Le Premier ministre Jean Castex a exposé ce jeudi 3 décembre 2020 la stratégie du gouvernement sur les vaccins, une marche décisive que l'exécutif ne veut pas rater dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19, après avoir trébuché sur les masques et les tests. La vaccination se fera en trois phases, par ordre de priorité. Elle sera gratuite pour tous, et ne sera pas obligatoire, bien que le gouvernement ait insisté sur "l'acte collectif" de se faire vacciner. Par ailleurs, 200 millions de doses vont être livrées à la France dans un premier temps. Les pays européens se sont d'ailleurs alliés pour une "Europe de la santé" permettant d'avoir les mêmes prix et les mêmes dates de livraison. (Photo AFP)
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Création d'un conseil d'orientation
Un conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, présidé par le professeur Alain Fischer, sera mis en place prochainement. Le Premier ministre, Jean Castex, encourage la majorité des Français à se faire vacciner, maintenant un "effort collectif". Une prochaine conférence de presse se tiendra la semaine prochaine.
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Une communication sous le signe de la transparence
L'information au sujet du vaccin sera "claire, transparente et actualisée en temps réel", annonce Olivier Véran, ministre de la santé.
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Deux injections sont nécessaires pour chaque vaccin
Une fois décongelé, le vaccin doit être administré en cinq jours maximum. Des super-congélateurs, des seringues, et des moyens de transports spécifiques ont ainsi été achetés. Le vaccin nécessite deux injections, espacées de 21 jours. Un suivi médical sera assuré lors de ce laps de temps. Les recommandations de la Haute autorité de santé seront mises à jour régulièrement.
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Une campagne vaccinale en trois étapes
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Trois principes devront être respectés
Plusieurs étapes doivent être franchies avant de pouvoir distribuer le vaccin. La vaccination doit faire baisser la mortalité et les formes graves du virus. Trois principes seront respectés : personne ne sera obligé de se faire vacciner, le vaccin sera gratuit et la vaccination se fera dans le respect des règles sanitaires. La "campagne vaccinale" doit protéger en prorité les personnes soumises à des formes graves du virus. La Haute autorité de santé (HAS) prévoit de faire bénéficier le vaccin en priorité aux personnes âgées placées dans les Ehpad ainsi que les professionnels de santé présents dans ces établissements.
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Une Europe de la santé se met en place
2 milliards d'euros sont mobilisés sur l'échelle européenne pour se procurer le nombre suffisant de vaccins. Aucun avantage n'a été accordé au Royaume-Uni. Le choix "du collectif" a été établi. L'acquisition de matériel en commun a par ailleurs été mise en place. Une agence européenne en matière de santé pourrait ainsi voir le jour dans les mois à venir.
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Des vaccins fabriqués majoritairement en France
Les candidats vaccins les plus prometteurs ont été retenus, émanant des laboratoires les plus récents. Tous les candidats ont été soumis à des comités scientifiques, composés de spécialistes émanant de plusieurs nations. La production des vaccins sera assurée sur le sol européen et notamment en France. Les deux premiers vaccins seront en partie fabriqués en France. 15% des doses livrées à l'Union européenne seront à destination de la France.
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Deux autres vaccins à venir en 2021
Les vaccins doivent être conservés à très basse température (-80°), ce qui implique une logistique particulière. Courant 2021, deux autres types de vaccins pourraient s'ajouter à ceux mis à disposition prochainement.
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Phase 3 enclenchée au printemps
Au printemps, lors de la phase 3, l'ensemble de la population pourra avoir recours au vaccin. A cet effet, le matériel nécessaire a été acheté pour conserver et pouvoir faire bénéficier les vaccins à tous, dès avril 2021. La stratégie vaccinale sera présentée au Parlement en décembre. Jean Castex insiste sur la transparence devant entourer la mise en place des vaccins. Les professionnels de santé auront un rôle primordial dans cette phase afin de communiquer à son sujet. Chacun doit pouvoir se faire vacciner par quelqu'un de confiance, situé à proximité de son domicile, souligne le Premier ministre. -
200 millions de doses garanties pour la France
Six contrats d'approvisionnement ont été signés à l'échelle européenne. Les prix sont ainsi les mêmes pour tous les pays. Les quantités sont fixées au prorata de leur population. La France pourra pour sa part avoir accès à 200 millions de vaccins (deux sont nécessaires par traitement). L'objectif est de vacciner les personnes étant le plus dans la nécessité d'être soignées. Tout le monde ne pourra pas se faire vacciner dans un premier temps. Les personnes âgées et les personnels soignants en Ehpad seront vaccinés en premier, ce qui représente près d'un million de personnes. C'est la phase 1 de la stratégie. -
Deux vaccins devraient être autorisés prochainement
L'Agence européenne du médicament se prononcera avant le 29 décembre sur l'autorisation de deux vaccins. -
Six adultes autorisés lors des réveillons de fin d'année
Une jauge de six adultes devra être respectée lors des divers rassemblements de fin d'année, sans compter les enfants.
