[VIDEO] Le Congrès valide la victoire de Joe Biden (actualisé)

Chaos et champ de bataille au Congrès américain, quatre morts

  • Publié le 7 janvier 2021 à 11:27
  • Actualisé le 7 janvier 2021 à 13:24

Des policiers l'arme dégainée dans le coeur du Congrès des Etats-Unis, des élus protégés par des masques à gaz, des manifestants brisant des vitres : le Capitole à Washington a sombré mercredi dans un chaos dramatique et des violences inédites dans un lieu si solennel. Une femme a été tuée par balle. Trois autres personnes gravement blessées ont succombé à leurs blessures et le bilan passe ce jeudi 7 janvier à quatre morts. Plus tard ce jeudi, le Congrès américain a validé la vicroire de Joe Biden, qui sera investi le 20 janvier prochain en tant que nouveau président des Etats-Unis.

La situation a basculé quand des partisans de Donald Trump, brandissant des drapeaux bleus à son nom et portant les casquettes rouges de sa campagne électorale, ont envahi le bâtiment trônant sur la célèbre colline de la capitale fédérale. Ils ont réussi à pénétrer jusque dans les hémicycles des deux chambres.

Des images du coup de force, prises à l'intérieur du Capitole, temple de la démocratie américaine, révélaient des scènes plutôt dignes d'un coup d'Etat. A la tension s'est ajouté le tragique quand une femme, à l'identité pour l'heure inconnue, a été grièvement blessée par balle dans des circonstances peu claires. Elle est décédée peu après.

Trois autres personnes ont succombé à leurs blessures et ce jeudi 7 janvier 2020 le bilan passe à quatre morts.

Four people died on U.S. Capitol grounds, three from medical emergencies and one from a gunshot wound, D.C. police say; 52 have been arrested. Follow for live updates: https://reut.rs/3s06z7W

Publiée par Reuters sur Mercredi 6 janvier 2021

Une bonne part des manifestants semblaient toutefois relativement pacifiques. "La plupart des gens ici sont prêts à prendre une balle pour défendre nos libertés. Moi oui", affirme à l'AFP Bob Cox, un partisan de Donald Trump de 56 ans, un drapeau bleu "Trump 2020" drapé autour de ses épaules.

Une photo virale montre des agents de la police du Capitole en civil pointant leurs armes en direction d'une porte dont la vitre est brisée pour tenter d'empêcher quiconque d'entrer. Ils s'abritent derrière un banc placé en travers de la porte. Torse nu et coiffé d'un casque de viking à cornes, un manifestant pose le poing levé à la tribune de la Chambre des représentant. Un autre force le bureau de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, et se fait immortaliser les pieds sur sa table de travail. Un troisième pose tout sourire emportant un pupitre de l'hémicycle.

Supporters of outgoing President Donald Trump breached security cordons and entered the Capitol during the certification...

Publiée par AFP News Agency sur Mercredi 6 janvier 2021

- Gaz lacrymogènes -

Des élus publient des selfies pendant leur évacuation. Ils ont le visage protégé par un masque à gaz car les forces de l'ordre, renforcées progressivement au cours de la journée, tentent d'évacuer le bâtiment à coup de gaz lacrymogènes.

Mais les manifestants pénètrent dans le Capitole plus vite que les élus et leurs assistants ne parviennent pas à les en sortir. "J'étais près de la porte. ils nous ont gazés", raconte un manifestant à l'AFP. "Vous vous rendez compte, ils nous ont gazés!".

Donald Trump avait prévenu qu'il tenterait d'empêcher le Congrès de certifier officiellement mercredi la victoire électorale de Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier. Mais il n'avait aucun moyen légal de le faire. Il a bien essayé de menacer le vice-président Mike Pence, qui présidait la séance mais dont le rôle était strictement protocolaire. Mais M. Pence a refusé, s'abritant derrière les "contraintes" de la Constitution.

Dénonçant des élections "truquées", M. Trump a donc appelé ses partisans, qu'il avait réunis à Washington le jour même de la confirmation par le Congrès, à manifester au Capitole. En quelques minutes, des dizaines puis des centaines de manifestants ont envahi les marches puis la rotonde du Congrès. Donald Trump avait promis à ses partisans que la journée de mercredi serait "folle". Elle l'a été.

En fin d'après-midi, les forces de sécurité avaient repris le contrôle du Capitole.

