La finale en ligne de mire

Mondial de hand : l'heure de la moisson pour les Bleus

  • Publié le 29 janvier 2021 à 17:12
  • Actualisé le 29 janvier 2021 à 19:56

La médaille est en vue : sortie du brouillard, l'équipe de France de handball peut rallier sa première finale d'un grand rendez-vous depuis 2017 en cas de victoire sur la nouvelle génération suédoise vendredi (17h30) en demi-finales du Mondial au Caire. Quand Guillaume Gille, au lendemain d'un second match sans succès face à la Serbie (26-26) le 9 janvier avant le coup d'envoi du Mondial-2021, avait été interrogé sur les objectifs français pour la campagne égyptienne, le sélectionneur avait enveloppé sa réponse de plusieurs couches de mesure : "pouvoir prétendre à se bagarrer pour la distribution des médailles". "Il est permis et autorisé de rêver", avait ajouté Gille.

Trois semaines plus tard, les Bleus rêvent plus que jamais, présents au rendez-vous des demi-finales comme depuis 30 ans maintenant, exceptions faites de 1999 et 2013, quand ils s'étaient arrêtés en quarts. Un an après la piètre élimination au premier tour de l'Euro et l'éviction du sélectionneur Didier Dinart, remplacé par son adjoint Gille, l'équipe de France s'est joliment redressée en ralliant le dernier carré avec sept succès en autant de matches.

Avec des prestations impeccables face à la Norvège (28-24) ou le Portugal (32-23), ou dans la douleur comme mercredi en quarts face à la Hongrie (35-32 après prolongation). "Si en début de compétition, on nous avait dit qu'on se qualifierait pour les demi-finales, on aurait signé tout de suite", a commenté Ludovic Fabregas à chaud. "Il ne faut pas oublier qu'on vient du chapeau 3, on est peut-être l'équipe un peu surprise."

- Favoris par expérience -

De là, le paradoxe : si la France est la seule équipe du carré final non tête de série sur la ligne de départ, elle sera bien la favorite face à une équipe suédoise jeune et inexpérimentée. Lucas Pellas (25 ans), Alfred Jönsson (22 ans) ou Valter Chrintz (20 ans) n'ont encore jamais connu de podium international et le contraste sera frappant avec les neuf médailles d'or autour du cou de Michaël Guigou, 39 ans ce jeudi et sauveur des Bleus en première période (6 buts) face aux Magyars.

Le collectif a fait le reste en fin de match, et c'est ce qui fait, après l'expérience, "la force de notre équipe: tout le monde est capable de faire la différence", fait remarquer l'ailier gauche. "On a un banc que peut-être personne - à part l'Espagne ou le Danemark - n'a, en termes de rotation." Autre point fort, souligné par Dika Mem: les huit buts français marqués en attaque rapide, contre quatre seulement pour les Hongrois. "La montée de balle, tous ces petits buts faciles, ça doit être notre force", a insisté l'arrière droit.

- Oublier 2018 et 2019 -

Pour autant, cette avant-dernière marche a encore tout d'un nouveau piège. Surtout si l'artilleur Timothey N'Guessan (adducteurs) et le patron de la défense Luka Karabatic (abdominaux) manquent à l'appel comme le redoute le staff. Si son nouveau sélectionneur Glenn Solberg l'a profondément rajeunie, l'équipe suédoise possède avec son gardien Andreas Palinka, son ailier gauche Hampus Wanne, le demi-centre Jim Gottfridsson et le pivot Max Darj quelques joueurs d'expérience, vice-champions d'Europe en 2018. Un an après leur dernier sacre mondial à Bercy, cet Euro-là avait marqué le début du déclin des Français, dominés en demi-finale par l'Espagne (27-23).

Au Mondial 2019 au Danemark, ils avaient calé au même stade, surclassés par le pays hôte (38-30) et futur champion. "Il y a deux ans et trois ans, on a fait le dernier carré et à chaque fois, on a pris une volée en demi-finale", alerte Valentin Porte. "Maintenant, j'aimerais qu'on arrive à passer à la vitesse supérieure et à retrouver cette grinta sur une demi-finale pour aller chercher une finale, chose qui n'a pas été faite depuis très longtemps." "Très longtemps" à l'échelle française, c'est-à-dire quatre ans. Une éternité pour une équipe qui s'était habituée à tout rafler (4 Mondiaux, 3 Euros et 2 JO) en l'espace d'une décennie (2006-2017).

AFP

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