dombrovskis.

Dans ses prévisions, la Commission part d'ailleurs du principe que les négociateurs ne parviendront pas à s'entendre sur un traité de libre-échange.
Si l'ensemble des 19 pays de la zone euro entrent en récession cette année, trois souffrent particulièrement: l'Espagne (-12,4%), l'Italie (-9,9%) et la France (-9,4%).

L'Allemagne, première économie de la région, parvient elle à limiter l'ampleur de la chute, avec un PIB en recul de 5,6% en 2020. Ces difficultés économiques ont conduit les Etats membres à dépenser sans compter dans l'espoir de relancer leurs économies, ce qui a un impact sur les déficits publics, qui devraient largement se creuser, au-delà même de 10% en 2020 pour la France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.

Conséquence évidente, la dette des Etats membres devrait s'envoler en 2020: elle dépassera 100% du PIB dans l'ensemble de la zone euro.
Les niveaux seront particulièrement élevés en Grèce (207,1% en 2020) et en Italie (159,6%). La dette française devrait quant à elle atteindre 115,9% du PIB en 2020 et continuer à progresser en 2021 et 2022.

AFP

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