Twitter suspend le compte de Donald Trump -

Après plusieurs heures de chaos, Donald Trump a diffusé une courte vidéo sur Twitter, Facebook et YouTube où il a appelé les manifestants à "rentrer à la maison", sans exprimer le moindre regret ni condamner les violences et les dégradations. "On vous aime. Vous êtes uniques", les a-t-il congratulés. Il a aussi continué a affirmer que l'élection a été "volée".

Ces réseaux sociaux dominants ont alors tenté d’empêcher Donald Trump et ses partisans d’exacerber les violences au Capitole . Twitter allant jusqu’à bloquer le compte du président sortant et à le menacer de suspension permanente, une mesure sans précédent.

“Le compte de @realDonaldTrump sera bloqué pendant douze heures après le retrait de ces tweets. Si ces tweets ne sont pas retirés, le compte restera bloqué”, expliquait le réseau sur son compte dédié à la sécurité.

 

Facebook et YouTube (Google) ont aussi retiré cette vidéo.

“C’est une situation d’urgence et nous prenons des mesures d’urgence appropriées, y compris le retrait de la vidéo du président Trump (...) qui, au final, contribue au risque de violence au lieu de le diminuer”, a expliqué Guy Rosen, un des vice-présidents de Facebook, en charge de l’intégrité de la plateforme.En fin d'après-midi, les forces de sécurité avaient repris le contrôle du Capitole mais la situation restait tendue. Un couvre-feu est entré en vigueur dans la ville à 18H00 locales (3H00 jeudi à La Réunion).

- Condamnations -

Ce coup de force a été condamné par plusieurs chefs d'Etat. Emmanul Macron a déclaré "nous ne cèderons rien à la violence de quelques uns".

We believe in democracy.

We believe in democracy. #WeAreOne

Publiée par Emmanuel Macron sur Mercredi 6 janvier 2021

Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Volkan Bozkir, s'est dit dans un post sur Twitter "attristé" et "profondément préoccupé" par "l'interruption du processus démocratique" survenue dans la journée aux Etats-Unis pour cause de "violence au Congrès à Washington". "Je crois que la paix et le respect des processus démocratiques prévaudront dans notre pays hôte en ce moment critique", dit-il.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres s'est dit aussi "attristé". "Dans de telles circonstances, il est important que les dirigeants politiques insistent auprès de leurs partisans sur la nécessité de s'abstenir de toute violence, ainsi que de respecter les processus démocratiques et l'Etat de droit", a ajouté son porte-parole Stéphane Dujarric, sans citer directement le président américain Donald Trump.

L’ancien président américain George W. Bush a critiqué l’attitude de certains responsables républicains ayant selon lui alimenté l'" insurrection" au Capitole, mercredi, digne d’une "république bananière". "Les résultats d’élections ne sont ainsi contestés que dans les républiques bananières - pas dans notre république démocratique", affirme-t-il dans un communiqué.

L’ancien président américain Bill Clinton a regretté l'attaque sans précédent' contre les institutions américaines que constitue l’intrusion du Capitole américain par des partisans de Donald Trump. " Cette attaque a été nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée […]. La mèche a été allumée par Donald Trump", a accusé l’ancien chef d’État démocrate.

L’ancien président américain Barack Obama s’est également exprimé pour qualifier les violences du Capitole de "honte" mais regrettant au passage qu’il ne s’agisse pas d’une "surprise".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des "scènes honteuses", et appelé à une transition "pacifique et ordonnée" du pouvoir vers le démocrate Joe Biden.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a appelé les partisans de Donald Trump à "cesser de piétiner la démocratie", ajoutant que " les paroles incendiaires se muent en actions violente".

Le Premier ministre italien a dit suivre les événements "avec une grande inquiétude". "La violence est incompatible avec l’exercice des droits démocratiques et des libertés. J’ai confiance en la force et la robustesse des institutions des États-Unis", a tweeté Giuseppe Conte.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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2 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

DÃ" moments que les tribunaux ont tranché , Trump n'avait pas à monter comme des mayonnaises ses ultras !!;
C'est indigne d'un président ; il porte là responsabilité de l'invasion du capitole et des morts.
Et contentons nous.... heureusement qu il ne détient pas tout seul le pouvoir sur la valise atomique !!!

Jolaracaille
Jolaracaille
3 ans

Un-haut lieu de la démocratie Américaine souillé par quelques sauvages !!!!....