Plus de 40.000 morts

Covid-19 : le bilan s'alourdit en France, en attendant les effets du confinement

  • Publié le 8 novembre 2020 à 14:15
  • Actualisé le 8 novembre 2020 à 14:57

La France va-t-elle bientôt voir les premiers effets du confinement ? Rien n'est moins sûr alors que l'épidémie accélère, avec des indicateurs qui s'aggravent de jour en jour et un bilan qui dépasse désormais les 40.000 morts.

D'après les données publiées samedi par l'agence sanitaire Santé publique France (SpF), 306 morts supplémentaires de malades du Covid-19 ont été recensés en 24 heures, portant le bilan total à 40.169 morts.

Avec 4.410 patients en réanimation et soins intensifs, contre 3.721 au début de la semaine, la pression est considérable sur ces services hospitaliers. La capacité totale d'accueil a été portée de 5.000 à 6.400 lits, avec un objectif à 7.500 ces jours-ci, qui pourrait encore être relevé à 10.500 lits. Cependant, la situation est tendue dans plusieurs régions, comme en témoignent les premiers transferts de malades du Covid-19 organisés au sein du pays, et, depuis jeudi et vendredi, de la région Grand Est vers l'Allemagne.

- "Situation très préoccupante" -

Le nombre de nouvelles contaminations n'a en revanche pas été communiqué samedi, après un embouteillage informatique provoqué par l'afflux de tests, qui avait rendu leur recensement incomplet ces derniers jours. Des données corrigées seront publiées lundi par SpF.

Vendredi, l'agence sanitaire avait fait état d'un nouveau record avec plus de 60.000 cas positifs, soit deux fois les niveaux constatés à la mi-octobre. En visite auprès des soignants dans la Loire, département où la situation sanitaire est la plus dégradée de France, le Premier ministre Jean Castex a répété samedi que "la meilleure chose est d'éviter que des malades arrivent à l'hôpital, plutôt qu'ils en soient évacués. Et pour ça, il n'y a pas d'autre solution que de respecter strictement le confinement et les gestes barrières".

"La situation est très préoccupante", face à une deuxième vague "très violente", a réaffirmé samedi le ministre de la Santé Olivier Véran devant les députés, qui ont validé dans un vote ultime la prolongation de l'état d'urgence sanitaire.

Comme au printemps, le ministère de la Santé a pris des mesures pour permettre la continuité des traitements et des soins durant le confinement, mais aussi la prise de contraception, la pratique des IVG médicamenteuses et les traitements de substitution aux opiacés, afin de préserver la santé des patients tout en allégeant les sollicitations du système sanitaire.

- Interdire le "Black Friday" ? -

Sur le front économique, quatre fédérations de magasins de centre-ville et centres commerciaux ont demandé au gouvernement de restreindre les ventes en ligne "aux seuls produits de première nécessité" et d'interdire le "Black Friday", dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche. Elles réclament aussi de pouvoir rouvrir les commerces "non essentiels" dès le 12 novembre.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire prévient de son côté qu'une réouverture "ne pourra (...) s'envisager qu'avec de nouvelles règles sanitaires", dans une interview au même hebdomadaire. Il pourrait s'agir d'un relèvement de la jauge d'accueil ou d'un accès aux magasins sur rendez-vous.

Le Conseil d'Etat a par ailleurs maintenu samedi l'interdiction des cérémonies religieuses avec un large public, tout en invitant le gouvernement à clarifier certaines règles.

En ce deuxième week-end depuis le reconfinement, une question est dans tous les esprits: suffira-t-il à freiner l'épidémie qui touche désormais tout le territoire, contrairement au printemps?

Le gouvernement, en tout cas, n'a pas imposé un tour de vis général supplémentaire attendant qu'il produise ses premiers effets. Il a de nouveau écarté dimanche un confinement imposé pour les personnes âgées, son porte-parole Gabriel Attal soulignant notamment que cette mesure serait "éthiquement compliquée".

Cependant, face aux demandes insistantes dans la communauté médicale de fermeture des lycées et des collèges, et à la colère dans les établissement scolaires face à un protocole sanitaire jugé insuffisant, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a encouragé les cours à distance pour les lycéens, tout en conservant un minimum de 50% en classe.

Et à Paris, pour limiter les concentrations de personnes, la livraison et la vente à emporter par les restaurants et bars, ainsi que la vente et la consommation d'alcool sur la voie publique sont interdites depuis vendredi entre 22H00 et 06H00.

Enfin, le préfet de Saint-Pierre et Miquelon a annoncé samedi l'instauration de mesures de quarantaine obligatoire de sept jours pour tous les voyageurs arrivant sur cet archipel français situé dans l'Atlantique nord.

AFP

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