Un conseil de défense prévu ce mercredi

Covid-19: l'effet des fêtes et du variant scrutés en France

  • Publié le 11 janvier 2021 à 15:25
  • Actualisé le 11 janvier 2021 à 15:31

Quels effets ont eu les fêtes de fin d'année sur la circulation du Covid-19? A quel point le variant britannique, plus contagieux, a pris racine en France? Une semaine cruciale, marquée aussi par l'arrivée d'un deuxième vaccin, s'ouvre dans la lutte contre l'épidémie.

Après avoir repoussé la réouverture des bars, restaurants, lieux culturels et étendu dimanche le couvre-feu de 18H00 à huit nouveaux départements, soit 23 au total (ils seront 25 mardi), le gouvernement risque encore d'être placé face à des choix difficiles. Un conseil de défense sanitaire est prévu mercredi, à la veille d'une nouvelle conférence de presse gouvernementale jeudi.

Dès lundi, le Premier ministre, Jean Castex, réunit à Matignon les chefs de groupes parlementaires. "A ce stade, il n'y a pas de reconfinement prévu mais évidemment nous suivons la situation avec beaucoup d'attention (?) et évidemment on continuera à prendre les mesures nécessaires, notamment dans certaines villes", a expliqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Europe 1.

Alors que la circulation du virus est repartie à la hausse en décembre, les fêtes de fin d'année font craindre un rebond plus net en janvier. Santé publique France a comptabilisé 96.743 cas positifs la semaine du 28 décembre, "en nette augmentation", et 28.830 personnes testées le 4 janvier, jour de la rentrée, se sont avérées positives, au plus haut depuis la mi-novembre, selon les données consolidées de la plateforme Geodes.

Dans les hôpitaux, la charge ne diminue pas, avec environ 24.526 malades atteints du Covid hospitalisés dimanche, dont 2.620 en réanimation, un niveau qui n'a pas sensiblement baissé depuis près d'un mois. La semaine dernière, le nombre de décès quotidiens a oscillé entre 150 à 380, portant le bilan total à 67.750 morts depuis le début de l'épidémie.

- "Taille de l'ennemi" -

Autre inquiétude: à quel point le variant "VOC 202012/01", qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, s'est-il installé en France? Pour essayer d'y répondre, et face à l'apparition de premiers clusters, une enquête nationale a été lancée, sous l'égide de Santé publique France, pour faire une "première cartographie" de ce variant, en analysant tous les tests positifs de jeudi et vendredi derniers.

"En milieu de semaine on saura quelle est la taille de l'ennemi et là il faudra prendre les mesures appropriées", a expliqué sur RMC/BFM-TV, Arnaud Fontanet, en évoquant une "menace très sérieuse". Selon lui, "il est vraiment important de se poser la question de la fermeture des frontières" avec certains pays comme le Royaume-Uni.

A ce stade, seulement trois clusters potentiels ont été recensés, à Bagneux en région parisienne, à Marseille et en Bretagne. Prévue depuis début décembre, l'opération de dépistage massif qui démarre lundi à Roubaix va aussi constituer un point d'observation, à la fois sur la circulation du virus et de son variant britannique. La semaine dernière, le gouvernement a renforcé sa stratégie pour isoler les cas positifs, en autorisant toute personne présentant des symptômes à bénéficier dès le premier jour d'un arrêt de travail, sans attendre le résultat d'un test.

Sur le front du vaccin, après de vives critiques sur la lenteur du démarrage de la campagne, le pays devait dépasser ce week-end les 100.000 personnes pour l'antidote de l'alliance Pfizer/BioNTech, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. Plus de 50.000 doses du vaccin Moderna, qui vient d'être autorisé en Europe, seront en outre livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a aussi annoncé dimanche le ministère de la Santé. La campagne vaccinale devrait s'accélérer cette semaine et la suivante dans les maisons de retraite (Ehpad), où sont concernées environ 1 million de personnes âgées et de soignants à risque.

Pour donner un coup d'accélérateur, le gouvernement, qui attend à ce stade 500.000 doses hebdomadaires du vaccin Pfizer, et à terme 500.000 doses du Moderna, a changé de stratégie et ouvert la vaccination à tous les professionnels de santé de plus de 50 ans ou fragiles, ainsi qu'aux plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad dès le 18 janvier.
AFP

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