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La symphonie inachevée des Françaises, en argent à l'Euro-2020

  • Publié le 20 décembre 2020 à 23:44
  • Actualisé le 21 décembre 2020 à 05:35

Passées toutes proches d'une remontée exceptionnelle et d'un exploit majeur, les handballeuses françaises se sont inclinées contre la Norvège (22-20) dimanche en finale du Championnat d'Europe, une symphonie inachevée qui laisse des regrets, mais permet de regarder avec envie vers les Jeux olympiques de Tokyo.

Finalement, ce sont des larmes de tristesse qui ont coulé sur les joues des Françaises, à commencer par celles de Cléopatre Darleux, élue meilleure joueuse de la finale et qui est allée chercher sa récompense à la fin de la rencontre les yeux rougis, maigre consolation pour la portière brestoise impériale pendant la seconde période.

De même, Estelle Nze Minko est allée chercher sa récompense de meilleure joueuse du tournoi, mais l'arrière gauche de Györ est passée à côté de sa finale.

Il n'aura pas manqué grand-chose aux coéquipières de Siraba Dembélé pour conserver leur couronne européenne conquise il y a deux ans à Paris-Bercy: une possession de balle mal gérée en infériorité numérique à deux minutes de la fin, alors qu'il n'y avait qu'un but de retard (21-20), une erreur de changement qui a coûté une exclusion de deux minutes à Grâce Zaadi, synonyme de carton rouge, dans le money time.

- "Pas à rougir de cette défaite" -

"Ca pique, ça pique, parce que l'on revient très bien dans le match et je pense que l'on avait repris le match en mains. L'équipe norvégienne a très bien joué. On n'a pas à rougir de cette défaite", a souligné la capitaine des Bleues Siraba Dembélé en zone mixte après la rencontre.

Pendant soixante minutes, les Françaises ont proposé une solide défense, notamment en seconde période, mais ont raté la cible en attaque, se heurtant aux parades de la gardienne Silje Solberg infranchissable en première période avec neuf arrêts sur dix-neuf tentatives françaises.

Les parades d'Amandine Leynaud (7) durant le premier acte ont permis aux Françaises de rester au contact des Norvégiennes impressionnantes, avec seulement quatre buts de retard pour les trente dernières minutes (14-10).
Au retour des vestiaires les Françaises sont progressivement revenues au score, d'abord grâce aux parades de Darleux (8 sur 14 tentatives), puis sous l'impulsion de sa jeune garde, notamment la pivot Pauletta Foppa (cinq buts, meilleure marqueuse française) et l'arrière gauche Kalidiatou Niakaté (trois buts).

Sur un jet de sept mètres de Grâce Zaadi, à moins de sept minutes de la fin, elles ont même pris les commandes (19-18), mais n'ont pas réussi à conserver cet avantage.

Le sélectionneur Olivier Krumbholz a tenté quelques surprises pour piéger l'adversaire, comme aligner les deux pivots Pauletta Foppa et Béatrice Edwige en défense, ou jouer à sept en attaque en sortant Amandine Leynaud en première période, puis Cléopatre Darleux en seconde période, le temps des phases offensives.

- Cinquième podium en six compétitions -

Les coéquipières de Siraba Dembélé montent pour la cinquième fois en six grandes compétitions sur un podium, mais ce n'est pas sur la plus haute marche comme au Mondial-2017 ou à l'Euro-2018.

Dans la Boxen Arena de Herning sans spectateurs en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, elles ont dû se contenter de la deuxième place comme aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Cette médaille d'argent, fruit d'une compétition maîtrisée jusqu'à la finale incluse, met définitivement derrière elles l'élimination dès le premier tour au Mondial-2019 au Japon à Kumamoto, et confirme que les Bleues sont bel et bien de retour au premier plan.

"On est passé de la 13e place mondiale à la 2e européenne. On a montré une image très intéressante. On est quand même contentes du parcours que l'on a réalisé dans cette compétition", a estimé Dembélé.

La dernière marche, face à une équipe norvégienne enfin au complet avec son armada de stars -Stine Oftedal, Nora Mork, Henny Reistad- et extrêmement solide, était trop haute pour une équipe de France plus jeune et manquant encore un peu d'expérience.

"On sait que l'on a des jeunes joueuses et elles seront meilleures aux Jeux olympiques", a prévenu Olivier Krumbholz. Rendez-vous est pris à la fin du mois de juillet et au début du mois d'août à Tokyo.

AFP

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