Championne

Judo: Boukli s'offre l'or européen du premier coup et rêve de Tokyo

  • Publié le 19 novembre 2020 à 22:17
  • Actualisé le 20 novembre 2020 à 05:14

Sacrée championne d'Europe en -48 kg dès son premier grand rendez-vous international, jeudi à Prague, la jeune judoka Shirine Boukli confirme son éclosion express et fait partie de ceux pour lesquels le report à l'été 2021 des Jeux de Tokyo pourrait s'avérer une aubaine.

En un an, Boukli est passée d'un statut de promesse, vice-championne d'Europe et du monde junior 2019, à une des meilleures judokas de sa catégorie en senior. Sur les tatamis tchèques, la jeune Française de 21 ans a expédié la Serbe Andrea Stojadinov en seulement quarante secondes en finale, par ippon après un étranglement au sol. En quarts de finale, elle était venue à bout de la N.1 mondiale des -48 kg, la Kosovare Distria Krasniqi, au golden score, la prolongation après les quatre minutes réglementaires de combat.

"La finale est allée assez vite, du coup j'étais super contente, super émue, mais je ne réalise pas que je suis championne d'Europe, c'est fou", sourit tranquillement Boukli.

Elle avait déjà posé les premiers jalons de sa rapide ascension dans la cour des grands début 2020, en enchaînant une finale au Grand Prix de Tel Aviv en janvier, une demi-finale au Grand Slam de Paris début février, et une victoire à celui de Düsseldorf fin février. A Paris, elle avait même tenu tête pendant plus de huit minutes à la double championne du monde en titre de la catégorie, l'Ukrainienne Daria Bilodid, absente à Prague.

- Boukli "croit à fond" aux JO -

Si bien que Boukli relance complètement la course avec sa partenaire d'entraînement Mélanie Clément (28 ans) pour la qualification olympique en -48 kg pour les Jeux de Tokyo, reportés d'un an en raison de la pandémie de Covid-19.

Clément, victime d'une entorse à un genou début novembre et d'une fracture d'une côte encore plus récemment, s'est elle classée au pied du podium jeudi, successivement battue en demi-finale, par Stojadinov, et dans son combat pour une troisième place, par Krasniqi.

Souvent placée (7e aux Mondiaux-2017 et 5e aux Mondiaux-2019, 5e aux Euro-2018 et 2020, 7e à l'Euro-2019) mais encore jamais montée sur le podium en championnat international, celle qui est la leader tricolore de la catégorie depuis le début de l'olympiade menant à Tokyo voit Boukli fondre sur elle.

"Les résultats que j'ai eus en début d'année m'ont fait de plus en plus penser aux Jeux. Je sais que j'ai ma chance, j'espère que j'ai ma place, je me donne à fond, je n'ai rien à perdre, mais tout à gagner", lance la jeune judoka, qui ne s'est pas laissée déstabiliser par le confinement du printemps et en est ressortie plus forte physiquement. "J'y crois vraiment, j'y crois à fond, je sais que c'est possible, et ce titre me donne encore plus envie, je vais aller chercher ma place pour les JO", insiste-t-elle.

Comme Boukli, deux autres judokas bleus sont montés sur leur premier podium international au premier jour de la compétition tchèque, mais eux sur la troisième marche : la jeune Sarah-Léonie Cysique en -57 kg (22 ans) et le trentenaire Kilian Le Blouch en -66 kg.

Initialement programmés début mai, ces Championnats d'Europe ont été reportés trois fois, à mi-juin, début novembre, puis à la fin de ce mois, et se déroulent à huis clos, sous l'effet de la pandémie de nouveau coronavirus.

AFP

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