Hong Kong

Le Parlement se réunit, privé de son opposition pro-démocratie

  • Publié le 12 novembre 2020 à 07:31
  • Actualisé le 12 novembre 2020 à 10:14

Le Conseil législatif (LegCo), Parlement de Hong Kong, s'est réuni jeudi sans aucun élu pro-démocratie, au lendemain de leur démission en bloc qui a transformé cette assemblée en un rassemblement de députés acquis à la cause de Pékin.

Ces démissions sont intervenues alors que le camp pro-démocratie et les dissidents sont les cibles d'une répression accrue des autorités locales alignées sur le gouvernement chinois. Celui-ci a engagé une reprise en main musclée de l'ex-colonie britannique pourtant censée jouir d'une semi-autonomie, un an après les manifestations historiques dont elle avait été le théâtre.

Les 15 députés pro-démocratie ont décidé mercredi de démissionner pour protester contre l'éviction de quatre de leurs collègues, dans la foulée d'une résolution prise par l'un des principaux comités législatifs de Chine, qui permet de révoquer tout législateur considéré comme une menace pour la sécurité nationale sans même passer devant un tribunal.

"Hongkongais, préparez-vous à une longue, longue période où une seule voix se fera entendre au sein de la société", a déclaré jeudi aux journalistes rassemblés près du LegCo le parlementaire pro-démocratie Lam Cheuk-ting. "Si vous êtes un dissident, préparez-vous à davantage de pressions."

La cheffe de l'exécutif hongkongais -actuellement Carrie Lam- est choisie par des comités acquis à Pékin. Mais la moitié du LegCo est élue au suffrage universel direct, ce qui offre aux Hongkongais une opportunité rare d'avoir leur mot à dire sur la conduite des affaires de la ville. Les autres membres sont désignés au travers d'un système alambiqué qui donne de façon quasi certaine la majorité aux Pro-Pékin.

Le LegCo n'en est pas moins habitué aux joutes politiques virulentes, parfois même aux échauffourées entre camps opposés. Les pro-démocratie ont de longue date l'habitude de se servir de toutes les tactiques d'obstruction possibles pour bloquer les projets de loi qui ne leur conviennent pas. Les evictions et démissions font qu'il ne demeurera plus, au sein du LegCo, que deux personnes n'appartenant plus au camp pro-Pékin.

Les Etats-Unis ont menacé mercredi la Chine de nouvelles sanctions pour avoir selon eux "violé de manière flagrante" l'autonomie de l'ex-colonie britannique. Lundi, Washington avait déjà imposé des sanctions à quatre responsables supplémentaires accusés d'y avoir restreint les libertés.

La répression à Hong Kong s'est matérialisée par l'entrée en vigueur cette été d'une loi drastique sur la sécurité nationale, qui a été imposée par Pékin sans vote au LegCo. Un texte qualifié de liberticide par ses détracteurs.

AFP

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