Battus 22-19 par l'Angleterre

Coupe d'automne des nations de rugby : les jeunes Bleus échouent d'un rien

  • Publié le 6 décembre 2020 à 20:47
  • Actualisé le 7 décembre 2020 à 06:50

Aussi rajeuni qu'inexpérimenté, le XV de France a longtemps fait trembler les vice-champions du monde anglais (22-19) à Twickenham avant de chuter en prolongation, dimanche, en finale de la Coupe d'automne des nations.

Au terme d'un match intense et tendu, le XV de la Rose s'est imposé grâce à une pénalité d'Owen Farrell dans la deuxième période de la prolongation. Dominés, les Anglais avaient déjà égalisé à la dernière minute par un essai de Luke Cowan Dickie, transformé par Farrell (79e). Les Bleus ne finissent donc pas 2020 comme ils l'avaient commencé, en s'offrant le XV de la Rose, mais ils ont frôlé l'exploit. Ils terminent deuxièmes de cette Coupe d'automne des nations, derrière les Anglais, comme dans le Tournoi des six nations 2020.

Un essai de Brice Dulin (15e), son premier en Bleu depuis mars 2017, en première période et une performance parfaite au pied de Matthieu Jalibert (huit points) ont permis aux Français de boucler une année quasi-parfaite (sept victoires), seulement gâchée par le faux pas face à l?Écosse (défaite 28-17).
La victoire aurait été d'autant plus belle qu'elle serait intervenue avec une équipe fortement remaniée en raison du compromis entre les deux instances du rugby français, la LNR et la FFR, qui a limité les feuilles de matches à trois pour les internationaux.

Cette fois, pas de Charles Ollivon, Antoine Dupont, Romain Ntamack ou Virimi Vakatawa mais plutôt Selevasio Tolofua (23 ans, 1 sélection), Baptiste Couilloud (23 ans, 5 sélections), Mathieu Jalibert (22 ans, 8 sélections) ou Yoram Moefana (20 ans, 2 sélections).

Au total, au coup d'envoi, le XV de départ de ces Bleus ne totalisait que 68 sélections, dont trente pour le seul Brice Dulin, face aux 772 capes anglaises, dont 103 pour Ben Youngs.

L'ouvreur George Ford (71 sélections) ou le centre Owen Farrell (87 sélections) comptaient ainsi, chacun, plus d'expérience internationale que toute l'équipe de France.

Heureusement pour Fabien Galthié et sa 'bleusaille', les chiffres ne suffisent pas pour gagner un match. Car ces jeunes Bleus n'ont pas eu froid aux yeux, bien décidés à faire taire la presse anglaise, qui évoquait "une farce" et une "équipe désespérément appauvrie" pour le Crunch final de l'automne.

- XV de farce devenu XV de force -

Le manager du XV de France Raphaël Ibanez l'avait promis dans la semaine: "On ne va pas se laisser faire", avait ainsi assuré l'ancien talonneur international (98 sélections entre 1996 et 2007). Il a été visiblement entendu, notamment en fin de première période où les Bleus n'ont pas plié devant la pression anglaise, au terme d'une séquence défensive étouffante.

Ils ont certes été aidés par les quatre pénalités ratées d'Owen Farrell, une rareté, mais ils ont surtout fait preuve d'un courage admirable pour faire déjouer les vice-champions du monde. Douze joueurs présents au coup d'envoi à Twickenham l'étaient déjà à Tokyo, en finale du Mondial-2019, perdue devant l'Afrique du Sud (32-12).

Peu importe, l'expérience n'a pas beaucoup pesé face à la vaillante jeunesse française, survoltée et portée par la génération championne du monde U20 en 2018 et 2019. Hassane Kolingar (7 plaquages), Killian Geraci (11 plaquages) ou Cameron Woki (8 plaquages, un ballon volé en touche) ont joué leur rôle, faisant trembler les hommes d'Eddie Jones.

Car ce XV de France-là a été impressionnant dimanche, devant 2.000 spectateurs présents à Twickenham. Impressionnant de solidité et de courage. Impressionnant de solidarité et d'abnégation. A l'image d'Anthony Jelonch, habituel troisième ligne de Castres, qui a su élever son niveau avec 17 plaquages.

Ça n'a pourtant pas été suffisant face à des Anglais rompus aux joutes du plus haut niveau. Pragmatiques, les locaux ont grappillé leur retard pour aller chercher la victoire après près de 100 minutes de combat. Avec une moyenne d'âge de 24 ans et cinq petites sélections au coup d'envoi, ces Bleus un peu verts ont certes chuté mais ils démontré que l'avenir était rose.

AFP

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