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Retour autorisé dans les lieux de cultes
Dès vendredi, les lieux de cultes pourront accueillir leurs fidèles, en respectant la règle d'une personne assise tous les trois sièges.
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Bonjour à toutes et à tous, nous ouvrons ce live pour suivre la prise de parole du Premier ministre, Jean Castex, qui fait un point de situation sanitaire du pays et présente la stratégie vaccinale du gouvernement.
À propos
Le gouvernement présente sa stratégie de vaccination
Alors que le Royaume-Uni est devenu mercredi le premier pays à approuver l'utilisation massive du vaccin de Pfizer/BioNTech, qui sera déployé dès la semaine prochaine, le gouvernement français entend lui aussi prendre ce tournant mais prudemment. "Il ne s'agira pas d'une stratégie de vaccination obligatoire mais d'une stratégie de conviction et de transparence", a réaffirmé mardi Emmanuel Macron.
La défiance à l'encontre des vaccins est en effet plus forte en France que chez ses voisins. Et "on a peu de recul" sur les vaccins de "première génération", qui doivent être conservés entre -80 et -20 degrés et nécessitent une logistique complexe, a rappelé le chef de l'Etat.
Deux grandes phases sont envisagées. Une première campagne de vaccination "très ciblée" entre fin décembre et début janvier pour les personnes prioritaires, suivie par une deuxième campagne "plus large" destinée au grand public, entre avril et juin. "Il y a l'appréhension, c'est normal puisqu'on n'a jamais sorti un vaccin aussi rapidement, mais nous avons besoin" de la vaccination. "Ce sera la responsabilité des pouvoirs publics de convaincre les Français de les rassurer, de faire beaucoup de pédagogie", résume le Premier ministre Jean Castex.
- Enjeux logistiques -
Le Premier ministre Jean Castex a assuré mercredi avoir "pré-commandé de quoi vacciner 100 millions de personnes". Il tiendra une conférence de presse en fin d'après-midi avec ses ministres de la Santé Olivier Véran, des Affaires européennes Clément Beaune, et de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, qui sera très pédagogique sur les vaccins, avec une "grande transparence sur le processus des achats", selon son entourage.
Le gouvernement devrait suivre les "cinq phases progressives" recommandées lundi par la Haute autorité de Santé (HAS), en commençant par les personnes âgées résidant en Ehpad et les salariés à risque de ces établissements. Outre les enjeux logistiques et pédagogiques, la prudence est guidée par le fait que les vaccins semblent empêcher de développer la maladie Covid-19, mais on ignore combien de temps et s'ils empêchent aussi de transmettre le virus.
Il s'agit donc d'abord de réduire l'impact sanitaire de la maladie (hospitalisations, admissions en soins intensifs et décès).
Pour le "contrôle" de l'épidémie, il faudra "attendre que les études établissent la preuve que les vaccins ont une efficacité possible sur la transmission du virus" et que leur disponibilité "soit suffisante", souligne la HAV. Pour piloter ce dispositif complexe, le gouvernement n'exclut pas de nommer un "Monsieur ou madame Vaccin", selon une source gouvernementale.
- "Pilotage défaillant" -
L'exécutif ne veut pas manquer la campagne de vaccination qui lui permettrait de faire oublier sa gestion passée de l'épidémie, avec ses couacs sur les masques ou ses retards sur les tests.
Un rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la gestion de la crise, pilotée par la droite LR, accable le gouvernement et son "pilotage défaillant". LREM a dénoncé un "rapport partial et partiel".
Le Premier ministre s'est félicité mardi devant les députés de la majorité de résultats sanitaires "parmi les meilleurs d'Europe" même s'"ils ne sont pas encore suffisants", laissant envisager un nouvel assouplissement des restrictions au 15 décembre. M. Castex devrait préciser à cet égard la "jauge" retenue pour les cérémonies religieuses, après avoir évoqué "6 m2 par fidèle", contre 30 personnes maximum actuellement.
Mais le gouvernement reste vigilant à l'approche des fêtes de fin d'année, qui pourraient favoriser la circulation du virus. Il va à cet égard lancer, peut-être avant Noël, des campagnes de dépistage massif du Covid-19 à Saint-Etienne, au Havre et dans une autre ville du Nord. Il entend aussi davantage contrôler l'isolement des personnes malades, sans exclure des sanctions.
Sur la fermeture des stations de ski, M. Castex a dit envisager un isolement de sept jours pour les Français rentrant du ski à l'étranger, avec des contrôles aléatoires aux frontières, suscitant un tollé dans l'opposition.
AFP