En ouverture du Mondial

Hand : les Bleus lancent leur chantier pyramidal face à la Norvège

  • Publié le 14 janvier 2021 à 14:58
  • Actualisé le 14 janvier 2021 à 20:30

La Norvège, un gros bloc d'entrée pour la reconstruction : après l'échec majeur de l'Euro-2020, l'équipe de France masculine lance son opération reconquête face à la redoutable équipe de Sander Sagosen, jeudi (20h30) au Caire en ouverture d'un Mondial déjà perturbé par le Covid-19.

Quarante siècles d'histoire les contemplent. Au réveil, Luc Abalo, Luka Karabatic et consorts, arrivés mardi soir dans la capitale égyptienne, n'ont eu qu'à lever les yeux pour admirer les pyramides de Gizeh, seule merveille du monde antique encore existante. Leur hôtel est situé à 500 m des tombeaux des pharaons. "Hier soir, on les voyait apparaître même dans la pénombre. C'est déjà un joli accueil avec cette toile de fond", apprécie le sélectionneur Guillaume Gille, qui n'est pas pour autant venu faire du tourisme.

Pour sa première mission à la tête de l'équipe la plus titrée aux Mondiaux (6), l'ancien demi-centre des Bleus de la grande époque (1996-2012) veut prouver que cette dernière n'est pas révolue. Les derniers résultats tendent à le faire penser: une élimination retentissante au premier tour de l'Euro-2020, qui a entraîné le limogeage du sélectionneur Didier Dinart, autre glorieux ancien dont Gille était l'adjoint, et aucune victoire en deux matches contre la Serbie (27-24, 26-26) la semaine passée lors d'une fenêtre de qualifications à l'Euro-2022.

- Désagréablement "surpris" -

"On sort d'une préparation tronquée", plaide Gille qui a démarré ce nouveau cycle, un an après sa nomination, en retrouvant au dernier moment la moitié de son groupe, mobilisée auparavant par le Final Four de la Ligue des champions (9 joueurs), le Championnat d'Allemagne (Romain Lagarde) et la Coupe de Norvège (Luc Abalo)... "Les nécessaires retrouvailles de ce groupe", après un an de séparation pour cause de pandémie, "ne nous ont pas mis dans les meilleures dispositions pour ces deux matches", souligne encore Gille qui reconnaît avoir été "surpris" par la faible performance de ses joueurs.

Résultat, l'équipe de France entame "ce championnat du monde avec un peu moins de sérénité qu'avant les dernières compétitions", s'accorde à dire Kentin Mahé, qui sera le demi-centre le plus expérimenté en l'absence du leader Nikola Karabatic, victime d'une rupture d'un ligament croisé. Titrés en 2017 - face à la Norvège -, en bronze en 2019, les Bleus gardent "inchangé" l'objectif de podium, selon Gille, mais "l'humilité" est de mise "avant d'être en mesure d'à nouveau briguer les premiers rôles." Du côté des joueurs, on réfute l'idée d'une équipe redevenue prenable. "Nous avions une dizaine de joueurs au Final Four de la Ligue des champions, il n'y a pas de raison qu'on n'y arrive pas. Il faut juste que les éléments s'imbriquent", souligne le gardien Vincent Gérard.

- La Norvège "favorite" -

Le plus tôt sera le mieux, car la Norvège de Sander Sagosen (25 ans), peut-être le meilleur joueur actuel du monde, s'avance comme plat de résistance en guise d'entrée. "C'est bien aussi de les jouer tout de suite pour voir où on en est", estime Mahé pour lequel "il n'y a aucun doute, la Norvège est favorite".
Pour gagner ce choc du premier tour, Gille réclame un groupe "plus hermétique en défense, plus efficace dans les zones de marque" et de mettre "plus de rythme" sur les montées de balle. Une victoire et les Bleus lanceraient idéalement leur course vers les quarts de finale. Un échec et l'équipe du capitaine Michaël Guigou n'aurait plus le droit à l'erreur lors des deux phases de poules, que ce soit contre l'Autriche ou la Suisse ou ensuite, probablement, face au Portugal et l'Islande.

C'est le programme théorique si le Covid-19, après avoir eu raison de la République tchèque et des Etats-Unis, remplacés par la Macédoine du Nord et la Suisse, laissent les autres nations tranquilles. Alors que Sagosen a déjà critiqué les mesures sanitaires sur place, Gille se veut confiant dans l'efficacité du protocole, même s'il sait que le risque n'a pas disparu. "Ce n'est pas parce qu'on est dans notre bulle que le Covid va nous laisser tranquille cette quinzaine."
Sur tous les plans, les Bleus naviguent donc à vue. "On ne sait pas vraiment où on va, on ne sait pas vraiment dans quoi on met les pieds, on plonge dans l'inconnu", disait Vincent Gérard avant le départ. C'est aussi comme ça que naissent les plus belles aventures.

AFP

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